MONTRÉAL – Marc Bergevin ne s’en cache pas, il a éprouvé de la misère à trouver le sommeil la nuit dernière. Le directeur général du Canadien a peiné à digérer cette défaite contre les Coyotes de l’Arizona même s’il devait assister à une réunion avec ses homologues de la LNH en matinée.

 

« Honnêtement, elle a été très difficile à avaler. Ma nuit a été très longue, mais il faut passer à autre chose. Ce n’est pas l’adversaire (qui dérange), c’est notre manière de jouer. On n’a pas été compétitifs pendant deux périodes et c’est inacceptable », a admis Bergevin en marge des célébrations du 100e anniversaire de la LNH.

 

Le patron du département hockey chez le Tricolore peut bien être préoccupé. Sa formation éprouve des ennuis autant en attaque qu’en défense. À titre indicatif, le Canadien se situe au 28e rang pour la moyenne de buts marqués (2,50) par match et au 27e rang pour la moyenne de buts alloués (3,40) par partie.

 

Bergevin ne cible pas un aspect précis qui l’empêche de dormir.

 

« Personnellement, c’est plus l’ensemble du jeu et j’en parle souvent avec Claude (Julien, l’entraîneur). C’est frustrant parce que j’ai une grande confiance envers Claude et ses adjoints. Le message est le bon, mais c’est vraiment un manque de constance. On va bien se comporter pendant une période et ça change ensuite pendant 10 à 20 minutes et ça nous fait mal », a soutenu le DG.

 

Au terme de la réunion, Bergevin participait à un dîner-conférence de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en compagnie du commissaire de la LNH, Gary Bettman, et Geoff Molson, le président du Canadien. Durant cette activité, il a reçu l’appui de Dale Tallon, le président des opérations hockey et directeur général des Panthers de la Floride.

 

« Je sympathise avec Marc, j’ai une grande confiance en lui. Il est créatif dans son travail en plus d’être une bonne personne », a mentionné Tallon devant une foule de 500 convives.

 

Tallon a suggéré au public montréalais d’être patient envers Bergevin. Rappelons que les deux hommes se connaissent depuis longtemps et Tallon est d’ailleurs celui qui a donné une première chance à Bergevin du côté administratif du hockey en l’embauchant chez les Blackhawks de Chicago.

 

Le DG des Panthers s’est permis une plaisanterie – contenant un fond de vérité - par rapport à la pression complètement différente entre les marchés de Montréal et de la Floride.

 

« Parfois, il y a plus de journalistes qui couvrent un match du Canadien que de partisans qui assistent à certaines de nos parties », a-t-il lancé à l’auditoire.

 

Cette saison, la moyenne d’assistance des Panthers s’approche des 13 000 spectateurs.

 

Bergevin comprend Gallagher, mais …

 

Sans surprise, Bergevin a été questionné sur la frustration exprimée par Brendan Gallagher, à chaud, après le revers contre les Coyotes. L’attaquant du Canadien pestait contre le système d’observateur qui l’a forcé à quitter le match pendant plusieurs minutes en raison d’un coup encaissé à la tête.

 

ContentId(3.1254165):Canadiens : une défaite que Marc Bergevin n'est pas près d'oublier (LNH)
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Bergevin considère qu’il ne faut pas revoir cette méthode qui vise à protéger les patineurs des dangers d’une commotion cérébrale.

 

« Non, la sécurité des joueurs, c’est important. C’est un compétiteur et je comprends sa frustration, mais c’est la meilleure chose. Je ne pense pas qu’on peut changer ça », a-t-il déterminé.

 

Bergevin a également discuté du sujet épineux de Carey Price qui se retrouve à l’écart du jeu depuis 15 jours. Même si son absence se prolonge, il a répété que la blessure de Price est mineure.  

 

« Oui, c’est encore une blessure mineure, ce n’est pas pire que c’était », a jugé le DG en reconnaissant qu’elle prend du temps à guérir.

 

« Je comprends nos partisans, c’est frustrant. Mais je suis convaincu que Carey veut revenir au jeu le plus tôt possible », a-t-il ajouté.

 

Des punitions réduites en prolongation ?

 

Réunis à l’Hôtel Windsor, où la LNH a vu le jour en novembre 1917, les directeurs généraux de la LNH n’ont pas statué sur des changements à implanter. Le sujet le plus intéressant a sans doute été la proposition de réduire à une minute la durée des punitions en prolongation.

 

« Oui, on serait en faveur de cette idée. On sait que la période dure seulement cinq minutes, on va définitivement en discuter lors de nos réunions en mars », a soutenu Pierre Dorion, le DG des Sénateurs.

 

« J’aimerais plutôt que ça ne change pas, le jeu est excitant présentement. Je suis de cet avis même si on a dû écouler une punition en prolongation, jeudi soir, contre les Devils », a déclaré Lou Lamoriello, le DG des Maple Leafs.

 

Sinon, le programme de la matinée a surtout servi à discuter des nouvelles mesures instaurées depuis le lancement de la saison. Les dirigeants ont donc fait le tour des sujets comme l’accent sur les coups de bâton près des mains, les contraintes sur les mises au jeu et les contestations des entraîneurs.

 

« Cette réunion avait pour but de ramener tout le monde à jour sur l’application des nouveaux règlements. Les changements effectués ont été très positifs », a précisé Lamoriello.

 

Son homologue des Sens était content que certains éclaircissements soient présentés quant aux décisions des arbitres.

 

« Je ne veux pas parler pour mes 30 confrères, mais pour nous, c’est très important de protéger nos joueurs. L’autre élément, c’est d’avoir un équilibre, il faut que les arbitres sanctionnent les mêmes infractions. C’est un peu difficile parce que ça demeure une question de jugement », a commenté Dorion.

 

Lamoriello était content de participer au 100e anniversaire de la LNH, mais il ne souhaite pas de métamorphose dans le deuxième siècle d’existence du circuit.

 

« Le hockey n’a jamais été dans une meilleure situation avec la qualité du jeu, l’apport des jeunes joueurs et la vitesse du sport. On devrait donc surtout s’attarder à raffiner le produit au lieu de regarder trop loin », a conclu Lamoriello.