Les Rangers tiennent promesse
Canadiens mardi, 18 avr. 2017. 23:47 jeudi, 12 déc. 2024. 22:33NEW YORK – Alain Vigneault avait promis que ses joueurs offriraient une meilleure performance. Ils lui ont donné raison.
Et comment!
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Bien meilleurs que dimanche dans tous les aspects du jeu – c’était difficile de faire pire – bien meilleurs aussi que leurs adversaires, les Rangers ont volé sur la patinoire et ont signé une victoire ô combien méritée qui leur permet de niveler les chances 2-2 dans la série.
Au cours de la première moitié de la première période, les Rangers ont réussi plus de sorties de zone rapides et fluides que dans l’ensemble du match de dimanche. Beaucoup plus en contrôle de la rondelle que lors de la troisième partie, beaucoup plus rapides et efficaces aussi dans leurs échanges tout comme dans leurs courses pour récupérer les rondelles libres, les Rangers ont haché finement la défensive du Canadien.
Particulièrement en deuxième période alors que les défenseurs du Tricolore, surtout Andrei Markov, Jordie Benn et son partenaire Jeff Petry, en avaient plein le dos et le bas du dos avec des Rangers qui les ont poussés à l’erreur grâce à leur vitesse et leur échec avant soutenu.
Bien qu’ils aient contrôlé la rondelle à leur guise, les Rangers ont aussi frappé le Canadien rondement. Leurs 45 mises en échec assénées – 25 pour Montréal – combinées aux 60 tirs tentés (32 cadrés) – 50 dont 24 cadrés pour Montréal – démontrent à quel point ils ont dominé le match. Car il est très rare que l’équipe qui contrôle le plus le disque puisse également distribuer le plus de mises en échec.
« Nous étions sur le bout des pieds ce soir. Nous voulions la rondelle. Nous voulions gagner nos batailles. On vient de se prouver qu’il n’y a pas de raison que nous jouions différemment à toutes les parties », a mentionné le capitaine Ryan McDonagh.
« Nous avons amorcé le match avec énergie et nous étions tous impliqués du début à la fin de la rencontre. Montréal a obtenu quelques bonnes occasions en première période, mais peu dans le reste du match. Ils ont terminé la rencontre en force et après ce qui est arrivé à Montréal lors du dernier match, il ne fallait pas lâcher. Car une avance d’un but est vite effacée. Les gars ont fait ce qui devait être fait pour protéger notre avance. Après le bon entraînement d’hier (lundi) et toutes les réunions d’équipe que nous avons eues, c’est encourageant de voir de quelle façon nous avons répondu. Je suis vraiment fier de mes coéquipiers », a indiqué Henrik Lundqvist qui a disputé un quatrième match solide de suite face au Canadien.
Les vrais Blue Shirts?
Les Rangers qui ont déclassé le Canadien mardi, sont les Rangers que je voyais se dresser devant le Tricolore lorsque j’ai décidé de m’exposer aux critiques et commentaires pas toujours polis en les sélectionnant pour sortir vainqueurs du duel Montréal-New York en sept parties.
Ça ne veut pas dire qu’ils me donneront raison pour autant.
Car avec une égalité qui ouvre la porte à une courte série deux de trois, une série qui se poursuivra jeudi au Centre Bell et au cours de laquelle le Canadien aura l’avantage de la patinoire, rien n’est encore gagné. Surtout qu’en dépit de leur nette domination de mardi, les Rangers n’ont gagné que par un petit but.
Cette avance aurait pu s’envoler rapidement. Elle est d’ailleurs presque disparue sur le tir puissant de Shea Weber qui a frappé le poteau gauche alors que Henrik Lundqvist a bougé la mitaine longtemps après que la rondelle soit passée.
Et une fois Carey Price rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant, le spectre du but égalisateur marqué par Tomas Plekanec avec 17,3 secondes à faire au deuxième match a refait surface.
Bon! Ce but n’est pas venu. Et il faut admettre que si le Canadien méritait pleinement sa remontée victorieuse de vendredi dernier, il était loin de la mériter mardi ne serait qu’en raison des huit dégagements refusés dont il s’est rendu coupable au cours de la seule troisième période.
Malgré tout ce qu’il a fait de mal et de très mal, le Canadien n’a donc perdu que par un but. Ça devrait représenter une source de réconfort, de renforcement positif et surtout de motivation en vue du prochain match.
Où est Pacioretty?
Les Rangers devaient disputer un gros match pour rebondir dans la série. Ils l’ont fait. Le Canadien avait l’occasion de démontrer qu’il pouvait battre les Rangers n’ont seulement dans le cadre d’une mauvaise performance des Blue Shirts, mais aussi dans le cadre d’une solide partie. Ils ont manqué leur coup comme l’a admis le capitaine Max Pacioretty.
