DENVER - Le Canadien a retrouvé le sourire et le chemin de la victoire. Bon! La défense lente et poreuse n’a rien fait pour rassurer Michel Therrien et l’état-major du Tricolore, mais l’attaque ne s’est pas contentée de tirer. Elle s’est assurée de marquer, et de marquer plus souvent que l’adversaire dans le cadre d’une victoire de 4-3 qui freine à trois la plus longue série de revers consécutifs du Canadien cette saison.

Le Tricolore a aussi fait contrepoids à sa fiche déficitaire (1-8-1) en signant une deuxième victoire seulement à Denver contre l’Avalanche. Son dernier gain (4-2) datait du 13 février 2009.

Contrairement à Jhonas Enroth qui a multiplié les miracles vendredi et samedi dernier pour permettre aux bien mauvais Sabres de Buffalo de résister au Canadien, le gardien Calvin Pickard s’est montré un brin ou deux trop généreux pour permettre à l’Avalanche de gagner.

Pickard ne peut toutefois porter seul le fardeau de la défaite. Car bien qu’il ait été faible sur deux des quatre buts du Canadien et qu’il ait été incapable de protéger les deux avances offertes par ses coéquipiers, les joueurs devant lui ont tout bousillé en offrant beaucoup trop d’attaques en surnombre au Tricolore.

Incapable de marquer sur ses cinq premiers tirs obtenus au cours de la rencontre, Max Pacioretty a d’ailleurs trouvé le fond du filet à sa sixième occasion à la suite d’une descente en surnombre. Flanqué de Dale Weise, qui continue à aider Desharnais et Pacioretty à récolter des points, le meilleur franc-tireur du Tricolore a profité de l’ouverture offerte par le jeune gardien de l’Avalanche pour loger la rondelle dans la lucarne.

C’était le 12e but de la saison de Pacioretty. Son deuxième filet vainqueur de l’année. C’était aussi son huitième marqué en troisième période. Une récolte qui place Pacioretty au deuxième rang dans la LNH derrière Rick Nash, des Rangers, qui domine avec 10.

Markov et l’attaque à cinq

Jiri Sekac avec un bon tir des poignets et P.K. Subban avec un tir puissant de la pointe ont marqué les premier et troisième buts du Canadien. Deux filets que le gardien de l’Avalanche aurait aimé revoir.

Mais le plus beau but du Canadien est venu de la lame du bâton d’Andrei Markov.

Ce but, enfilé lors de la première supériorité numérique du Tricolore, a fait revivre les belles années du défenseur du Canadien et les séquences où l’attaque massive était bel et bien massive et non passive.

Comme il le faisait si bien dans un passé pourtant pas si lointain, Markov, parti de la pointe gauche, s’est faufilé derrière la défense pour se rendre à l’embouchure du but ou Alex Galchenyuk l’a rejoint avec une passe parfaite. Le vétéran défenseur n’a eu qu’à rediriger la rondelle dans une cage déserte.

Ce jeu est si dévastateur qu’il est permis de se demander pourquoi le Canadien ne l’orchestre pas plus souvent lorsqu’il jouit de l’avantage d’un homme. Le fait que Markov ait inscrit seulement le troisième but du Canadien cette saison en 37 attaques massives sur la route devrait peut-être inciter le Tricolore à y avoir recours plus souvent.

On verra!

Weaver écope

Mike WeaverSans être magistral, Carey Price – 26 arrêts sur les 29 tirs de l’Avalanche – a fait du bon boulot devant son but. Il a réalisé quelques bons arrêts en début de rencontre pour empêcher l’Avalanche de s’imposer rapidement.

Devant lui, la défense a une fois encore été très perméable. Trop perméable. Alexei Emelin s’est une fois encore fait déborder le long de la rampe. Je veux bien croire que c’est Matt Duchene qui s’est moqué de lui, mais après Tyler Ennis vendredi, Emelin commence à être marqué.

Revenu au sein de la brigade défensive après avoir cédé sa place lors des deux dernières rencontres, Tom Gilbert a été étourdi par les joueurs de l’Avalanche. Tout comme Mike Weaver qui a d’ailleurs joué uniquement en désavantage numérique après avoir péché sur le troisième but du Colorado. Un but marqué au terme d’une descente à quatre contre un rendue possible à la suite d’un revirement imputable à Weaver.

