Depuis le 2 mars 2019, l’attaque du Canadien est en pleine torpeur, n’inscrivant en moyenne que 1,71 but par rencontre. Ce rendement lui confère le 30e rang du circuit Bettman.

Lorsqu’une équipe n’est pas en mesure de faire scintiller la lumière rouge à deux reprises au cours d’un même match, il s’avère extrêmement difficile d’arracher la victoire. Le club sait alors qu’il n’a pas de marge d’erreur et inévitablement les hockeyeurs jouent sur les talons.

Pour maintenir en vie l’espoir de participer à la danse printanière, la Sainte-Flanelle doit recommencer à faire vibrer les cordages, action qu’elle n’avait pas de difficulté à réaliser plus tôt cette saison.

Alors, comment expliquer cette panne offensive soudaine? Par le sentiment de panique qui semble s’être installé au sein du club.

Panne offensive

Depuis le 9 février 2019, le Canadien n’a remporté que six de ses 17 dernières rencontres et voit ses adversaires le distancer en pleine course aux séries. Il n’est pas surprenant qu’une une équipe qui laisse filer autant de points au classement, au cours une période aussi cruciale, se remette en question et essaye de trop en faire pour sortir de cette léthargie.

C’est exactement ce qui se produit avec le Tricolore alors que la troupe de Claude Julien a récemment commencé à diriger beaucoup plus de tirs vers le filet adverse. Depuis le 2 mars, seuls les Maple Leafs de Toronto ont cadré plus de lancers que le CH.

Décocher des tirs en direction du gardien n’est pas en soi une mauvaise décision, alors que le cerbère peut commettre une bévue, le tir peut être dévié ou provoquer un retour de lancer. Cependant, il ne faut pas privilégier le volume à la qualité des tirs. Malheureusement, le Tricolore est tombé dans ce piège.

Même s’il génère un volume plus important de lancers par rencontre, le CH cadre moins de tirs depuis l’enclave et le bas de l’enclave. Or, si une équipe souhaite marquer avec régularité, il doit décocher ses tirs depuis l’enclave.

Lorsqu’il cadre un lancer depuis le bas de l’enclave, le tireur a approximativement quatre fois plus de chances de marquer que lorsque ce tir provient de la périphérie. Cela s’explique par l’angle de tir qui y est optimal alors que le temps de réaction du gardien y est minimal. C’est pourquoi il faut accorder davantage d’importance à la qualité qu’au volume des tirs.

Panne offensive

Lorsqu’une équipe commence à décocher des tirs depuis tous les angles inimaginables, c’est généralement imputable à un manque de confiance. L’équipe agit de la sorte en espérant améliorer son sort, mais ceci ne fait souvent qu’empirer la situation.

Depuis le 2 mars, le Canadien génère également moins de surnombres, ce qui a forcément une incidence directe sur son rendement offensif, alors que ces séquences mènent fréquemment à des chances de marquer de qualité.

À la lumière de ces constatations, il ne faut pas se surprendre que le Tricolore connaisse des ennuis à l’attaque.

Panne offensive

Les déboires offensifs du Canadien s’expliquent par sa sélection de tirs, alors qu’il fait toujours aussi bien circuler le disque dans l’enclave et en contre-attaque. De plus, son efficacité au moment de pénétrer en zone adverse est comparable à son rendement maintenu plus tôt cette saison à ce chapitre.

Même que depuis le 2 mars, le CH récupère davantage de retours de lancers à chaque rencontre, ce qui est parfaitement logique considérant que l’équipe dirige plus de tirs au filet. Cela demeure toutefois un bon indice voulant que les ennuis offensifs du Canadien ne soient pas attribuables à un manque d’effort.

D’ailleurs, face aux Blackhawks de Chicago, le Tricolore s’est bien battu et l’effort était au rendez-vous, cadrant 28 tirs depuis l’enclave, dont 14 depuis le bas de l’enclave. Lors de cette rencontre, le CH méritait un bien meilleur sort, mais il s’est toutefois buté à un Corey Crawford intraitable.

Non seulement le Canadien de Montréal se cherche, mais même lorsqu’il prend les moyens nécessaires pour sortir de sa torpeur, cela ne rapporte pas les résultats escomptés, ce qui a de quoi exacerber le sentiment de panique au sein de l’organisation.