MONTRÉAL – « C’est de loin le meilleur candidat de la planète hockey. Nonobstant, son travail avec les Rangers, il ne reçoit pas le crédit qui lui revient avec les Bruins. Il était l’une des pièces maîtresses. Il est de la trempe de Julien BriseBois. »

Afin de mieux connaître la réputation de Jeff Gorton, le vice-président exécutif aux opérations hockey, RDS a contacté une quinzaine d’intervenants du milieu du hockey. Cette citation, en ouverture, provient d’un agent de joueurs de la LNH.

« Qui d’autre appelle un petit agent, quelques fois par année, pour voir s'il ne connaît pas de perles cachées? Seulement Jeff, Julien et Craig Heisinger (des Jets de Winnipeg) le font et leurs résultats font foi de tout », a ajouté cet agent. 

Un ancien collègue de Gorton a également accepté de se prêter au jeu. 

« Il est très solide pour les évaluations de joueurs, c’est sa force. Jeff est capable de prendre de bonnes décisions. Ce ne sont pas juste des coups de chance, il est capable de bien évaluer le talent », a constaté cet intervenant. 

« Tu ne fais jamais l’unanimité avec les agents et tout le monde, mais je peux te dire que le Canadien a trouvé un solide gars de hockey avec de l’expérience. Ça prend de l’expérience (pour un tel poste) et il a un solide bagage de 25 ans de décisions hockey. Il va faire du bon travail », a-t-il poursuivi. 

Sa réputation enviable explique donc pourqoi Gorton fait partie des rares personnes auxquelles Charlie Jacobs, le grand patron des Bruins de Boston, a envoyé une bague pour souligner le 10e anniversaire de la conquête de la coupe Stanley (au printemps 2011). Gorton a reçu cette reconnaissance même s’il a quitté les Bruins en 2007 ce qui en dit long. 

De l’avis d’un agent, qui souhaite que son commentaire demeure anonyme, Gorton ne sera pas intimidé par le marché montréalais. 

« C’est une bonne personne avec beaucoup d’expérience.  Après avoir travaillé pour MSG et les propriétaires des Bruins, je le pense prêt pour le groupe de Molson.  Les prochains mois devraient être intéressants! »

Cette déduction a été appuyé par le plaidoyer d’un autre intervenant. 

« Jeff est un homme très calme. Ce n’est pas un émotif. Il est très patient. Le genre d’homme qui prend le temps de t’écouter, qui te donne l’occasion de parler pour se donner le recul nécessaire quand vient le temps de prendre des décisions. C’est vraiment un gars d’équipe. Peu importe qui l’appelle, il répond. Il sait bien s’entourer et il donne la chance à son monde de se faire entendre. C’est pourquoi vous ne le verrez jamais faire de geste désespéré. »
 

Jeff Gorton : réputation enviable, palmarès ordinaire

Cette source le voit donc également comme un candidat de prédilection pour relancer le CH. 

« Qu’est-ce qui a fait défaut à Montréal? Le repêchage et le développement. Quelle est sa plus grande force? Le repêchage et le développement! C’est vraiment un homme très intelligent. Avec un bon modèle de dépistage et de repêchage, il a repêché, à Boston et à New York, des joueurs compétitifs qui ont fait régulièrement leur chemin jusque dans le grand club. Les joueurs qu’il repêche se rendent dans la LNH », a-t-il ajouté.

« Il prend le temps de parler aux jeunes pour donner l’heure juste et leur pour exposer son plan. Il entoure et encadre les jeunes pour s’assurer qu’ils vont faire tout ce qu’ils peuvent et doivent faire pour accéder à la LNH », a aussi mentionné cette troisième source. 

À son avis, Gorton n’était disponible que pour une seule et unique raison, la situation chaotique dans le dossier de Tom Wilson qui avait perdu la tête face aux Rangers. Ce geste avait mené les Rangers à exiger le renvoi de George Parros qui chapeaute le département de la sécurité des joueurs de la LNH. Gorton et le président des Rangers, John Davidson, ont été limogés, ce printemps, à la suite de cette controverse. Gorton travaillait pour les Rangers depuis 2007. 

Il sera maintenant intéressant de voir de quel directeur général Gorton sera entouré. Patrick Roy n’a pas tardé à confirmer son intérêt publiquement. Les informations recueillies laissent croire qu’il pourrait travailler avec un partenaire avec une forte personnalité. D’autres candidats comme Martin Madden fils, Mathieu Darche et Daniel Brière seront sans doute considérés.