Alors que le temps semble venu pour à peu près tout le monde de remettre leur bulletin du premier quart de la saison aux joueurs des Canadiens, je m’en tiendrai aujourd’hui à analyser le travail de celui qui est unanimement le premier de classe : Carey Price.

Un nouveau mentor

Stéphane Waite et Carey PriceUne des grandes raisons des succès de Price réside dans l’amorce de la relation entre lui et son nouvel entraîneur Stéphane Waite. Le premier ajustement que Waite a suggéré à son gardien, et ce, dès le début du camp d’entraînement, a non seulement fonctionné, mais il a aussi plu au cerbère. Les bases d’une relation de confiance étaient jetées.

Price voulait à tout prix adopter un style plus agressif, moins nonchalant, pour faire oublier la difficile fin de saison 2013 et il s’est présenté avec une grande ouverture d’esprit. Lorsque Waite lui a recommandé de se déplacer latéralement plus souvent, et plus longtemps, sur ses lames de patins plutôt que sur ses genoux, Price a non seulement accepté le changement, il s’est aussi rapidement aperçu de l’efficacité de celui-ci. À partir de là, il n’y a pas de limite à ce qu’un athlète est prêt à tenter lorsqu’il sait que celui qui le conseille a son bien à cœur, est compétent et est dans son coin bon an, mal an.

Pour ce qui est de l’entraîneur des gardiens, grâce à sa grande expérience il se concentre maintenant à gérer l’utilisation de son gardien titulaire de même que les moments propices à introduire d’autres ajustements dans son jeu. Le reste de son travail est d’accompagner, grâce à de nombreuses conversations et séances vidéo, son gardien pour s’assurer qu’il demeure dans la bulle qu’il occupe maintenant depuis un bon petit bout de temps.

Un style plus exigeant

Outre ses déplacements latéraux plus précis, le numéro 31 a une position de base plus près du niveau de la glace dans la circulation lourde et lorsque la rondelle est à proximité de ses poteaux. Cette modification lui permet d’être vif pour immobiliser un nombre impressionnant de rondelles qui traînent dans son demi-cercle, et ce, malgré des engorgements fréquents. Le tout lui permet également de repérer un plus grand nombre de rondelles depuis leur origine malgré les écrans créés par toutes ces jambes et tous ces bâtons devant lui.

De plus, la combinaison des deux modifications les plus importantes dans son jeu lui assure d’être presque toujours en contrôle et en équilibre afin d’être toujours disponible lorsque les joueurs adverses bénéficient d'une deuxième, voire d'une troisième occasion de marquer sur une même séquence.

L’ensemble se traduit par un style plus agressif et plus exigeant. Par la force des choses, en se déplaçant plus souvent en position debout, il glisse beaucoup moins. La charge technique comprend donc une poussée en puissance suivie d’un freinage brusque avant de s’agenouiller pour effectuer l’arrêt. Cette façon de faire requiert une bien plus grande demande énergétique qu’une simple poussée en glissade papillon, ou en position compacte, qui se traduisait trop fréquemment par une dérive hors position du gardien à la suite d'un arrêt sur le premier tir.

Carey Price a encore des aspects à améliorer. Il doit trouver le moyen de jouer « gros » lors des tirs de barrage. Il doit se débarrasser des derniers signes de nonchalance lorsqu’il s’aventure à l’extérieur de son demi-cercle pour manier la rondelle. Il travaillera sur ces points et bien d’autres encore avec son entraîneur Stéphane Waite.

Ce qui saute cependant aux yeux dans son cas, et ce, malgré toutes les analyses techniques comme celle-ci ou d’autres, c’est qu’il est un gardien motivé et déterminé qui s’est amené cette saison avec une forme physique qui lui permet de performer, par l’entremise d’un style plus exigeant, à un niveau qu’il n’avait pas encore atteint dans la LNH. Difficile de demander mieux pour l’instant.