MONTRÉAL – Parti pour la gloire après la première quinzaine du calendrier, le Canadien vit officiellement son premier creux de vague de la saison.

Si la contre-performance dominicale contre les Flames de Calgary n’avait pas convaincu tout le monde, c’est devenu indubitable mardi, quand le Tricolore s’est affaissé par la marque de 5-0 sous les assauts des Blackhawks de Chicago.

Le Tricolore a accordé au moins cinq buts dans un deuxième match de suite et en a perdu un troisième consécutif, un quatrième à ses cinq dernières sorties. Il a accordé 14 buts et n’en a marqué que quatre depuis sa défaite en prolongation à Vancouver et a été blanchi pour la deuxième fois à ses cinq dernières rencontres.

Après avoir amorcé son calendrier avec sept gains à ses huit premières parties, le Canadien montre un dossier de 8-4-1, toujours bon pour le deuxième rang du classement de la section Atlantique.

Il aura l’occasion de se reprendre dès mercredi alors qu’il sera en visite à Buffalo pour affronter la pire équipe de la Ligue nationale. Les Sabres n’ont que sept points en poche après 13 matchs.

« Nous faisons face à beaucoup d’adversité, ça ne fait aucun doute. Il nous faudrait être en mesure de coller trois bonnes périodes ensemble. Ce soir, on a seulement joué pendant la moitié du match », estimait Michel Therrien après la défaite.

« On ne s'est pas relevé après le 2e but »

Le premier des deux buts de Kris Vertseeg, un coup de chance qui a trouvé le fond du filet après avoir ricoché sur Rene Bourque, a effectivement semblé attacher un boulet aux jambes des locaux. Une fois le pointage à 2-0, ces derniers n’ont rien fait qui vaille malgré une première moitié de rencontre prometteuse.

« Je n’ai pas aimé la façon dont on a réagi après leur deuxième but, a exprimé Therrien. Habituellement, on démontre beaucoup de caractère dans ce genre de situation. Ça n’a pas été le cas ce soir. »

L’entraîneur a pointé du doigt l’inefficacité de l’avantage numérique, complètement neutralisé dans un septième match de suite. Menottée en quatre déploiements mardi, l’attaque à cinq du Canadien montre un rendement global de 3-en-37 depuis le début de la saison.

« Le jeu de puissance doit être beaucoup plus alerte, beaucoup plus compétitif, a accusé le coach. Ce soir, au lieu de nous donner le momentum, il nous l’a enlevé. »

C’est lors d’un avantage numérique accordé aux Blackhawks que Jonathan Toews a ouvert la marque en première période. Patrick Kane, avec son premier en huit matchs, et Brad Richards ont aussi déjoué Carey Price, qui a terminé la rencontre avec 27 arrêts.

Corey Crawford en a effectué 28 pour enregistrer le jeu blanc.

Les Hawks, qui étaient loin de détruire tout sur leur passage avant d’arriver à Montréal, ont quant à eux empoché une troisième victoire seulement à leurs huit dernières sorties.

Un refrain redondant

Le Canadien a connu un fort début de match, mais son incapacité à tirer profit de chances de marquer de qualité l’a empêché de s’éloigner d’une tendance de plus en plus inquiétante. Pour la onzième fois en treize matchs, il a été incapable d’imposer un déficit d’entrée de jeu à son adversaire.

Les échos de vestiaire

Pierre-Alexandre Parenteau a été le premier à obtenir l’opportunité de faire fausser ce redondant refrain. Utilisé aux côtés de Max Pacioretty et David Desharnais lors du premier avantage numérique du match, celui qui était en quête d’un premier point en huit rencontres a été battu de vitesse par la jambière droite de Crawford à l’embouchure du filet.

Desharnais a plus tard raté un but complètement ouvert, son tir sur réception déviant sur le défenseur Johnny Oduya avant de sortir des limites de la surface de jeu. Puis il y a eu Brendan Gallagher qui, après avoir fait mal paraître Oduya à la ligne bleue des Hawks, a été incapable de maîtriser une rondelle bondissante pendant sa progression dans l’enclave.

Moins occupé que son vis-à-vis, Price a proposé sa candidature pour l’arrêt de l’année sur la première bonne chance de marquer des visiteurs. Il s’est d’abord contorsionné pour étirer le bras droit au moment où Jeremy Morin fixait une cage béante, puis après avoir fait virevolter la rondelle par-dessus sa tête, s’est rapidement retourné pour la pousser sur le filet.

Douze tirs, deux buts

Price a toutefois cédé peu de temps après son acrobatie. À 11:19, Toews a fait dévier entre ses jambières un tir de la pointe de Duncan Keith, forçant une fois de plus le Canadien à travailler pour revenir de l’arrière.

Les Hawks ont doublé l’avance en profitant d’un bond favorable à mi-chemin dans le match. Chicago, l’équipe qui dirige le plus de tirs sur le filet adverse depuis le début de la saison – 38,4 en moyenne avant la rencontre – possédait alors une avance de deux buts grâce à seulement douze tirs au compteur.

Loin d’être responsable de ce résultat, Price a plutôt continué de limiter les dégâts. Il a signé un autre petit miracle, celui-là devant Marian Hossa, dont le tir est allé heurter le bâton d’un gardien qui l’avait probablement allongé sans grand espoir de changer le cours du destin.

Dégonflés

Mais les prouesses de Price n’ont pas ravivé ses coéquipiers autant que le deuxième but des Hawks les a dégonflés.

Le Canadien n’a pas dirigé un seul tir sur Crawford dans la deuxième moitié de la deuxième période, subissant à un certain moment une présence interminable dans son territoire au cours de laquelle P.K. Subban a passé près de trois minutes sans interruption sur la patinoire.

La torture s’est terminée lorsque Tom Gilbert a écopé d’une double pénalité mineure, ce qui a permis aux Hawks de continuer à délimiter leur territoire autour de Price. Manny Malhotra, Brandon Prust, Mike Weaver et Alexei Emelin ont été incapables de dégager le périmètre défensif et ont dû écouler les 137 premières secondes de la sentence.

La pause fournie par le deuxième entracte n’a pas été salutaire. Utilisé pendant à peine cinq minutes lors des deux premières périodes, Richards a trouvé le fond du filet en faisant dévier une passe de Patrick Sharp dans la lucarne en début de troisième.

Sharp, qui inscrivait un premier point en six matchs, s’est plus tard blessé à la jambe droite en encaissant une mise en échec d’Emelin dans le coin de la patinoire. Il est longuement resté étendu sur la patinoire, a été escorté vers le vestiaire par ses coéquipiers et n’est pas revenu dans le match.