MONTRÉAL – Pour une deuxième partie d’affilée, le Canadien a peiné à produire en attaque et ça ne pardonne certainement pas face aux Penguins de Pittsburgh qui l’ont emporté, 4-1, au Centre Bell, devant des partisans qui sont restés sur leur appétit.

Alors qu’on s’attendait à l’un des matchs les plus passionnants de la saison, les protégés de Michel Therrien ont peiné à dicter le ton et ils n'ont décoché que 20 lancers. En combinant le tout au revers de 1-0 à Detroit, on arrive à un maigre total d’un but et 38 tirs.

« On jouait contre une très bonne équipe, les champions en titre. Mais, pour se donner une chance de gagner, il faut un niveau de compétition élevé.

« Notre concentration n’était pas vraiment là non plus ; c’est une soirée décevante », a tranché Therrien qui se mordait les lèvres pour retenir des mots de frustration.

Ce troisième revers en quatre matchs sera difficile à accepter puisque le Canadien est parvenu à assez bien contenir les dangereux Sidney Crosby et Evgeni Malkin pendant la soirée. D’ailleurs, Max Pacioretty, surtout, et Alexei Emelin ont eu quelques échanges corsés avec Crosby qui n’a pas été tendre envers le capitaine du camp adverse.

Cela dit, la partie s’est avérée encore plus ardue pour les gros canons du Tricolore alors que Pacioretty (-3), Alexander Radulov (-2) et Alex Galchenyuk (-2) ont tous terminé dans le négatif tout comme Nathan Beaulieu (-3) et Jeff Petry (-2).

« Les Penguins sont si rapides, on ne voulait pas s’embarquer dans un match complètement ouvert contre eux, mais on désirait quand même générer de l’offensive. On n’a pas été capable de le faire », a expliqué Pacioretty avec déception.

C’est donc dire que le CH et Carey Price ont été battus par des buts d’Ian Cole, Eric Fehr, Jake Guentzel et Olli Maatta. Sur le premier but, Price avait la vue voilée alors que le troisième a été inscrit grâce à une déviation, mais il a eu une défaillance sur le dernier à la suite d’une vilaine gaffe de Jeff Petry. 

« Ils rendent les jeux difficiles à réussir en éliminant nos options. Il faut leur lever notre chapeau », a reconnu Price tout en admettant qu’il doit retrouver son aplomb habituel. 

Jadis fier de son rendement défensif, le CH a alloué une inquiétante somme de 30 buts depuis 8 matchs.

« En tant qu’équipe, on doit être meilleur », a répondu Therrien sans vouloir blâmer Price directement.

Shea Weber, le meneur de la brigade défensive, a admis que c’était une source d’inquiétude.

« Oui, il faut resserrer ça. Le match contre Detroit avait été un pas dans la bonne direction, mais on l’a échappé un peu dans cette partie », a commenté le droitier.

Sven Andrighetto a été l’unique joueur à répliquer pour le clan montréalais face au gardien Matt Murray. Le Suisse a marqué à la fin du deuxième engagement sur ce qui était seulement le 12^e lancer de sa troupe. 

Tirant de l’arrière 3-1 après 40 minutes d’action, le Canadien n’a pas pu effectuer une autre remontée et les visiteurs en ont profité pour repartir avec la victoire.

En manque d’attaque, Therrien a démantelé son premier trio tout en replaçant Pacioretty avec Phillip Danault, mais l’étincelle ne s’est pas créée. À vrai dire, le Canadien n’a pas affiché sa vitesse habituelle et il aurait peut-être eu besoin d’un Tim Raines sur patins pour cet affrontement.

De plus, les Penguins ont limité les tirs menaçants du Tricolore qui s’est contenté de miettes en zone offensive. Il s’agit de tout un contraste avec la dernière sortie des Penguins alors qu’ils ont concédé sept buts.

Tout de même, le déroulement de la rencontre aurait pu être différent alors qu’Andrew Shaw a été victime d’un vol par Murray tôt dans le duel. Ensuite, Weber s’est buté à un poteau quelques instants plus tard.

Si le Canadien était encore privé de morceaux importants comme Andrei Markov et Brendan Gallagher, les Penguins devaient notamment se débrouiller sans leur quart-arrière, Kristopher Letang.

En 103 confrontations à Montréal entre les deux équipes, ce n’était que le 20^e revers pour le Canadien (70-20-10-3) contre les Penguins.

Nul doute, le Bleu-blanc-rouge voudra se reprendre sans tarder et il aura l’occasion de le faire avec deux matchs en deux jours. Vendredi, il se rendra au domicile des Devils avant de recevoir la visite des Sabres, samedi.

Vaincu à son propre jeu

En fin de compte, les Penguins ont utilisé la recette du Canadien pour s’imposer au Centre Bell. À quelques reprises, les joueurs du Tricolore ont ressenti le sentiment qu’ils font vivre à leurs proies.

« Oui, c’est la façon dont on doit jouer, avec ce rythme. Pour des raisons difficiles à identifier, on ne joue pas de cette manière dernièrement et il faut corriger le tout », a convenu Weber.

Le vétéran a quand même trouvé le moyen de terminer ce match avec un différentiel de +1 avec son partenaire Alexei Emelin. Ce sont plutôt les autres duos de défenseurs qui soulèvent des interrogations.