Il ne faudrait pas se surprendre de voir Weaver aller remplacer Allen sur la galerie de presse mercredi au Minnesota alors que le Canadien croisera le Wild.

Même P.K. Subban et Andrei Markov ont mal paru en fin de match lorsqu’ils ont été incapables de freiner Ryan O’Reilly qui s’est faufilé entre eux pour se rendre dangereusement jusqu’au filet défendu par Price.

À la décharge de Subban et Markov, ils ont tous deux été très utilisés. Subban peut assumer une charge de travail de 28 minutes. Même en altitude comme c’était le cas lundi à Denver. Mais Markov? Non seulement on lui en demande beaucoup avec 26 min 57 s de temps d’utilisation hier, mais il est permis de se demander combien de temps il pourra maintenir cette cadence sans être victime d’une baisse d’efficacité dans son jeu.

Cela dit, Michel Therrien a-t-il le choix? Pas vraiment! Son groupe de défenseurs étant moins efficace qu’anticipé, il doit regrouper Subban et Markov et espérer que l’expérience et l’intelligence du vétéran défenseur russe lui permettront de composer avec la surcharge de travail qu’on exige de lui.

Brière retrouve le sourire

Invité par Patrick Roy à venir s’amuser au Colorado lorsque l’Avalanche l’a acquis en retour de P.-A. Parenteau, Daniel Brière assure avoir retrouvé le sourire et le plaisir de jouer. Un sourire et un plaisir que son séjour de sept matchs consécutifs sur la galerie de presse avait cachés un brin ou deux.

« Oui j’ai vécu des moments difficiles, car ce n’est jamais le fun d’être laissé de côté, mais au lieu de me laisser abattre, je me suis attardé à ce que j’avais à faire pour retrouver ma place », racontait Brière après l’entraînement matinal de l’Avalanche lundi à Denver.

Ce que Brière avait à faire était bien simple : améliorer sa forme physique; retrouver son explosion sur patins afin de gagner plus de batailles le long des bandes au lieu de les perdre comme il le faisait en début de saison à Denver. Une lacune qui lui a valu de se retrouver dans les mauvaises grâces de l’état-major du Canadien l’an dernier.

« J’ai compris le message et j’ai pris les moyens pour m’améliorer. Même si j’étais hors de l’alignement, Patrick me parlait tous les jours. Il m’encourageait. Il me disait qu’il avait encore confiance en moi. Qu’il me redonnerait du temps dès que je prouverais que je pouvais l’assumer. Je joue mieux depuis que je suis de retour avec l’équipe. Je suis chanceux, je m’amuse encore en jouant au hockey. Je ne sais pas combien de temps il me reste : un an, deux, trois, peut-être que c’est la dernière année. Je ne sais pas. Mais c’est le fun d’avoir le feeling de pouvoir aider l’équipe. Et quand tu gagnes, tout est plus facile », expliquait Brière avant la rencontre.

Qualifié de véritable poison par Patrick Roy qui louangeait ses mains habiles et son talent de marqueur, Daniel Brière a inscrit le premier but de l’Avalanche lundi. C'est son sixième de la saison, soit le même nombre que P.-A. Parenteau que le Tricolore a obtenu en retour de ses services.

Évidemment satisfait de marquer aux dépens du Canadien – c’était son 18e but et 32e point en carrière contre Montréal – le Gatinois a assuré qu’il n’avait pas encerclé ce premier duel face au Canadien à Denver au crayon rouge en guise de réaction à son année difficile à Montréal l’an dernier.

« Tous les matchs disputés contre Montréal étaient des matchs spéciaux à mes yeux avant même que je ne porte l’uniforme du Canadien. Ce n’est pas différent aujourd’hui parce que j’ai joué là l’an dernier. Ils le sont toujours. »

Le Canadien et l’Avalanche s’étant croisés deux fois déjà cette année, il faudra attendre l’an prochain pour revoir Brière et P.-A. Parenteau croiser le fer avec leur ancien club. À moins que les deux équipes se croisent en finale de la coupe Stanley. Ce qui serait très surprenant…

Parti de Denver immédiatement après le match, le Canadien se réveille au Minnesota où il croisera le Wild mercredi.