Les Predators ferment la trappe au CH
Canadiens dimanche, 6 janv. 2019. 00:28 samedi, 14 déc. 2024. 06:01SOMMAIRE
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Contre des Predators qui avaient perdu 4-3 en prolongation la veille, à Detroit, contre P.K. Subban et ses coéquipiers qui n’affichaient qu’une victoire à leurs 11 dernières rencontres disputées sur la route (1-8-2), on s’attendait à un début de match explosif du Canadien.
On s’attendait à un effort soutenu, à des sorties de zone rapides, à des poussées bien orchestrées, à de l’échec avant incisif. On s’attendait à ce qu’il prenne les moyens pour décourager ces adversaires dès le début du match. On s’attendait à ce qu’il prenne le contrôle rapidement et ne le perde pas ensuite.
On attend toujours!
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Battu 4-1, déclassé sur tous les fronts, c’est le Canadien qui semblait avoir joué vendredi soir et s’être offert en prime une courte nuit de sommeil après une envolée entre Detroit et Montréal.
Amèrement déçu de l’effort déployé par son équipe vendredi, Peter Laviolette a ainsi résumé la victoire : « Nous nous sommes très bien repris ce soir. Du début à la fin de la rencontre, nos joueurs ont fait ce qui devait être fait pour gagner. Nous avons fermé le jeu. Nous avons été efficaces. À Detroit hier (vendredi) nous avons accordé neuf attaques en surnombre aux Wings. Ce soir, je crois que nous avons limité le Canadien à neuf occasions de marquer pour la durée du match », a indiqué l’entraîneur-chef des Predators de Nashville.
Plus simplement, Claude Julien a donné entièrement raison à son vis-à-vis: « Ils ont simplement été meilleurs que nous du début à la fin de la rencontre », a insisté l’entraîneur-chef du Canadien dans son point de presse d’après match.
Les deux coachs ont donc vu la même partie que vous et moi.
Comme des lièvres…
Les Preds ont marqué quatre buts pour battre le Canadien. Grand bien leur fasse. Mais c’est d’abord et avant tout avec leur défense étanche qu’ils ont gagné le match de samedi.
Du début à la fin de la rencontre, les Preds ont joué la trappe. Cette damnée trappe que certains appellent « Left wing lock » et que d’autres, plus mathématiques, appellent tout simplement le : 1-3-1.
Peu importe le nom que vous lui donnez, la damnée trappe des Preds était redoutablement efficace. Comme des trappeurs bien de chez nous et non des plaines du Tennessee, les Preds ont tendu des collets aux joueurs du Canadien qui ont foncé tête première et s’y sont emprisonnés comme le font des lièvres qui filent sans vraiment regarder où ils vont.
« Ils ont freiné notre vitesse. Ils nous ont empêchés d’effectuer des jeux en zone neutre et d’entrer en contrôle dans leur zone. Pour contrer la trappe, il faut parfois se contenter de simplement envoyer la rondelle en fond de territoire et s’y rendre le plus vite possible pour la reprendre. Ce soir, nous leur avons donné la rondelle bien trop souvent en zone neutre et ils en ont profité », a expliqué le capitaine Shea Weber.
En passant, le capitaine a marqué l’unique but de son équipe. C’était son sixième de la saison. Il a déjoué Juuse Saros à l’aide d’un tir anodin que le gardien des Preds n’a pu suivre en raison de la bataille qu’Artturi Lehkonen livrait à Matt Irwin devant la cage.
Weber est rendu à six buts et 12 points en 18 matchs depuis son retour au jeu. Il affiche un différentiel de plus-8.
« Ils ont bien joué », a d’abord lancé Phillip Danault qui a disputé 30 des 66 mises en jeu déposées lors du match de samedi. « Mais nous n’avons pas été assez bons », a ajouté le Québécois d’une voix résignée.
« On a perdu beaucoup trop de batailles. On n’a pas été assez physiques. Pas assez rapides. Que ce soit dans une situation de deux matchs en deux soirs, ou non, c’est celui qui veut le plus gagner qui gagne », a renchéri Danault qui n’a pas eu besoin d’ajouter que les Predators voulaient plus la victoire que le Canadien samedi.
Car cela sautait aux yeux.
Après une défaite, dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs, Peter Laviolette a reconnu qu’il était peut-être plus facile de faire comprendre à ses joueurs l’importance de jouer du hockey peut-être plate, mais efficace. « Le fait de jouer à Montréal, dans un marché aussi gros, incite aussi les joueurs à vouloir éviter d’être déclassés », a ajouté le coach des Preds.
Meilleur marqueur de Nashville avec ses 36 points (huit buts), Ryan Johansen qui est un joueur très créatif « savourait » des hot-dog du Centre Bell après la rencontre lorsque je lui ai demandé à quel point il était difficile de s’astreindre à du hockey éteignoir comme celui pratiquer samedi par son équipe.
« Ce n’est pas toujours drôle. C’est vrai. Mais dans une situation comme celle de ce soir, quand tu es sur la route, que tu joues un deuxième match en deux soirs, tu comprends que l’efficacité prime sur la créativité. Ça ne nous a pas empêchés de marquer des buts et de réaliser de bons jeux en attaque, mais c’était le jeu défensif qui primait. Il fallait d’abord et avant tout être patients », a souligné Johansen qui voit dans la qualité du match de samedi un trait de caractère de son équipe.
« Nous formons un groupe très serré. Les gars dans ce vestiaire font passer l’équipe en premier. On fait ce qui doit être fait pour gagner. »
Appel rejeté, but accordé
Bien que deux buts auraient été bien suffisants pour les assurer de la victoire, les Predators ont donc marqué quatre buts samedi. Trois aux dépens de Carey Price et un dans une cage déserte.
