Le rendement défensif du CH doit progresser
BROSSARD, Qc – En arrivant au dernier tiers de la saison, le Canadien doit absolument améliorer son rendement défensif. La troupe de Martin St-Louis affiche le 4e pire différentiel de la LNH à moins-41 et le 5e pire rendement pour les buts alloués par match à 3,53.
Il ne fait aucun doute que le club montréalais a exposé une progression sur quelques aspects en 2023-2024 – on n'a qu'à penser au premier trio et à l'évolution de jeunes défenseurs –, mais le travail défensif manque assurément de constance.
Durant la défaite la plus récente, face aux Capitals, le CH a peiné à protéger son enclave adéquatement, une lacune impardonnable dans un sport où tant de buts sont comptés à partir de cet endroit.
Ce n'était donc pas surprenant de voir des exercices consacrés à ce relâchement lors de l'entraînement de mardi. Mais le problème à corriger est plus vaste et St-Louis le reconnaît.
« Il faut travailler là-dessus, c'est une priorité. Que tu joues avec n'importe quelle structure défensive, quand tu laisses des bâtons libres dans l'enclave, la structure ne fait pas la différence. Il faut avant tout être concentrés et protéger le devant du filet », a réagi l'entraîneur.
« Souvent, on est là, mais on ne fait pas notre job », a-t-il ajouté avec un message qui a été transmis à ses joueurs.
« C'est une chose très importante, si on ne corrige pas ça, c'est dur d'obtenir des séquences de victoires. La game te parle toujours et c'est là qu'on se retrouve présentement », a mentionné St-Louis alors que son club est même au 32e rang pour la moyenne de buts alloués (3,86) depuis Noël.
Parmi les joueurs, David Savard est sans doute le mieux placé pour parler de la défense, sa spécialité. Il a raison d'identifier les hauts et les bas traversés cette saison, mais la moyenne de 3,53 buts concédés par partie démontre que le problème persiste.
« On laisse des buts trop faciles à nos adversaires et c'est rare qu'on obtient ça à l'autre bout de la patinoire. On doit vraiment faire une meilleure job de ce côté si on veut se donner une chance de gagner plus souvent », a-t-il admis.
À ses yeux, étant donné que le Canadien demeure une jeune équipe, le groupe a tendance à s'éloigner de sa bienveillance défensive quand les entraîneurs axent le travail sur des correctifs en attaque.
« Il faut trouver une manière de garder chaque élément à un haut niveau. Quand on insiste sur le côté défensif, je trouve que nos matchs qui suivent se déroulent bien, mais l'attaque en paie un peu le prix. En premier, on doit s'arranger pour ne pas se faire marquer. Car sinon, on a démontré qu'on peut jouer offensivement à cinq contre cinq contre les autres équipes », a témoigné le défenseur.
À ne pas oublier que le rendement défensif dépend, plus que jamais, de tous les joueurs sur la patinoire. Un petit tour du côté des statistiques nous rappelle que certains attaquants doivent se reprendre à ce chapitre.
À titre d'exemple, ça demeure étonnant de constater que Brendan Gallagher affiche un différentiel de moins-23 et il est suivi par Josh Anderson à moins-21. La mission de Gallagher ne consiste pas souvent à protéger le devant du filet, mais il veut voir du progrès de ce côté.
« C'est un aspect duquel on a parlé à l'entraînement, on doit mieux se débrouiller. On l'a vu, le jeu n'a pas tant changé, les équipes marquent surtout autour du but. On espère mieux faire », a répondu l'ailier qui n'a jamais terminé une saison avec un pire ratio que moins-13.
Parmi les réguliers, on vous soumet que Cole Caufield (moins-1), Joel Armia (plus-1), Jayden Struble (plus-1) et Johnathan Kovacevic (plus-5) sont ceux qui obtiennent les meilleures notes.
On a pris le temps de s'arrêter au casier de Jake Allen pour hériter de son point de vue sur la question. Après tout, comme le disait lui-même en souriant, il a observé des matchs de tous les angles cette année dans ce ménage à trois.
« Pour être franc, c'est impossible de maintenir un niveau d'engagement optimal pendant 82 matchs. On traversera des soirées plus difficiles, mais l'objectif demeure de diminuer nos creux. C'est là que les équipes ont du succès, qu'elles s'élèvent vers le sommet et se démarquent des autres. Les équipes qui sont vers le bas du classement, elles ont tendance à se tirer dans le pied et on traverse ce processus d'apprentissage », a expliqué Allen.
« J'ai vu à quel point on peut bien jouer. Si on peut s'en rapprocher de nouveau, on sera dans le coup plus souvent », a-t-il tenu à préciser.
Point intéressant, Allen a soutenu que le Canadien a possiblement eu des ennuis à s'ajuster aux différents types de hockey qui se joue au fil de la saison.
« On joue dans une ligue très exigeante dans le sens que les équipes évoluent à différents moments de la saison. En début de calendrier, les gars volent sur la glace et ça file à toute allure vers le filet. Par la suite, le jeu acharné revient en force, les gros gabarits foncent au filet et on assiste à des confrontations très physiques. De plus, les équipes décortiquent mieux le jeu des adversaires. Au final, dans les matchs déterminants, la tangente revient vers du hockey à l'ancienne avec une forte présence de créativité. Tout ça fait partie de notre croissance », a-t-il résumé.
Petite note sur Allen, il demeure 100 % impliqué dans l'équipe malgré le contexte inusité devant le filet. On l'a également aperçu distribuer une poignée de rondelles à une équipe de jeunes hockeyeurs suisses de passage à Brossard.
La réponse du Canadien pendant le dernier tiers du calendrier sera donc intrigante. D'autant plus que les équipes qui aspirent aux grands honneurs vont élever leur jeu d'un cran et le Canadien devra tenir son bout.
« Les équipes vont continuer de progresser et chaque match devient important pour la course aux séries. C'est sûr que ce sera un beau et gros défi pour nous », a reconnu Savard.