« J’aurais aimé qu’on puisse leur tenir tête dans le cadre d’un match solide des deux formations. Cela nous aurait permis de faire un point d’ordre sur les forces en présence », a mentionné le capitaine.
Ça viendra peut-être jeudi à Montréal. Peut-être samedi à New York où il est déjà assuré que les deux équipes se croiseront à nouveau. Peut-être aussi dans le cadre d’un match ultime.
Mais si cela doit arriver, Pacioretty devra être meilleur qu’il ne l’a été encore hier. Le capitaine n’a pas été bon mardi à New York. « Je n’ai pas offert ma meilleure performance, c’est clair », a-t-il d’ailleurs reconnu.
De fait, le capitaine n’a pas été assez bon depuis le début de la série. Il n’a pas pris le contrôle de l’attaque comme on s’attendait à ce qu’il le fasse. Comme on devrait s’y attendre.
« J’écoute vos questions et ça me donne l’impression que personne ne réalise que nous affrontons une très bonne équipe de hockey. Il y a de très bons joueurs de l’autre côté de la patinoire. Ils sont en séries eux aussi. Ils viennent de disputer une excellente partie. Ce que nous n’avons pas fait. Ils ont été en mesure de garder la foule derrière eux toute la soirée et cela les a aidés contrairement à dimanche alors que nous avons éteint la foule en troisième période », a poursuivi le capitaine.
En point de presse, j’ai demandé à Claude Julien s’il était satisfait du rendement de son capitaine et si certains aspects du jeu qu’il offre compensaient sa production timide d’une passe depuis le début de la série.
« Je ne veux pas débattre de cette question publiquement. On va regarder la bande vidéo du match, on va l’analyser et on va tenter de trouver une façon de l’aider », a diplomatiquement répondu l’entraîneur-chef du Canadien.
J’aurais aimé qu’il soit plus explicite dans sa réponse, mais si Claude Julien convient qu’il doit trouver des solutions pour aider son capitaine, ça doit bien vouloir dire qu’il n’est pas satisfait de son rendement. Du moins sur le plan offensif.
Claude Julien a toutefois tenu à défendre Dwight King après un match pourtant très mauvais aux yeux de plusieurs observateurs. « Il faut avoir l’œil aguerri pour apprécier toutes les petites choses que Dwight King effectue au cours d’une partie. C’est un bon vétéran qui est apprécié des entraîneurs et de ses coéquipiers parce qu’ils sont en mesure de relever ce que les amateurs relèvent moins », a plaidé l’entraîneur-chef du Tricolore.
J’ai beau chercher, mais personnellement je ne vois pas assez de résultats positifs pour justifier qu’on ne songe pas à peut-être donner la chance à un Michael McCarron ou Andreas Martinsen de venir en relève afin de le secouer un peu.
Anyway!
Price critiqué!
En passant, plusieurs amateurs ont critiqué Carey Price pour les deux buts qu’il a accordés. Plusieurs ont même qualifié ces buts de mauvais buts.
Un instant. Jesper Fast et Rick Nash sont sortis des coins de patinoire sans être importunés. Le premier a hérité d’une passe d’Andrei Markov qui n’a donné aucun temps de réaction à son gardien. Quant à Nash, oui il a surpris Price avec un tir bas alors que le gardien du Canadien couvre habituellement la glace sur ce type de jeu. Je ne suis pas en train d’écrire que Price n’avait aucune chance sur le jeu, mais contre un marqueur de la trempe de Nash, un marqueur qui l’a déjoué dans la lucarne la semaine dernière à Montréal, Price avait raison de se méfier d’un tir haut.
De plus, pour permettre à Nash de sortir seul du coin, les Rangers ont profité de plusieurs erreurs du Canadien plus tôt sur la même séquence. Jordie Benn a d’abord perdu bêtement la rondelle en zone défensive. Puis, sur une autre tentative de dégagement, Max Pacioretty a joué mollement, ce qui a permis à Ryan McDonagh d’effectuer un beau jeu à la ligne bleue pour intercepter la rondelle au vol avant de la remettre à Nash qui s’était caché derrière les défenseurs.
Vrai qu’on s’attend toujours à ce que Carey Price vole ses adversaires et vole des victoires. Mais il n’est pas infaillible non plus. Et s’il est vrai qu’il aurait pu faire l’arrêt devant Fast et/ou Nash, je trouve nettement exagéré qu’on puisse qualifier l’un ou l’autre de ces buts de mauvais buts.
Mais bon!
Quand un gardien perd, il ouvre ses flancs aux critiques. Qu’elles soient justifiées ou non. Mais quand je regarde le match de mardi, je trouve que Price a bien plus gardé son club dans la partie en lui donnant la chance de remonter qu’il a été responsable du revers.
De fait, si Price joue jeudi comme il l’a fait lors du quatrième match, le Canadien aura une chance de gagner. Mais si ses coéquipiers jouent encore jeudi comme ils l’ont fait mardi à New York, les chances de victoires seront bien minces...