MONTRÉAL – La sélection de Michael McCarron, en première ronde, au repêchage de 2013 a souvent été décriée et le sujet est revenu sur le tapis avec son départ dans l’organisation des Predators de Nashville. Si le Canadien a raté son coup avec le gros attaquant, il importe de préciser que cette cuvée n’avait rien d’extraordinaire après le top-20.

 

D’abord, soulignons que McCarron était répertorié en tant que 35e espoir par la Centrale de recrutement de la LNH parmi les joueurs en provenance de l’Amérique du Nord. Même si cette liste ne détient pas la vérité absolue, l’idée de réclamer McCarron dès le 25e échelon était déjà hasardeuse.
 

Le RDS.ca avait sondé, de manière anonyme, quelques recruteurs d’autres organisations il y a quelques mois pour remonter dans le temps afin de jeter de l’éclairage sur ce repêchage. La première source ne laisse aucun doute sur la vision que son groupe de recruteurs avait de ce droitier au potentiel plutôt brut.

 

« McCarron était loin, très loin sur notre liste », a confirmé ce dépisteur d’une équipe de l’Ouest.

 

Le deuxième intervenant consulté travaille justement pour une autre formation de l’Ouest qui s’exprimait entre la 20e et la 30e position. Ainsi, McCarron aurait pu les intéresser.

 

« On parlait en fin de première ronde et il n’avait jamais vraiment été parmi les candidats pour nous. Il n’était pas dans nos plans », a indiqué ce deuxième recruteur.

 

Selon celui-ci, McCarron ne se démarquait pas beaucoup de son coéquipier du programme américain, John Hayden, qui avait finalement été choisi en troisième ronde.

 

« McCarron manquait de rythme dans son jeu, il n’avait pas assez la capacité de faire ses actions rapidement sur la patinoire et on n’était pas attiré par ces joueurs », a-t-il ajouté.

 

Selon la version racontée par un membre du personnel hockey du Canadien, c’est le facteur qui a rattrapé McCarron.

 

« Le jeu se déroule si vite maintenant. Les immenses défenseurs ne sont plus en mesure de suivre la cadence non plus », a convenu cette personne.

 

Lui et ses confrères du Tricolore considéraient que McCarron méritait d’être classé en fin de première ronde et que ce choix n’était pas tiré par les cheveux.

 

Michael McCarronAu final, l’état-major du Canadien s’est gourée avec ce risque effectué avec l’ambition de « grossir » la relève de cette organisation. Cela dit, en poussant un peu plus loin, on peut quand même déceler quelques éléments qui peuvent expliquer l’investissement sur ce projet de six pieds six pouces et 230 livres.

 

Les partisans du Tricolore ont bien raison de rager quand ils songent au fait que le défenseur Shea Theodore a été choisi, par les Ducks d’Anaheim, immédiatement après McCarron. Par contre, il faut aussi remarquer que plusieurs équipes ont gaffé avant que ce soit au tour du Canadien de jeter son dévolu sur l’Américain.

 

En effet, dès le 11e rang, les Flyers ont misé sur Samuel Morin, un défenseur de la même charpente que McCarron qui a vu son cheminement être affecté par des blessures. On peut aussi penser à Kerby Rychel (19e rang) qui avait été le choix des Blue Jackets. Émile Poirier (22e rang par les Flames) et Hunter Shinkaruk (24e rang par les Canucks) n’ont pas démontré plus de valeur que McCarron.

 

Le dernier choix véritablement payant de la première ronde aura été celui d’Anthony Mantha au 20e échelon par les Red Wings.

 

Le Canadien avait repêché sept autres joueurs en juin 2013 après McCarron et c’est avec son quatrième droit de parole que l’organisation a sauvé la mise en choisissant Artturi Lehkonen tard en deuxième ronde. Rappelons que ce dernier a été repêché après Jacob de la Rose et Zachary Fucale.

 

Quelques choix plus tardifs ont connu un certain succès comme Jake Guentzel (3e ronde), Anthony Duclair (3e ronde) et Will Butcher (5e ronde), mais il faut admettre que les autres équipes de la LNH ont également sauté leur tour à leur sujet.

 

Le problème, c’est que le Canadien n’avait pas réalisé un grand coup en 2011 avec Nathan Beaulieu (17e rang) et encore moins avec Jarred Tinordi (22e rang en 2010) et Louis Leblanc (18e rang en 2009).

 

On peut ajouter Nikita Scherbak à la liste. Le choix de première ronde (26e) de Montréal en 2014 n’a jamais décollé au niveau professionnel. Quelques minutes après la sélection de Scherbak, l’auteur de ces lignes avait été très surpris de se faire confier par un recruteur d’une équipe de l’Est que Scherbak n’apparaissait même pas sur leur liste. Tout juste avant le Tricolore, les Bruins de Boston avaient pu sélectionner l’excellent David Pastrnak.