Le Canadien a perdu bien plus qu’une partie aux mains d’un autre petit club de la LNH en s’inclinant 4-2 aux mains des Sénateurs d’Ottawa. Il a aussi perdu le défenseur Alexei Emelin et est passé à un cheveu, ou deux, de perdre P.K. Subban.

Le défenseur étoile du Tricolore a quitté le match en fin de période médiane après qu’il eut été atteint sur le patin droit par un tir de Bobby Ryan. Après avoir subi des traitements au cours du deuxième entracte, Subban est revenu au jeu en troisième. Bien qu’il ait effectué 12 présences totalisant 11 min 49 s, Subban n’a jamais semblé à l’aise sur ses patins. Lors des trois pauses publicitaires, le défenseur a passé le plus clair des 90 secondes d’arrêt à patiner comme s’il tentait de chasser la douleur et de retrouver un peu son aise.

Subban n’a pas rencontré les journalistes après le match. Et bien qu’il ait joué, il faudra attendre jeudi matin afin de savoir si la blessure n’est pas plus grave qu’elle ne le semblait en cours de rencontre. Il est fréquent de voir un joueur revenir au jeu après avoir été atteint à un pied, mais être incapable de chausser les patins le lendemain.

Le Canadien et ses partisans retiendront donc son souffle encore quelques heures avant d’être complètement rassurés. Car après les pertes de Sergei Gonchar samedi et d’Alexei Emelin mercredi, la perte de Subban – déjà qu’elle aurait été très difficile à encaisser – aurait placé le Canadien dans une très fâcheuse position.

« P.K. nous a indiqué qu’il était en mesure de compléter le match et c’est pour cette raison qu’il est revenu», a indiqué Michel Therrien après la rencontre.

Fort de cette information et surtout parce que son équipe se défendait déjà à cinq arrières seulement, Michel Therrien pouvait difficilement se passer de Subban au cours du dernier tiers. Mais l’état de santé de son défenseur étoile étant bien plus important que les deux points à l’enjeu, on aurait pu comprendre Therrien et le Canadien d’y aller plus mollo avec l’utilisation de Subban en troisième. Il est même permis de se demander s’il n’aurait pas été salutaire de le garder au vestiaire.

Les prochains jours le diront.

Pour pallier la perte d’Emelin, Marc Bergevin, qui assistait à la rencontre à Ottawa, a procédé au rappel de Jarred Tinordi. Le jeune défenseur rejoindra l’équipe à Montréal jeudi et l’entraîneur-chef Michel Therrien a déjà indiqué qu’il serait de la formation.

Emelin : épaule amochée

Alexei Emelin s’est blessé dès le début de la rencontre. Le défenseur a chuté après qu’il eut raté une mise en échec à l’endroit de Mark Stone. Emelin a glissé vers la bande qu’il n’a pas percutée si violemment. Sur la reprise on voir toutefois son coude encaisser l’impact initial. L’ennui, c’est que l’épaule droite a semblé sortir de son socle à la suite de cet impact. C’est d’ailleurs à l’épaule droite que le thérapeute athlétique du Canadien a concentré son intervention avant de retraiter au vestiaire avec Emelin.

Le défenseur n’est pas revenu au jeu par la suite et il avait le bras droit appuyé dans une écharpe.

Le Canadien n’a donné aucune précision quant à la nature de la blessure subie par Emelin et la durée potentielle de son absence. Mais la réaction du directeur général Marc Bergevin sur la galerie de presse donnait l’impression que les nouvelles sont loin d’être bonnes.

On verra.

Emelin rejoint donc Sergei Gonchar sur la touche. Victime d’une mise en échec assénée par David Clarkson qui l’a projeté violemment contre la bande, Gonchar a été blessé au haut du corps. Le Tricolore n’a rien dit de plus. Il semble toutefois que le vétéran défenseur ne pourra revenir au jeu avant la semaine prochaine.

La perte d’Emelin fait mal à Michel Therrien. C’est évident. Elle fait aussi mal à Marc Bergevin qui, dans le dernier droit menant à la date limite des transactions, devient victime de la situation. Le sachant aux prises avec une brigade défensive soudainement amochée, ses homologues pourront se montrer plus exigeants s’ils transigent avec lui. Le nom d’Emelin étant déjà au centre de plusieurs rumeurs de transaction, il est aussi permis de se demander si une telle blessure ne pourrait pas contrecarrer des négociations que Bergevin menait peut-être déjà avec différents clubs.

