MONTRÉAL – Les scènes de frustration étaient évidentes – et compréhensibles – dans le vestiaire du Canadien à la suite d’une défaite amère contre des Sénateurs d’Ottawa galvanisés par un Craig Anderson au sommet de son art.

Tandis que Carey Price ne pouvait point s’empêcher d’hurler avec puissance un mot anglais de quatre lettres commençait par la lettre « F » après avoir quitté les journalistes, la déception était palpable via le langage physique de P.K. Subban et on pouvait pratiquement voir la fumée sortir des oreilles de Lars Eller.

D’entrée de jeu, les joueurs du Tricolore n’ont pas caché que c’était fâchant d’échapper ce match et surtout cette occasion de couler les Sénateurs.

« Ils ont pu profiter de leurs chances en première période et il fallait s’en remettre, mais je peux dire qu’on a bien commencé le match. C’est pourquoi c’est frustrant sauf qu’on devrait être correct si on continue à jouer ainsi », a tenu à tempérer Max Pacioretty.

Cela dit, ils ont refusé d’admettre que les exploits d’Anderson finissaient par « jouer dans leur tête ».

« Non, absolument pas! », a rapidement rétorqué Eller avec conviction.

« Ça n’a aucun impact sur notre façon de jouer. Ça nous importe peu qui est dans le filet. On ne se soucie par du numéro ou du nom derrière le chandail du gardien. C’est simplement frustrant de ne pas marquer », a poursuivi le Danois.

Subban refusait aussi de confirmer cette hypothèse et il s’est assuré de ne jamais mentionner le nom d’Anderson.

« On doit surtout penser à notre travail. On a réussi plusieurs choses intéressantes dès le début du match. Je ne crois pas que nous aurions pu demander mieux et il faut donner crédit à leur gardien qui a effectué des arrêts clés », a lancé le défenseur qui a décoché quatre tirs sur Anderson.

Le CH aussi veut se poster devant le gardien

La solution semble pourtant si simple pour le Canadien. Tous les intervenants consultés ont répété qu’ils devaient s’attarder à envoyer une présence dérangeante devant Anderson.

Durant ce cinquième match, la mission n’a été que particulièrement accomplie alors que les Sénateurs ont excellé à ce jeu. Si une garantie existe pour le prochain duel, c’est bien que les deux équipes vont inonder l’enclave et parfois même le demi-cercle.

ContentId(3.1131936):Rififi entre Prust et Anderson
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« On avait parlé de cette facette et j’ai trouvé qu’on y arrivait à certains moments. Eux, ils ont fait un bon travail pour voiler la vue de Price et on doit s’assurer de mieux faire là-dessus », a convenu Michel Therrien.

Subban avait vu le portrait du match de la même manière que son entraîneur.

« Je trouve qu’on a fait un travail simplement correct pour lui voiler la vue et on doit encore mieux faire à ce chapitre. C’est encore plus vrai dans les séries contre de bons gardiens. Oui, il traverse une bonne séquence et il fait les arrêts déterminants pour eux, mais on doit continuer à lancer et se placer devant lui plus souvent », a souhaité Subban.

Eller appartient au groupe des joueurs qui ont frôlé Anderson sans pouvoir toucher la cible. Le numéro 81 croit que lui et ses coéquipiers auraient pu trouver une manière de récupérer les rondelles libres.

« Il faut profiter de nos rebonds, on a eu plusieurs tirs, mais on était rarement les premiers sur les retours ou les chances qui suivaient. De cette façon, on aurait pu compter trois ou quatre buts dès les premières minutes », regrettait le centre du troisième trio.

Carey Price pouvait témoigner de cette réalité mieux que quiconque. Le gardien du Canadien a peut-être cédé cinq fois, mais quatre buts ont été comptés alors que son travail était affecté par des adversaires postés tout près de lui.

« C'est ce que nous devons faire et ils l'ont démontré. Si nous lançons 50 rondelles sur le filet adverse lors du prochain match, nos probabilités de marquer un but sont bonnes », a témoigné Price.

Résoudre l’énigme du jeu de puissance sans tarder

Le dénouement de cette série demeure difficile à prédire, mais le Canadien pourrait très bien se retrouver du côté des perdants s’il ne parvient pas à retrouver un minimum de production en avantage numérique.

La situation (1 en 19) inquiétait déjà l’organisation avant cette deuxième défaite et les joueurs sont maintenant à court de mots.

ContentId(3.1131928):Incapable de fermer les livres
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« Bien sûr, c’est frustrant de ne pas marquer, on ne peut pas prétendre le contraire. C’est dommage de ne pas réussir à faire la différence en supériorité numérique. Mais c’est un jeu qui se décide sur des détails comme leur but à eux sur le jeu de puissance qui a dévié sur mon bâton. On aura aussi besoin de bonds favorables à notre tour », a lancé Subban sans pouvoir résoudre le problème.

Le but tant désiré n’est pas arrivé en trois déploiements du jeu de puissance, mais il s’en est fallu de peu à quelques occasions.

« C’est vrai que ce n’était pas loin, mais c’est à nous de créer notre propre chance avec le travail », a argué Pacioretty.

Advenant que le Canadien ne soit pas en mesure d’élucider ce mystère en première ronde, les piliers offensifs du club devront saisir leurs chances à égalité numérique. Même s’il a économisé ses mots en conférence de presse, l’entraîneur du Canadien a tout de même été on ne peut plus clair quand il a été questionné sur l’apport de Pacioretty et David Desharnais.

« Tout le monde peut être meilleur », a conclu Therrien sans vouloir épargner personne.