TAMPA - Lorsque deux équipes aussi similaires croisent le fer en éliminatoires, tous les ingrédients peuvent faire pencher la balance et celui de l’expérience pourrait jouer un grand rôle surtout que Brandon Prust entamera la confrontation.

Grâce à deux entraînements convaincants, le coriace attaquant reprendra sa place dans la formation et son entraîneur salue son retour.

« Nous sommes tous excités qu’il soit en mesure de jouer. Le plus important dans son cas, c’est qu’il est un gamer. J’ai eu une bonne discussion avec lui ce matin (mercredi) et il se sent prêt. C’est un joueur qui est difficile à affronter et il s’avère l’un de meneurs de notre groupe », a confié Michel Therrien avec satisfaction.

À l’image de Prust, le Tricolore mise sur davantage de joueurs qui ont déjà vécu l’intensité des séries de la LNH et Therrien avoue que cet élément favorise la cause de son clan.

« Pour avoir passé par les séries avec plus d’une équipe, c’est un avantage de savoir à quoi s’attendre et je peux dire que mes joueurs amorcent les séries avec une mentalité différente par rapport à celle de l’an dernier », a-t-il avoué.

Justement, quelques bons athlètes du Canadien vivaient leurs premières sensations éliminatoires la saison passée et le résultat n’avait pas été à la hauteur face aux Sénateurs d’Ottawa en première ronde. Cette expérience sera fort bénéfique aux yeux de Therrien, mais son défenseur Josh Gorges ne veut pas trop mettre l’accent sur ce point.

« Je ne sais pas si c’est un élément aussi important qu’on peut le croire. Bien sûr, ça aide dans certaines circonstances dont quand tu peux te fier sur des coéquipiers pour savoir comment réagir face à l’adversité, mais ce sont les séries et ils vont tout donner peu importe leur expérience », a précisé Gorges.

Cooper utilise la stratégie inverse

De l’autre côté de la médaille, Jon Cooper a constaté cette équation de l’expérience depuis longtemps. En tant que fin stratège et psychologue à ses heures, cet entraîneur près de ses joueurs a choisi de convaincre son équipe – composée de plusieurs joueurs peu ou nullement expérimentés en séries – de croire en ses moyens.

Bien sûr, le Lightning a impressionné tout au long de la saison pour amasser une récolte de 101 points tout en surmontant la longue absence de leur pilier Steven Stamkos et le départ de Martin St-Louis à New York. Tout de même, la formation floridienne ne dispose pas d’un arsenal si effrayant surtout que le gardien Ben Bishop ratera le début de la série.

Cooper joue donc la carte de l’expérience acquise lors des éliminatoires de la Ligue américaine de hockey où il a connu beaucoup de succès avec plusieurs membres de l’édition actuelle du Lightning.

À son avis, même si la LAH ne représente pas le niveau le plus élevé de hockey sur terre, ce bagage est suffisant pour s’illustrer durant les séries de la LNH et il ne reste qu’à voir si son plan se matérialisera dès mercredi soir face à un groupe plus muni que le sien.

« J’ai travaillé pendant trois saisons dans la Ligue américaine et ce circuit se rapproche beaucoup de la LNH. Il y aura près de 10 joueurs que j’ai dirigés dans cette ligue qui seront de mon équipe en séries et le fait de gagner représente la façon idéale de se développer », a soutenu le volubile entraîneur.

Cooper admet qu’une partie considérable de son effectif vivra ses premiers coups de patin en séries, mais il se réjouit de pouvoir miser sur un atout de la trempe de Stamkos. Selon lui, un athlète de ce répertoire permet de faire la différence entre les équipes puisque la parité est répandue.

« En revenant de sa blessure, il n’était pas entièrement lui-même pendant 10 à 15 rencontres, mais il a retrouvé tous ses atouts dans les derniers matchs. C’est vraiment apprécié d’avoir un hockeyeur de son niveau », a convenu celui qui dirigeait à Green Bay, dans la USHL, avant de se faire dénicher pour monter dans la Ligue américaine.

Killorn prenait pour le CH en 2004

La situation d’Alex Killorn résume bien le dossier du Lightning. Malgré son expérience limitée dans le circuit Bettman, l’attaquant de 24 ans a connu une saison très satisfaisante en Floride récoltant 41 points en 82 parties.  

Lors de l’unique confrontation éliminatoire entre le Canadien et le Lightning en 2004, Killorn était âgé de seulement 14 ans.

« Je prenais définitivement pour le Canadien et je me souviens d’avoir regardé de près Martin St-Louis et Vincent Lecavalier », a mentionné Killorn même si ses souvenirs n’étaient pas aussi précis qu’il le voudrait.

À cette époque, la formation montréalaise n’avait pas le fait le poids en quatre parties pour cet affrontement de deuxième ronde face aux éventuels champions de la coupe Stanley.

Dix ans plus tard, lui et autres jeunots du club pourront se tourner vers des références de premier plan, comme Stamkos et Ryan Callahan, pour avoir un exemple semblable à St-Louis et Lecavalier.

« Je peux notamment leur parler de ce qui les attend, mais mon message sera surtout d’apprécier ce privilège. Ils ont vécu des séries à un haut niveau donc ils sont habitués de ressentir la pression », a conclu Callahan qui s’est adapté à merveille à son nouvel environnement.