BROSSARD, Qc – Andrew Shaw mange du hockey et il l’a prouvé avec ce retour en force cette saison. C’est tout à son honneur considérant qu’il a dû se remettre d’une commotion cérébrale et d’une opération à un genou avant d’entamer la campagne qui vient de se conclure.

 

« Mon dernier été a été difficile, mais je ne vois pas ma vie sans hockey donc j’ai pris les moyens pour revenir en force. J’ai essayé d’apprécier le hockey autant que je peux tout en ayant du succès sur la patinoire », a confié le sympathique attaquant qui cadre à merveille dans un vestiaire de hockey.

 

En raison de son style hargneux et parfois au-delà des limites, Shaw a encaissé de nombreux coups violents. Voilà pourquoi sa carrière ne semble parfois tenir qu’à un fil. Mais au lieu de céder en 2018-2019, Shaw a plutôt répliqué avec sa production la plus faste dans la LNH.

 

Le compteur s’est arrêté à 19 buts et 28 aides pour 47 points en seulement 63 rencontres. Sur une saison de 82 parties, ce rythme lui aurait permis d’atteindre 61 points. Rappelons que le meneur du Canadien à ce chapitre, Max Domi, a récolté 72 points.

 

S’il n’a guère besoin de motivation pour se défoncer sur la patinoire, Shaw a tenu à vanter l’apport des jeunes joueurs de l’équipe à propos de la dynamique au sein du groupe.

 

« Ce n’est pas que tu perds la passion dans une longue saison, mais le fait d’avoir des jeunes avec autant d’énergie, ça devient très utile », a vanté le droitier de 27 ans qui croit que le goût amer de la dernière saison a produit des résultats fabuleux.

 

Étant donné qu’il y a plusieurs jeunes au sein du Canadien, Phillip Danault (24 ans) sera bientôt considéré comme un vétéran. Ça ne l’empêche pas d’avoir contribué au climat positif qui a redonné vie au Canadien.

Bilan : les commentaires de Phillip Danault

 

« L’attitude, le désir de gagner, l’acharnement, la vitesse dans notre jeu, le respect du système, tout le monde a embarqué là-dedans, il ne manquait aucun maillon. Tous les joueurs étaient dédiés cette année ce qui a fait une grosse différence. On avait une bonne vibe et tout le monde voulait embarquer », a indiqué Danault.

 

Ce contexte a produit un revirement de situation assez fascinant ce qui encourage grandement les joueurs.

 

« Il ne manque pas grand-chose, j’vais te dire. Une saison de 96 points pis tu ne fais pas les séries, c’est rare », a lancé Danault avec sa tonalité bien authentique.

 

Le parallèle pourrait également s’appliquer au jeu de Danault. Son développement s’est poursuivi et il s’est même classé au deuxième rang des passeurs de l’équipe avec 41 mentions d’aide (un total de 53 points).  

 

« Il y a eu une très bonne progression dans mon jeu. J’étais plus fier de moi après mes parties et mes coéquipiers l’étaient aussi. J’aimais ça aider l’équipe dans les deux bords de la patinoire, défensivement – un peu le troisième défenseur, qu’on m’appelle – et offensivement aussi notamment avec des mises au jeu importantes. Je prenais beaucoup de fierté en infériorité numérique aussi. Je suis quand même très fier de ce que j’ai fait cette année personnellement », a admis Danault avec raison.

 

Pendant que la plupart des joueurs du Canadien peuvent se réjouir de leurs performances individuelles, il y a quelques exceptions à la règle.

 

Dans cette deuxième catégorie, on peut nommer Charles Hudon, Matthew Peca et Nicolas Deslauriers. Ce dernier souhaitait énormément répéter ses prestations inspirées de la saison passée, mais ça ne s’est pas produit. Il a dû se contenter de cinq points et d’une utilisation dans 48 matchs. C’était donc impossible de se dire satisfait.

 

« Pas vraiment, j’aurais aimé jouer tous les matchs. Mais avec une équipe en santé comme c’est arrivé, ça peut se produire. Je ne suis pas un gars de stats, mais je n’ai pas eu les mêmes résultats. J’aurais aimé avoir ma chance de me prouver un peu plus sauf que l’équipe allait super bien », a témoigné Deslauriers.

 

La saison prochaine, le Québécois de 28 ans écoulera la dernière année de son contrat avec le Canadien et il espère regagner une place plus régulière dans la formation. Il va se plier aux recommandations de l’état-major pour atteindre son objectif.

 

« J’ai toujours été un gars qui travaille fort. J’accepte le rôle que je dois avoir et ce que je dois améliorer. Ce sera à eux de me préciser ça », a réagi Deslauriers qui veut améliorer sa vitesse et son aisance avec la rondelle durant la période estivale.

 

L’idée restera tout de même de conserver son style en déployant ses atouts qui ne sont pas typiques pour les attaquants du Tricolore. Il a aussi vu une lueur d’espoir en étant jumelé à Ryan Poehling et Jordan Weal lors du dernier match de la saison. 

 

« J’ai joué avec Weal dans la LAH. C’était l’un de mes partenaires de trio avec (Brandon) Kozun. Je le connaissais comme joueur quand il est arrivé, il travaille fort et il a des habiletés. Il a bien prouvé ce qu’il pouvait faire et j’ai eu du succès avec lui, c’est un joueur intelligent », a raconté Deslauriers qui avait marqué 18 buts en 60 matchs pendant cette saison dans la Ligue américaine.

 

Deslauriers peut croire en ses chances de connaître une prochaine saison plus achevée. Après tout, même un athlète comme Carey Price doit surmonter des creux.

 

« J’ai traversé une période d’environ trois semaines qui a été difficile au début de la saison. On s’est assis et on a regardé beaucoup de vidéos. J’ai senti que je m’étais un peu redécouvert à partir de ce moment et que j’ai retrouvé le niveau de confiance que je désirais », a maintenu Price qui semblait bien dans sa peau même devant les journalistes.