C’est avec un grand plaisir que je me joins officiellement au RDS.ca, pour des chroniques hebdomadaires sur le Rocket de Laval. En plus de faire partie de l’équipe de diffusion des matchs sur les ondes de RDS, j’aurai l’occasion de vous faire découvrir les joueurs, les entraîneurs et plusieurs autres sujets touchant à la Ligue américaine de hockey.

À quelques heures du coup d’envoi du tout premier camp d’entraînement de l’histoire du Rocket de Laval, j’ai eu le privilège de discuter avec l’entraîneur-chef, Sylvain Lefebvre. À sa sixième saison à la barre du club-école du Canadien, l’entraîneur qui célèbrera ses 50 ans le 14 octobre prochain est excité par ce nouveau défi très emballant à plusieurs points de vue.

D’abord, les choses seront très différentes pour Lefebvre sur le plan familial. L’un de ses enfants travaille à Laval et les trois autres poursuivent leurs études à Montréal. Sylvain est également grand-papa et ses petits-enfants habitent tout près de la Place Bell, où seront présentés les matchs locaux du Rocket.

« On va se voir plus souvent et je suis certain qu’ils vont venir nous voler de la gomme de temps en temps! Toute la petite famille est excitée. »

Une pression accentuée

« Notre objectif, c’est d’aider le Canadien à gagner la Coupe Stanley. Nos joueurs doivent être prêts à aider le grand club. »

Sur le plan hockey, l’entraîneur est conscient que la pression sera accentuée à tous les points de vue. D’abord, la proximité géographique facilitera grandement les choses pour tous les membres de l’organisation. Au cours des deux dernières saisons, Marc Bergevin devait parcourir 2545 kilomètres pour assister à un match local des IceCaps, à Saint-Jean de Terre-Neuve. À compter de cette année, les domiciles du Canadien et du Rocket seront séparés par 18 petits kilomètres. Un changement que Sylvain Lefebvre voit d’un très bon œil.

« On est à une ride de métro du Centre Bell! », lance à la blague le sympathique entraîneur.

Sylvain Lefebvre« Marc Bergevin et Larry Carrière passeront beaucoup de temps avec nous. Discuter au téléphone est bien différent que de voir les joueurs en action de leurs propres yeux et se forger une opinion sur leur jeu. Rick Dudley, Scott Mellanby et Martin Lapointe auront également l’occasion de voir plus de matchs. Il y a des samedis où le Rocket jouera à 15 h et le Canadien à 19 h, ce qui permettra aux dirigeants d’assister à deux matchs, c’est vraiment intéressant. »

Qui dit proximité, dit forcément pression supplémentaire pour l’entraîneur et les joueurs. Si Lefebvre comprend très bien que les amateurs et les membres des médias porteront une attention particulière au club-école du Canadien, il faut savoir que les joueurs seront davantage scrutés dans leur performance et qu’ils ne vivront probablement pas la même vie paisible qu’à Terre-Neuve, à l’extérieur de la patinoire.

« On a hâte de voir comment les joueurs réagiront face à cette pression, en plus du fait qu’ils se feront reconnaître davantage quand ils iront acheter une pinte de lait à l’épicerie! Ils vont comprendre un peu plus à quoi s’attendre s’ils se taillent un poste à Montréal un jour. C’est un défi qui fait partie du processus de développement. »

En ce qui concerne son travail, le coach est prêt à faire face à la musique, au chapitre de la pression médiatique. La réalité de l’entraîneur sera bien différente de celle qu’il a connu à Saint-Jean et Hamilton.

« Ce sera de l’expérience que je vais acquérir. J’ai également eu l’occasion de prendre de l’expérience comme joueur, mais aussi lors du lock-out de la LNH, en 1994 » (Lefebvre était le représentant de l’Association des joueurs des Nordiques de Québec, lors du conflit de travail, qui a mené à une saison écourtée en 1994-1995).

« Les joueurs feront face à la musique à tous les jours et je serai dans la même situation. Pour l’avoir vécu comme joueur, je pourrai leur donner des conseils et des trucs, pour apprendre à bien gérer cet aspect de leur travail. »

Une gestion des voyages différente

L’un des premiers défis de Sylvain Lefebvre et son groupe sera le tout premier voyage du Rocket. Tenez-vous bien... trois matchs en trois jours, dans trois villes différentes!

Le vendredi 20 octobre, le Rocket disputera son premier match sur la route, contre les Penguins, à Wilkes-Barre. Le lendemain soir, les hommes de Sylvain Lefebvre croiseront le fer avec les Sound Tigers de Bridgeport. Le premier voyage se conclura le dimanche, contre les Bruins, à Providence. Défi supplémentaire, ce dernier match sera disputé à 15 h, donc encore moins d’heures de récupération pour les joueurs.

« Ce sera très différent de Saint-Jean et cela ressemblera davantage à nos voyages de l’époque des Bulldogs d’Hamilton : moins d’avion et plus d’autobus. Pour le premier voyage, nous devrons rouler pendant huit heures pour nous rendre à Wilkes-Barre. La journée de jeudi sera donc une journée de voyagement. Le lendemain, lors de l’entraînement matinal, nous devrons nous assurer que nous n’avons pas laissé nos jambes dans l’autobus! La gestion des entraînements et du temps de repos sera importante lors des jours qui précèderont le voyage. »

Séduire un nouveau marché

L’arrivée du Rocket à Laval représente une belle vitrine pour les jeunes joueurs du l’organisation du Canadien et permettra aux amateurs d’être bien au fait de leur progression.

Il sera intéressant de voir le niveau d’engouement pour cette nouvelle formation, mais Sylvain Lefebvre réalise que l’occasion est belle de séduire un nouveau bassin d’amateurs, en présentant un spectacle de qualité, mais surtout, une équipe gagnante.

C'est un départ à Laval!

« Il y a un bel engouement, tant au niveau des billets que des loges corporatives. Le spectacle du groupe Scorpions, la semaine dernière, a été un succès et l’engouement a monté d’un cran depuis. Le message lancé aux joueurs sera de connaître un bon début de saison. Ce sera intéressant de voir les matchs préparatoires et le début de la saison régulière. On est excités et on a hâte de commencer dans un amphithéâtre incroyable, le plus bel aréna de la Ligue américaine. »

Le tout premier match régulier du Rocket de Laval vous sera présenté sur les ondes de RDS, le 6 octobre prochain. J’aurai le plaisir de faire équipe avec Stéphane Leroux, Bruno Gervais et François-Etienne Corbin pour la diffusion des matchs. J’ai bien hâte de m’amuser dans ce nouveau « terrain de jeu »! À bientôt!​