On sentait que la saga P.K. Subban était sur le point de connaître son dénouement. C’est donc sans grande surprise que la nouvelle de l’entente entre le Canadien et son fringant défenseur est tombée lundi soir.

Les termes de l’entente, d’une durée de deux ans et d’une valeur totale approchant les six millions de dollars, m’incitent à dire que le directeur général Marc Bergevin a fait un travail incroyable dans ce dossier. Il a suivi son plan et même s’il a dû ajouter quelques billets à l’offre initiale mentionnée dans certaines rumeurs, il a tenu son bout sur ce que je voyais comme le nerf de la guerre dans cette affaire, c’est-à-dire le nombre d’années rattachées au contrat.

Depuis son arrivée à Montréal, Bergevin donne l’impression qu’il sait où il s’en va, qu’il a une philosophie et qu’il y tient. Il suit ses valeurs et il est rapidement devenu très clair qu’il n’allait pas broncher devant les requêtes de son jeune quart-arrière.

Jusqu’à présent, tout semble s’aligner avec la façon dont Bergevin voit les choses. Subban ne fait pas pitié avec son nouveau contrat en poche, mais il représente tout de même une aubaine pour le Canadien. Quand le directeur général a annoncé la nouvelle à son entraîneur, c’est sûr que les deux hommes se sont échangé des high fives dans le bureau. Pour les deux prochaines saisons, ils ont sous la main un des très bons défenseurs de la LNH à un prix très raisonnable.

On ne peut pas trop blâmer le clan Subban pour l’attitude affichée lors des négociations. Le jeune défenseur était quand même dans une position pour afficher certaines exigences si on tient compte de ses performances antérieures, de son rôle au sein de l’équipe et de sa cote de popularité. Il avait de bons arguments en sa faveur et il a bien essayé de les faire comprendre, mais il était devenu clair que Bergevin ne plierait pas.

La question était devenue simple : tu veux jouer ou non, P.K.?

Et P.K. a décidé qu’il voulait jouer. Il faut dire que son nouveau contrat n’est pas vilain si on calcule la façon dont les dollars sont répartis sur les deux années. Il peut revenir à Montréal la tête haute et n’a pas à être frustré par sa position. Maintenant, il peut se concentrer sur le hockey en sachant que dans un an et demi, ce sera son tour de toucher le gros lot.

Subban doit rentrer dans les rangs le plus discrètement possible. On sait tous qu’il arrive avec un certain bagage et comme son équipe connaît un bon début de saison, on ne peut pas vraiment dire que les gars l’attendent désespérément. Quand P.K. va rentrer dans le vestiaire, personne ne l’attendra à genoux.

Ce sera peut-être la petite dose d’humilité dont P.K. avait besoin pour revenir sur Terre. Peut-être se contentera-t-il d’apporter sa modeste contribution sans trop brasser d’air et de simplement faire partie des succès de l’équipe? Du moins j’espère bien que c’est l’attitude qu’il démontera. On verra bien si toute cette aventure lui aura permis de comprendre la place qu’il doit prendre dans la dynamique du club.

Je ne m’attends pas à ce que P.K. soit boudé par ses coéquipiers, qui l’accueilleront probablement tous à bras ouverts. Personne ne se fait d’illusions chez le Canadien : l’équipe est meilleure quand le chandail numéro 76 ne reste pas accroché sur un cintre dans le vestiaire.

Le retour de Subban amène automatiquement une nouvelle dynamique chez le Canadien. La rapidité d’exécution et la vitesse qu’on souhaite implanter dans l’identité de l’équipe et qui sied si bien avec le style des jeunes Galchenyuk et Gallagher sont deux de ses principaux atouts.  

Raphael Diaz, malheureusement pour lui, devrait voir son temps d’utilisation diminuer considérablement à partir d’aujourd’hui, mais la situation n’est pas dramatique pour lui. Le défenseur suisse a fait beaucoup de progrès en l’absence de Subban et est en train de s’établir comme un défenseur régulier capable d’apporter une contribution importante dans la LNH. Il aura la chance de continuer de mettre la main à la pâte; toute bonne équipe a besoin de deux bonnes unités en avantage numérique.

Yannick Weber et Tomas Kaberle sont évidemment les défenseurs qui écoperont plus sérieusement. C’est la réalité d’un directeur général dans la Ligue nationale : un dossier de réglé, deux problèmes de retrouvés!  

*Propos recueillis par Nicolas Landry.