BROSSARD - Stéphane Waite a déjà une idée de l'approche qu'il va adopter avec Carey Price. Il préfère ne pas trop en parler pour l'instant, mais le nouvel entraîneur des gardiens du Canadien a quand même levé le voile sur ses intentions, jeudi, quelques heures après l'annonce officielle de son embauche en vue des trois prochaines saisons.

« Je veux prendre le temps de regarder les vidéos, a-t-il déclaré entre deux entraînements du camp de perfectionnement du Canadien à Brossard. Mais j'ai une petite idée de ce que je veux faire avec Carey. Ce ne sont pas de gros changements. Il est déjà un des bons gardiens de la ligue, alors il n'a pas besoin d'être changé de A à Z. Loin de là, et d'ailleurs je ne veux pas le faire. Il a ses qualités et je vais travailler en fonction de ses qualités.

« Les choses sur lesquelles on va travailler, et c'est la même chose avec Peter (Budaj)... Il faut que les deux gardiens se sentent bien là-dedans. Je ne leur imposerai pas des choses avec lesquelles ils ne sont pas à l'aise, a souligné Waite, qui succède à Pierre Groulx, remercié par le directeur général Marc Bergevin à la fin de la dernière saison. Et il y a des choses que je vais travailler avec Peter qui ne seront peut-être pas bonnes pour Carey, et l'inverse est vrai aussi."

Ce qui n'empêche pas Waite de débarquer à Montréal avec sa propre philosophie de base.

« J'aime un gardien de but qui est techniquement très bon, et Carey est un des bons gardiens dans la ligue au point de vue technique... Pierre (Groulx) a d'ailleurs fait tout un travail avec lui quand il était ici, a tenu à souligner Waite. J'aime aussi qu'un gardien puisse exploiter à fond sa technique, qu'il ne soit pas seulement un robot, et utilise son instinct aussi.

« Mes vidéos sont composées à 70 pour cent de choses que mes gardiens font bien et de 30 pour cent de petites erreurs, de petites choses à corriger ou à surveiller, a ajouté celui qui s'est forgé une belle réputation ces 10 dernières années avec les Blackhawks de Chicago. Je veux qu'ils voient à quel point ils peuvent être bons. Ça bâtit leur confiance."

Waite n'avait pas encore eu le temps de communiquer avec Price, jeudi, mais il prévoyait le faire dans les prochains jours. Il faut dire que les choses sont allées très vite après que Bergevin eut communiqué avec lui une première fois, lundi, quelques heures après l'échéance de son contrat avec les Blackhawks. Waite a rencontré la direction du CH mercredi et, après plusieurs heures de discussion avec Bergevin et l'entraîneur Michel Therrien - « c'était très plaisant, on aurait pu continuer à se parler pendant 24 heures » - le club a vite avancé une offre.

Waite a aussitôt contacté les Blackhawks, non pas pour leur demander d'égaler le salaire offert, mais pour leur annoncer que sa décision était prise. Car l'aspect financier n'était pas ce qui primait à ses yeux.

« L' homme de la situation »
« L' homme de la situation »

« La décision a été prise pour des raisons familiales. Le moment était parfait pour moi de revenir (au Québec). Ce n'était pas une question d'argent. Mais (le Canadien) m'est revenu assez rapidement au point de vue financier et m'a ainsi prouvé qu'il me voulait beaucoup », a lancé le Sherbrookois, visiblement fébrile de joindre l'organisation qu'il a suivie toute sa vie, et notamment admirée dans les années 1970, alors que son idole Ken Dryden défendait le filet montréalais.

Reste que Waite ne quitte pas les Blackhawks, une organisation avec laquelle il a remporté deux fois la coupe Stanley, sans ressentir une certaine tristesse. Il a dit avoir apprécié au plus haut point la façon dont le club de Chicago l'a traité au fil des ans, et il a notamment eu du mal à annoncer la nouvelle de son départ à Corey Crawford, le gardien québécois des Hawks.

« Ç'a été un petit choc pour lui. Il m'a dit que je lui manquerais, mais ça fait partie du hockey et il faut aller de l'avant, a affirmé Waite, ému. Corey était déçu sur le coup, mais il était aussi content pour moi. J'ai bien apprécié sa réaction.»