Une règle incontournable au hockey est que les performances ne sont jamais statiques. Les joueurs peuvent faire preuve d’une certaine constance, mais chaque saison, même les meilleurs hockeyeurs connaîtront des hauts et des bas. Parfois, leur production offensive suivra ces courbes de performances, un joueur sera  plutôt chanceux alors que son jeu ne sera pas à niveau ou malchanceux alors qu’il joue bien.

Si un joueur entame bien la saison, puis connaît des difficultés, ces déboires sont souvent moins soulignés, car le joueur a déjà amassé des points à l’attaque et que ses bonnes performances lui valent de la clémence.

Si un joueur entame mal la saison, pensons par exemple à Alex Galchenyuk cette année, cette perception de mauvaises performances poursuivra le joueur, même lorsque les choses commenceront à changer. C’est exactement ce qui se produit avec Galchenyuk cette saison, comme il fut atroce au début du calendrier. Il est difficile d’identifier quel était le problème exact, mais peu importe, il n’est plus présent, du moins offensivement.

Divisons la portion de la présente saison disputée jusqu’ici en deux et observons les performances de Galchenyuk lors des parties 1 à 15, puis 16 à 31. Ne nous attardons pas seulement à ses performances offensives individuelles, mais comparons-les avec celles de ses coéquipiers puisque les performances de l’équipe ne sont pas constantes.

Comme je l’ai dit précédemment, les performances offensives de Galchenyuk comparativement à ses coéquipiers lors des 15 premières parties étaient horribles. Un joueur aussi talentueux générait même moins d’attaque que la moyenne de l’équipe. Ceci peut être attribuable au fait qu’il a évolué avec des joueurs de quatrième trio au début de la saison, mais un joueur aussi doué doit générer davantage, même dans une situation qui n’est pas idéale.

Depuis la quinzième partie par contre, les choses ont complètement changé pour Galchenyuk. Seuls Brendan Gallagher et Charles Hudon ont été impliqués dans plus de chances de marquer pour chaque minute disputée à égalité numérique. Vous pouvez constater que Galchenyuk est plus confiant en possession de la rondelle, alors qu’il tente plus de feintes et qu’il cadre la rondelle au filet beaucoup plus souvent.

Depuis le début du mois de décembre, cette tendance se poursuit. Seul Gallagher est plus impliqué que Galchenyuk offensivement. Ce dernier génère 3,3 chances de marquer supplémentaires à la moyenne de l’équipe par tranche de 20 minutes de jeu.

Cette amélioration s’est faite en dépit du fait que Jonathan Drouin et Shea Weber aient raté de l’action, deux joueurs qui sont des éléments clés à l’attaque pour le Canadien cette saison. C’est encore plus vrai dans le cas de Weber qui se veut le pilier d’une brigade défensive ayant beaucoup de difficultés à supporter les attaquants du club, sans que cela n’engendre des conséquences défensives fâcheuses.

La résurgence offensive de Galchenyuk ne signifie pas qu’il est soudainement le joueur parfait, loin de là. Claude Julien l’a récemment employé pendant moins de 10 minutes lors d’une partie où le Canadien avait désespérément besoin d’un but. Cette décision fut curieuse, mais Julien dit l’avoir prise, car Galchenyuk n’était pas efficace au moment de remporter ses batailles le long des rampes et qu’il doit être plus impliqué dans l’action.

Julien n’invente pas ceci. Galchenyuk n’est pas aussi efficace en échec avant qu’il ne le fut par le passé. Il perd un bon nombre de batailles. Par contre, comme c’est généralement le cas avec Galchenyuk, surtout avec la façon dont est bâtie la formation du Canadien de Montréal, ses habiletés offensives sont tout simplement trop bonnes pour être écartées en raison de quelques aspects bien précis de son jeu que l’entraîneur n’apprécie pas.

Contrairement à Michel Therrien qui faisait tout pour remporter chaque partie, ayant toujours le pied sur l’accélérateur, Julien semble prêt à sacrifier des parties pour faire passer des leçons. À long terme, je pense personnellement que l’approche de Julien est la plus sensée, mais actuellement, le Canadien n’a pas grand marge d’erreur au classement général.

Ce sera une bataille de tous les instants si le Tricolore fait les séries cette année, surtout si Carey Price continue de ne pas jouer au meilleur de ses capacités. Si le Canadien y parvient, il aura besoin que Galchenyuk soit à son meilleur offensivement. Le renforcement négatif perpétuel à son égard pourrait ne pas être la meilleure stratégie à court terme.