L’état-major du Canadien de Montréal ne s’est pas tourné les pouces, ces dernières semaines, en vue d’améliorer son club pour la prochaine saison, et ce, bien que les séries éliminatoires ne soient toujours pas terminées. La prochaine édition de la Sainte-Flanelle présentera assurément un visage bien différent.

Le flanc gauche de la brigade défensive sera notamment méconnaissable lors de la prochaine campagne. Alexander Romanov et Joel Edmundson donneront leurs premiers coups de patin dans l’uniforme tricolore, alors que Ben Chariot continuera normalement d’y assumer un rôle de premier plan.

Il en résulte que deux défenseurs gauchers employés régulièrement lors des dernières séries pourraient être relégués à un rôle de police d’assurance, à savoir Brett Kulak et Xavier Ouellet.

À priori, il semble peu probable que ces deux hockeyeurs soient tous les deux rapatriés dans la métropole pour être ultimement placés dans les gradins. Alors, sur lequel de ces deux défenseurs le CH devrait-il jeter son dévolu à la lumière de leurs plus récentes performances en éliminatoires?

Le choix du CH risque de se décider par le type de profil recherché pour assurer la relève en cas de pépin. Kulak est plus efficace en possession du disque, alors qu’Ouellet se démarque par son rendement défensif.

Kulak et Ouellet avec la rondelleUne fois en possession de la rondelle, il n’y pas de débat. Brett Kulak est indéniablement beaucoup plus efficace que ne l’est Xavier Ouellet sur le jeu de transition et en territoire adverse.

Pour un même temps d’utilisation à forces égales en séries éliminatoires, Kulak a orchestré un nombre significativement plus important de sorties de zone. Puis, une fois en zone offensive, il a été à l’origine de nombreuses chances de marquer, alors qu’il n’a pas hésité à se joindre aux montées offensives pour cadrer un tir depuis la zone payante et qu’il a été en mesure d’alimenter avec efficacité ses coéquipiers.

Bien qu’il ait mieux performé que Ouellet en possession du disque, Kulak demeure un arrière au potentiel offensif limité, alors qu’il a été à restreint à une production de sept points en 56 rencontres cette saison, et ce, sans avoir marqué le moindre but.

Pour ce qui est du rendement défensif, Ouellet est beaucoup plus fiable que n’est Kulak.

Rendement défensif de Kulak et OuelletLa seule catégorie de statistique défensive pour laquelle Kulak semble avoir l’ascendant s’avère être le taux d’entrées de zone contrées. Or, cela est davantage imputable au style de jeu de Ouellet qu’au brio de Kulak. Effectivement, Ouellet n’attaque pas le porteur de la rondelle à la ligne bleue, préférant lui soutirer le disque plus profondément dans sa zone défensive, en appliquant une mise en échec ou un harponnage.

Lors des dernières séries éliminatoires, Ouellet a été le défenseur du CH réalisant le plus fréquemment un jeu défensif dans son propre territoire pour un même temps d’utilisation à forces égales, ce qui témoigne de sa contribution défensive.

D’ailleurs, Ouellet excelle dans l’art de se positionner dans les lignes de tirs pour bloquer les lancers, ce qui facilite grandement le travail de son gardien.

Une fois la menace adverse contrée, Ouellet est moins susceptible que Kulak de commettre un revirement depuis sa zone défensive, ce qui n’est pas négligeable. Ces bévues sont généralement synonymes de chances de marquer à la faveur de l’adversaire.

La contribution défensive de Ouellet lui a valu d’être utilisé à profusion en infériorité numérique, soit approximativement trois fois plus fréquemment que Kulak.

Kulak et Ouellet en DNPourtant, lors des dernières séries, Kulak a su tirer son épingle du jeu lors de ses brèves présences à court d’un homme.

Plus précisément, Kulak a bondi sur un nombre impressionnant de rondelles libres, ce qui lui a ensuite permis de dégager avec succès son territoire. Il a également causé de nombreux maux de tête à ses adversaires en leur soutirant fréquemment le disque. D’ailleurs, le CH a blanchi les attaques massives adverses lorsque Kulak était sur la glace.

Ce sont des indices à l’effet que le rendement de Kulak en infériorité numérique soit prometteur.

Quant à Ouellet, fidèle à son habitude, il a continué de bloquer un important volume de lancers adverses. Ce n’est pas sans hasard que lorsque Ouellet était sur la glace, son unité a accordé des miettes à ses opposants. Effectivement, ces derniers ont alors eu de la difficulté à cadrer des tirs, tant depuis la périphérie que depuis la zone payante.

Peut-être que si Kulak avait eu l’opportunité d’évoluer avec la même régularité au sein d’une unité en désavantage numérique, celle-ci aurait alors fini par développer des réflexes tout aussi aiguisés.

Conséquemment, tant Ouellet que Kulak semble avoir les outils nécessaires pour être performants en infériorité numérique.

Quant à la profondeur de la brigade défensive du Canadien sur le côté gauche, si le CH préfère miser sur un défenseur à vocation défensive, Xavier Ouellet devrait être l’option privilégiée. À l’inverse, s’il souhaite plutôt compter sur une contribution additionnelle sur le jeu de transition et en zone offensive, Kulak serait alors le choix indiqué.

Présentement, le véritable avantage de Kulak est sa situation contractuelle, alors qu’il est déjà mis sous contrat pour la prochaine saison. Xavier Ouellet sera prochainement joueur autonome avec compensation. Ainsi, le Canadien pourrait potentiellement trancher le présent litige en fonction de ce critère de sélection.