Les prochains jours le diront.

Mauvais match

La perte d’Emelin et la presque perte de P.K. Subban retenaient presque toute l’attention après la rencontre. Mais elles ne pouvaient toutefois camoufler complètement le fait que le Canadien a disputé un très mauvais match. Surtout en défensive.

«On ne peut pas jouer ce type de partie et croire qu’on va s’en sortir. Oui on a généré de l’offensive avec les 44 tirs obtenus, oui a eu des chances, mais des fois ce ne sont pas les chances que tu obtiens qui sont importantes, mais les chances que tu accordes. Et ce soir, on a donné beaucoup trop de chances aux Sénateurs», analysait Michel Therrien après la rencontre.

Après un match serré et intense lundi, à Detroit, le Canadien a offert une prestation beaucoup plus timide face aux Sénateurs. Frappé rondement par ses adversaires – 38 mises en échec dont sept par la recrue Curtis Lazar, dont 26 pour le Tricolore, dont 6 par Jacob De La Rose – le Canadien a perdu plusieurs batailles le long des bandes et devant le filet. Nathan Beaulieu, qui a marqué son premier but en carrière à son 65e match dans la LNH, a aussi été victime du premier but des Sens. Un but marqué par Milan Michalek après qu’il eut échappé aux griffes du jeune défenseur.

Tom Gilbert a connu lui aussi une soirée difficile comme le confirme son différentiel de moins-2. Rappelé lundi, Greg Pateryn a disputé un match honnête.

Attaque timide

Le Canadien a obtenu 44 tirs mercredi soir. C’est beaucoup. Mais en dépit de ce nombre élevé, le Tricolore a aidé un brin ou deux la cause du gardien Andrew Hammond qui a salué son premier départ en carrière dans la LNH avec une victoire.

«Avoir des chances c’est bien, mais il faut trouver le moyen de marquer plus souvent», a d’ailleurs convenu Max Pacioretty qui a marqué le premier but des siens. Un but enfilé huit secondes seulement après que les Sens eurent ouvert le pointage en milieu de deuxième période. Pacioretty a marqué sur sa troisième échappée du match en battant le gardien des Sénateurs avec un bon tir entre les jambières. C’était son 27e but de la campagne.

Pacioretty a obtenu sept tirs. Tomas Plekanec un de plus. Sans oublier Alex Galchenyuk qui en a eu cinq. Mais en dépit ce nombre élevé, le Canadien n’a pas su compliquer la tâche de Hammond qui a bien paru devant le filet malgré son manque d’expérience.

Blanchi à deux occasions en attaque massive, le Canadien ne revendique qu’un but à ses 17 dernières supériorités numériques.

Dans la victoire, Andrew Hammond a d’ailleurs beaucoup mieux paru que Dustin Tokarski qui a encaissé un cinquième revers (5-5-2) en temps réglementaire cette saison.

S’il ne peut être blâmé dans la défaite en raison du très grand nombre de chances accordées par ses coéquipiers, Tokarski peut être critiqué pour se déplacements brouillons devant sa cage et le fait qu’il peine à contrôler les rebonds et qu’il semble souvent perdre la rondelle de vue autour de son filet.

Les Sénateurs ont d’ailleurs profité de deux mêlées autour du filet de Tokarski pour le déjouer alors qu’il cherchait le disque autour de lui.

Lars Eller, qui a subi une blessure sérieuse à la tête après avoir été mis en échec par Eric Gryba lorsque le Canadien et les Sénateurs se sont croisés en séries il y a deux ans, a été la cible une fois encore de l’arrière des Sens. Gryba a asséné un coup d’épaule (le coude semblait pas mal haut) à la tête d’Eller qui a esquivé le gros de l’impact en milieu de patinoire.

Le geste est demeuré impuni par les officiels qui n’ont pas semblé voir le coup. L’attaquant du Canadien qui se cherche déjà pas mal par les temps qui courent a ensuite été pas mal invisible. David Desharnais, qui a récolté une passe sur le but de Pacioretty a lui aussi été plutôt discret à Ottawa. En 27 rencontres disputées sur la route cette saison, David Desharnais revendique deux buts et 10 points. Il a été blanchi de la feuille de pointage 17 fois lors de ces 27 rencontres, mais seulement 14 fois en 30 rencontres disputées au Centre Bell.