Trevor Timmins s’est retrouvé dans la vague de congédiements chez le Canadien de Montréal, dimanche.

 

Celui qui était responsable du repêchage pour le Tricolore s’est retrouvé au coeur des discussions lors des deux dernières décennies pour ses sélections. Si Timmins a su se démarquer avec quelques choix tardifs judicieux, il est difficile de fermer les yeux sur les ennuis du Canadien en ce qui concerne des hauts choix au repêchage. Voici un retour sur la carrière et surtout les sélections de Timmins avec le Canadien de Montréal.

 

Timmins s'est joint au Canadien lors de la saison 2002-2003, en tant que dépisteur en chef de l'organisation. Au cours de cette première année de sélections, le Canadien aurait sans doute espéré mieux de la part de son 1er choix (10e au total), Andrei Kostitsyn avec une cuvée relevée. Outre Maxim Lapierre et Ryan O’Byrne parmi ses choix, le Tricolore a la main heureuse en neuvième ronde avec le gardien slovaque Jaroslav Halak. Ce dernier aura fait vibrer les partisans montréalais lors des séries de 2010.

 

L’année suivante, le CH opte pour le joueur de centre Kyle Chipchura avec sa première sélection au 18e échelon. L’attaquant ne disputera finalement que 68 rencontres dans l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge. Encore une fois, une prise tardive sourit au Canadien avec le défenseur Mark Streit au neuvième tour de sélections.

 

En 2005, le Canadien hérite du cinquième choix au total à la suite de la loterie en raison du lock-out dans le circuit Bettman la saison précédente. Timmins et son groupe surprennent à ce moment en optant pour un gardien : Carey Price. C’est autour de Price que le Canadien bâtira son équipe dans les prochaines années et il deviendra le visage de l’organisation. Il a depuis disputé 707 matchs avec l’équipe, obtenant 360 victoires et il est en grande partie responsable du parcours jusqu’en finale de la Coupe Stanley de son équipe l’été dernier.

 

Au 45e rang du repêchage de 2005, le Canadien s’est tourné vers Guillaume Latendresse qui connaîtra une carrière de 341 matchs dans la LNH. Le frère d’Andrei Kostitsyn, Sergei, a été choisi en septième ronde par le Tricolore.

 

En chiffres : la carrière de Trevor Timmins avec le CH

Le repêchage de 2006 représente un autre dur coup pour Timmins, car le choix de premier tour, David Fischer, n’a jamais disputé un seul match dans le circuit Bettman. Ryan White a été la meilleure sélection de cette cuvée pour le Tricolore pour donner un aperçu.

 

Le responsable du repêchage rebondit avec sans doute son meilleur repêchage en 2007, même si son principal joyau n’a jamais évolué pour le Canadien. Le défenseur Ryan McDonagh est sélectionné en 12e ronde par le Tricolore, mais il sera échangé aux Rangers de New York.

 

Plus tard en première ronde, le Canadien s’offre celui qui deviendra un futur capitaine en Max Pacioretty. Avec son échange à Vegas, il a notamment permis à l’équipe d’obtenir Nick Suzuki. Au deuxième tour en 2007, Timmins opte pour le défenseur P.K. Subban qui enflammera les partisans du Centre Bell avec ses montées sur la patinoire, ses célébrations avec Price et son lancer frappé. Il sera éventuellement échangé aux Predators de Nashville en retour de Shea Weber.

 

Après une disette en 2008 avec aucun joueur sélectionné n’ayant joué dans la LNH, il faut dire que le premier tour de parole du Canadien venait au 56e échelon avec Danny Kristo, Timmins et son équipe espèrent frapper fort à Montréal en 2009. Sous les acclamations de la foule, l’équipe repêche l’attaquant de la USHL Louis Leblanc. Il ne sera pas en mesure de s’établir dans la LNH, optant pour l’Europe après des séjours dans la Ligue américaine et 50 matchs avec le Canadien.

 

Après la sélection du défenseur format géant, Jarred Tinordi en première ronde en 2010, Timmins frappe un circuit en cinquième ronde avec le fougueux attaquant Brendan Gallagher. Celui-ci a désormais 604 matchs avec le Canadien et son caractère a souvent été cité en exemple pour cette formation.