Je n’ai pas aimé le deuxième but accordé par Price en fin de première période. Oui le tir de Mattias Ekholm était puissant et précis. Oui le bâton de Max Domi a peut-être fait dévier la rondelle un brin ou à tout le moins dérangé Price.
Mais de l’endroit où s’est élancé le défenseur des Predators, il me semble que Price devait capter la rondelle. Je n’irais pas jusqu’à écrire que Price a accordé un mauvais but, mais c’est le genre d’arrêt qu’un gardien élite comme Price doit réaliser.
Je n’ai pas aimé le troisième non plus.
Après un contact évident avec Craig Smith à la pointe gauche et surtout à l’extérieur de sa zone réservée, Price n’a jamais eu le temps de se déplacer vers le poteau droit avant que l’attaquant des Preds ne complète son « grand tourniquet » et enfile son deuxième du match.
En raison du contact, Claude Julien a bien sûr interjeté appel sur le jeu.
Les reprises ont toutefois clairement démontré que Price s’est non seulement rendu coupable du contact initial, mais qu’il s’est pratiquement accroché à Smith qui l’a tiré plus loin de son but.
Les arbitres qui avaient initialement accordé le but ont reçu l’absolution des responsables de la salle de contrôle en moins de temps qu’il n’en faut pour écrire cette phrase.
Avec raison, le but a été accordé.
Claude Julien a candidement reconnu après la rencontre que lui et plusieurs entraîneurs décident maintenant de prendre des chances avec des demandes de révisions en raison des paramètres très larges entre les buts accordés et ceux qui sont refusés.
Je comprends très bien la position du coach du Canadien. Et des autres autour de la Ligue. Mais s’ils se mettent à « prendre des chances » simplement pour prendre des chances, il faudra revoir la sanction imposée – perte du temps d’arrêt – et imposer en plus une pénalité mineure dans le cas des appels rejetés afin d’éviter une surenchère de cette procédure qui devrait être réservée au cas exceptionnel.
Mais bon…
300e passe pour P.K.
À sa troisième visite à Montréal dans l’uniforme des Predators, P.K. Subban a récolté deux passes samedi. Craig Smith a marqué le premier de ses deux buts en sautant sur un retour accordé par Carey Price à la suite d’un bel arrêt sur un boulet décoché par Subban de la pointe. P.K. s’est aussi fait complice du deuxième but de Smith.
L’ancien du Canadien a récolté ses 11e et 12e passes de la saison. Il a surtout atteint le plateau des 300 passes dans la LNH, dont les 215 premières ont été obtenues dans l’uniforme tricolore.
« Nous n’avions encore jamais disputé de match solide à Montréal depuis que je suis à Nashville. Ce soir, on l’a fait. Nous attendions le Canadien sur notre ligne bleue. Il ne faut pas donner de temps et d’espace à une équipe aussi rapide. C’est ce qu’on a fait durant tout le match. »
À son sixième match depuis son retour au jeu – il a raté 19 parties en raison d’une blessure – Subban assure lentement retrouver jambes et synchronisme. « J’ai du retard à combler, mais je profite de la grande qualité de mes partenaires. Nous avons besoin de repos pour bien compléter notre voyage », a souligné Subban qui a récolté trois points (un but) à ses deux derniers matchs et qui a mis le cap sur Toronto où les Preds croiseront les Maple Leafs lundi dans le cadre d’un troisième de six matchs de suite sur la route.
« J’aurais bien aimé demeurer à Montréal plus longtemps et revoir bien des amis, mais je me reprendrai l’été prochain. »
En bref
- Frederick Gaudreau a été limité à un revirement et à trois mises en jeu gagnées sur les neuf qu’il a disputées samedi soir face au Canadien. Malgré ces statistiques timides et le fait qu’il a été victime d’une solide mise en échec de Jordie Benn en première période, le Québécois gardera un souvenir impérissable de son premier match au Centre Bell contre le Canadien qu’il croisait pour la deuxième fois seulement. « C’est le genre de match dont tu te souviens toute ta vie », a reconnu Gaudreau qui était appuyé par la présence de nombreux parents et amis qui avaient fait le voyage de Bromont pour assister à la rencontre...
- Avec ses deux buts samedi, Craig Smith a rejoint Filip Forsberg au premier rang des francstireurs des Preds avec 14 buts. Il est important ici de souligner que Forsberg n’a disputé que 26 matchs cette saison alors que Smith en était hier à son 43e...
- Le trio de Max Domi, Jonathan Drouin et Paul Byron a connu une soirée difficile samedi. Blanchis de la feuille de pointage et limités à cinq tirs au but, les membres du premier trio ont terminé le match avec un différentiel combiné de moins-8...
- Comme Domi et Drouin, le défenseur Jeff Petry a aussi terminé la rencontre avec un différentiel de moins-3...
- Dire que les Preds ont le numéro du Canadien tiendrait de l’euphémisme. Nashville n’a perdu qu’une fois en temps réglementaire contre le Canadien (91-4) lors des 14 derniers duels entre les deux clubs. Huit de ces parties se sont décidées en prolongation ou tirs de barrage...
- Au cours de cette séquence de 14 matchs, les Preds ont limité le Canadien 22 buts – moyenne de 1,57 par partie – blanchissant Montréal deux fois et limitant le Tricolore a deux buts ou moins dans 13 de ces 14 matchs...
- Canadien et Predators se croiseront à nouveau le 14 février à Nashville...