Le Canadien a joué sans conviction lundi. Bonne nouvelle pour lui, les Red Wings n’ont pas vraiment été meilleurs.

Le résultat a été moche, très moche en fait, pour les amateurs qui ont eu la vilaine idée de prendre congé pour suivre leurs favoris dans le cadre d’un très rare match disputé en après-midi, un jour de semaine qui n’est pas associé à un congé férié.

Un coup de chance de Thomas Vanek qui a redirigé la rondelle avec l’intérieur de sa jambe gauche a changé le cours de cette partie qui aurait dû se terminer 0-0. Et comme les deux clubs ont concentré leurs énergies sur la défensive au lieu d’être ne serait-ce qu’un brin créatif en attaque, le score final aurait dû demeurer 0-0 après la prolongation.

J’ajouterais qu’aucun but n’aurait dû être marqué en tirs de barrage également. Je sais que c’est impossible. Mais le match a été tellement lamentable sur l’aspect offensif qu’un score final de 0-0 aurait été plus souhaitable tant les Wings, pas plus que le Canadien, ne méritaient de gagner.

Quatre consolations

Dans la défaite, le Canadien peut se consoler de trois façons.

Il s’est resserré défensivement limitant les Red Wings à 20 tirs. L’entraîneur-chef Michel Therrien a d’ailleurs souligné cet aspect positif dans son point de presse. Un coach se console comme il peut. Surtout au lendemain d’un entraînement qu’il a imposé à ses joueurs afin de trouver une façon de boucher les nombreuses brèches défensives constatées au cours de la dernière semaine.

Cela dit, il est bien difficile de déterminer si la réduction de tirs accordés par le Canadien est attribuable à une meilleure structure défensive ou plus encore au fait que les Wings sont dans un creux de vague qui les chassera des séries pour la première fois en 26 ans.

Mais bon! Que ce soit parce que le Canadien ait mieux joué ou en raison des lacunes des Wings, le résultat est le même et Carey Price, malgré la défaite, n’aura concédé qu’un but.

Après avoir accordé 18 buts lors de ses quatre dernières sorties, après avoir accordé trois buts ou plus dans sept de ses huit derniers matchs, il était temps que Price soit plus convaincant devant sa cage. Il l’a été. Le Canadien a perdu, oui, et la défaite s’ajoute à sa fiche au même titre que lors de certaines de ses mauvaises sorties, mais il a malgré tout réalisé quelques bons arrêts.

C’est encourageant.

Eh tiens! histoire vous prouvez que je sais être positif de temps en temps, j’ajouterais comme dernières sources de consolation qu’Andrew Shaw n’a pas mis son club dans le pétrin lundi après-midi et que le Canadien n’a pas de nouvelle blessure à déplorer.

McCarron retranché

Le Tricolore a malgré tout perdu un joueur alors que Michael McCarron a été rétrogradé aux Ice Caps dans la Ligue américaine.

McCarron n’est pas tombé au combat lundi puisque son nom était rayé de la formation à Detroit. McCarron est tombé au combat lors de ses quatre derniers matchs alors qu’il a connu une baisse de régime difficile à comprendre. Difficile à expliquer.

Après un séjour prolongé avec le club-école, le gros joueur de centre semblait avoir appris à jouer au hockey. Il semblait avoir compris ce qu’il devait faire pour non seulement demeurer avec le grand club, mais y occuper un rôle régulier.

Il a d’ailleurs démontré cette détermination lors de ses dix premiers matchs. Mieux encore, lorsque Brendan Gallagher a vu sa saison difficile prendre un virage plus difficile encore après qu’il eut été victime d’une fracture à la main gauche sur un tir de Shea Weber, McCarron a hérité de sa place devant le filet en avantage numérique.

Plusieurs, moi le premier, le croyaient à Montréal pour de bon. À Montréal, pour y rester.

On a conclu trop vite. Car après avoir marqué contre les Leafs, non seulement sa production a chuté, mais son implication a piqué du nez également.

Andrew Shaw de retour au jeu, McCarron n’a pu maintenir sa place. Et même si Shaw s’est sorti du match dès la première période avec ses mauvaises pénalités, Michel Therrien a gardé McCarron sur le banc.

Le message était clair.

Le deuxième message a suivi avec le rappel de Jacob de la Rose et son ajout à la formation à la place de McCarron.

Le troisième message est tombé lorsque l’avion du Canadien s’est posé à Montréal après l’envolée amorcée à Windsor et que McCarron s’est faire dire qu’il devait mettre le cap sur Terre-Neuve – les Ice Caps reçoivent les Comets d’Utica dans le cadre d’un troisième match d’une séquence de huit à domicile – plutôt que de retourner à l’hôtel.

J’ai regardé De La Rose aller sur la glace du Joe Louis Arena lundi. Bien que ses coéquipiers n’aient rien fait pour l’aider à faire bonne impression dans le cadre de son premier match de la saison avec le Tricolore, on ne pas dire que Jacob ait cassé la baraque.

Ce qui me fait dire que sa promotion avec le grand club est bien plus associée à une réprimande à l’égard de McCarron qu’une récompense pour faveurs obtenues avec le club-école.

Les prochains jours nous le diront.

Parlant de prochains jours, le Canadien devra être bien meilleur mercredi alors que les Penguins seront au Centre Bell s’il veut se donner des chances de gagner.

Et après avoir vu deux points « faciles » lui filer entre les doigts à Detroit lundi, il devra maintenant s’assurer de ne pas en échapper vendredi au New Jersey et samedi contre Buffalo au Centre Bell. Car en deuxième moitié de saison, et surtout avec un calendrier aussi serré que celui qui attend le Tricolore d’ici la pause du Match des étoiles et sa semaine de congé qui suivra à la mi-février, il faut éviter de laisser filer des points comme ça contre des clubs déjà exclus – ou qui le seront bientôt – des séries.