 

Les repêchages de 2011 à 2015 ont laissé les amateurs sur leur appétit lorsqu’on regarde le développement des espoirs sélectionnés.

 

Nathan Beaulieu a roulé sa bosse dans le circuit Bettman, mais le 17e choix au total a tout de même disputé 405 matchs dans la LNH. En 2012, le Canadien occupe le troisième rang et il espère enfin mettre la main sur un joueur de centre de premier plan avec Alex Galchenyuk. L’expérience au centre ne sera pas un succès, mais l’attaquant demeure tout de même le troisième joueur le plus productif à ce jour dans sa classe de 2012 avec 335 points.

 

Michael McCarron est ensuite le choix au 25e échelon en 2013. L’attaquant format géant ne parviendra pas à faire sa niche avec le Canadien. Timmins dispose de trois choix de deuxième tour à cet encan et il sélectionne Jacob De La Rose, Zachary Fucale et Artturi Lehkonen.

 

En 2014, le CH reste encore sur son appétit avec son choix de premier tour Nikita Scherbak, mais il réussit à amener jusqu’à la Ligue nationale son choix de septième ronde, Jake Evans. Pour ce qui est du premier choix en 2015, Noah Juulsen, les blessures ont considérablement ralenti son développement.

 

Deux défenseurs retiendront l’attention parmi les choix de Timmins et son équipe en 2016. Mikhail Sergachev se présente comme un défenseur prometteur du côté des Spitfires de Windsor. Marc Bergevin l’échangera au Lightning de Tampa Bay contre Jonathan Drouin. En quatrième ronde, Victor Mete surprend le Canadien et fait le saut rapidement dans la LNH. L’ancien des Knights de London évolue désormais pour les Sénateurs d’Ottawa.

 

Les plus récents repêchage donnent droit à de l’espoir chez le Canadien. Après une entrée fracassante dans la LNH, Ryan Poehling peine par la suite à s’établir avec le grand club. Cette saison sera peut-être la bonne. Pendant ce temps, le Canadien choisit en septième ronde le gardien Cayden Primeau qui a déjà fait le saut dans la Ligue américaine et s’est retrouvé devant le filet du Canadien pour huit matchs.

 

Bergevin et Timmins congédiés

En 2018, Jesperi Kotkaniemi est la sélection au troisième échelon par le Canadien. La controverse est bien présente, car le Canadien préfère le joueur de centre à un autre attaquant choisi dès le tour de parole suivant par les Sénateurs d’Ottawa : Brady Tkachuk. Kotkaniemi a finalement quitté pour la Caroline après une offre hostile des Hurricanes.

 

Choix de deuxième ronde, Alexander Romanov impressionne au Championnat du monde junior. Il connaît des ennuis à sa dernière saison avec le Canadien, donc son développement reste sous surveillance.

 

En 2019, le Canadien souligne qu’il ne peut ignorer au 15e rang l’attaquant et franc-tireur Cole Caufield. Celui-ci a fait une entrée fracassante au terme de la dernière saison et en séries. Le présent début de campagne est plus difficile pour l'attaquant. Le choix de troisième tour Mattias Norlinder a donné ses premiers coups de patin avec l’équipe cette saison.

 

Le choix de premier tour en 2020, Kaiden Guhle a déjà laissé une bonne carte de visite au dernier camp d’entraînement.

 

Le dernier premier choix au repêchage sous la direction de Timmins a été fait dans la controverse avec la sélection de Logan Mailloux. Le défenseur, qui a évolué à London, a été reconnu coupable de crime sexuel par la justice suédoise pour avoir partagé une photo de nature sexuelle d’une femme sans son consentement. À la suite de l'enquête, le hockeyeur a été reconnu coupable en décembre de « photographie choquante constituant une invasion de la vie privée » et de « diffamation ». 

 

Le repêchage n’étant pas une science exacte, il est aisé de critiquer certaines sélections bien des années après qu’elles aient eu lieu. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, car après le repêchage, le développement entre en jeu. N'empêche, Timmins a marqué presque les deux dernières décennies du Tricolore pour ce qui est du repêchage et une nouvelle ère commence.  

 

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