Fatigué, mais souriant, Carey Price était de retour dans le vestiaire du Canadien lundi matin, quelques heures seulement après être débarqué de l’avion qui le ramenait de la Russie avec ses coéquipiers P.K. Subban et Max Pacioretty.

Price s’est adressé aux médias montréalais pour la première fois depuis qu’il a aidé le Canada à blanchir la Suède en finale du tournoi de hockey masculin des Jeux olympiques de Sotchi.

« Émotivement, c’est une période exigeante. Je vais prendre les prochains jours pour me reposer et décompresser, mais j’ai toujours été bon pour me concentrer sur mes buts immédiats. Quand je serai de retour, je serai prêt », a promis Price pendant que la plupart de ses coéquipiers patinaient sur une patinoire du complexe d’entraînement de Brossard.

Price a été élu gardien par excellence du tournoi olympique, enregistrant deux blanchissages tout en affichant une moyenne de buts alloués de 0,59 et un taux d’efficacité de ,971.

« Pas de doute, c’est très satisfaisant, a concédé le gardien de 26 ans. Il y avait beaucoup de doute entourant la position de gardien de but avant le tournoi. On en entendait parler depuis le camp d’orientation en août. C’est énorme pour moi d’avoir pu livrer la marchandise au bon moment. »

Price a fait rire ses visiteurs lorsqu’on lui a demandé s’il avait maintenant l’impression d’avoir moins de pression sur les épaules.

« Je pense que oui. Pour l’instant en tout cas. Probablement jusqu’à notre prochain match. » 

Le Canadien renouera justement avec l’action en accueillant les Red Wings de Detroit dans l'un des quatre matchs à l'affiche dans la LNH mercredi. Price ne sera toutefois pas le gardien partant face à Detroit. Peter Budaj obtiendra le départ.

Un choix unanime chez le Canadien

La carrière de Price sera transformée

Même s'il n'a discuté avec lui que pendant 10 minutes avant la séance d'entraînement du Canadien, lundi matin, l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite a déclaré qu'il était convaincu que la victoire de Price et d'Équipe Canada à Sotchi allait transformer sa carrière.

Waite a déclaré que cette victoire aux Jeux allait renforcer la confiance de son protégé, car désormais il sait qu'il peut vaincre n'importe quelle équipe sur la planète. Il a dit avoir observé un phénomène semblable à l'époque où il était l'instructeur des gardiens des Blackhawks de

Chicago, lorsque Antti Niemi, en 2009-2010, puis Corey Crawford, en 2012-2013, ont remporté la Coupe Stanley.

« C'est sûr que (la victoire aux JO) va faire de lui un meilleur gardien de but, il n'y a aucun doute là-dessus, a déclaré Waite. Ça va lui donner une confiance encore plus solide, parce qu'il sait qu'il peut battre les meilleurs au monde. C'est la même affaire quand tu gagnes la coupe Stanley, j'ai eu deux gardiens qui l'ont gagnée, et tu peux voir tout de suite que ces gardiens-là ne sont plus les mêmes. Ils savent qu'ils peuvent battre n'importe qui, parce qu'ils l'ont fait, donc dans leur tête ce n'est plus un problème.

Rien que du positif pour Carey Price

« C'est la même affaire pour Carey, il sait que maintenant 'sky is the limit'. »

Le Québécois a profité de l'occasion pour rendre hommage à Price, surtout pour le langage non-verbal et l'attitude qu'il a affichés pendant le tournoi à Sotchi. C'est d'ailleurs ce qui l'a rendu le plus fier, car c'est un aspect sur lequel Price et lui ont beaucoup travaillé depuis le début de la saison. Il a également souligné les ajustements que le gardien no 1 du Tricolore a apportés afin de s'adapter aux dimensions de la patinoire.

Subban est comblé

Contrairement à son bon ami, Subban n'a pas été appelé à jouer un rôle de premier plan dans le triomphe canadien. Le vainqueur du trophée Norris, qui a été en uniforme pour un seul match de la ronde préliminaire, ne garde néanmoins que de bons souvenirs de sa première expérience olympique.

« On m’a répété que j’avais les capacités pour jouer au sein de cette équipe, mais la réalité, c’est que nous comptions sur des joueurs qui avaient déjà été dans ce genre de situation, des gars avec plus d’expérience. Alors le message qu’on m’a transmis, c’est qu’il y aura d’autres occasions pour moi de répéter l’aventure et d’y jouer un rôle différent. Alors pour être honnête, je m’en fous. Si j’avais à le refaire, dans les mêmes conditions, je n’hésiterais pas une seconde », a commenté Subban à son arrivée à l'aéroport de Dorval.

« J’ai une médaille d’or autour du cou. Dans vingt ans, je pourrai la montrer à mes enfants, à ma famille. Peu de gens peuvent faire ça et j’en suis très heureux. »

Pour l'instant, Subban se concentre toutefois sur un avenir beaucoup plus immédiat. Le Canadien (32-21-6), qui a remporté ses trois derniers matchs avant la pause olympique, ne pourra se permettre aucun relâchement s'il veut consolider sa place dans les séries éliminatoires.

« Il y a eu le décalage horaire, les différentes habitudes alimentaires et tout ce qui arrive généralement quand une équipe remporte un championnat de cette envergure. Ça prendra un peu de temps à s’ajuster, mais les matchs qui s’en viennent sont extrêmement importants et moi, Pricey et Max devrons s’assurer de retrouver nos priorités et d’être capables de répondre présents lorsque ce sera le temps », a assuré le meilleur pointeur du CH.

Subban a appris des meilleurs