Les Sénateurs et leurs partisans avaient déjà une bonne raison de détester P.K. Subban. L’as défenseur du Tricolore leur en a donné d’autres vendredi en guidant son équipe vers une victoire de 3-2 arrachée en prolongation. Une victoire qui donne au Canadien une avance confortable de 2-0 dans la série quatre de sept qui se poursuivra dimanche à Ottawa.

Au lieu de voir Subban purger la suspension qu’ils réclamaient en marge du coup de bâton au poignet droit de l’attaquant recrue Mark Stone, les Sénateurs ont vu P.K. marquer un but en plus de prendre le plein contrôle de la patinoire lors des 29 minutes et des poussières qu’il a passées sur la patinoire.

Si cette performance étincelante de Subban – il a dirigé 13 tirs en direction du filet d’Andrew Hammond, dont 5 qui ont atteint la cible – a soulevé l’ire des Sénateurs et de leurs fans, elle a soulevé les partisans du Canadien, à commencer par la veuve de Jean Béliveau qui a joué un rôle de premier plan dans le retour en force du défenseur.

« Je l’ai croisé dans le corridor à la fin du match de mercredi. Il avait été chassé et n’était vraiment pas de bonne humeur. Je lui ai dit de ne pas s’en faire, qu’il serait une étoile lors du prochain match. Regarde ce qu’il a fait ce soir », a déclaré Élise Béliveau à mon collègue Pierre LeBrun après la victoire du Tricolore.

Quelques minutes plus tôt, après avoir été chaudement ovationné à titre de première étoile de la rencontre, P.K. s’est lui-même permis de raconter l’histoire sous l’œil fier de la veuve de l’illustre Jean Béliveau. Entourée de partisans qui célébraient en sa compagnie, Élise Béliveau a levé les bras au ciel en guise de victoire lorsque Subban a complété son récit en la remerciant du soutien obtenu.

Bon baiser de Russie

P.K. Subban n’a pas gagné le match à lui seul vendredi. Que non! Mais il a galvanisé l’attention autant par sa performance sur la patinoire que par ses propos après la rencontre. Au centre de l’attention médiatique après le coup de bâton qui lui a valu d’être chassé du premier match en plus de voir sa tête « mise à prix » par les Sénateurs et leurs partisans, Subban a été fidèle à sa réputation : il a su faire face aux défis qui se dressaient devant lui.

« Pacioretty était très motivé »

En plus d’être porté en triomphe par les amateurs qui ont plusieurs fois scandé son nom après la rencontre, P.K. a eu droit à une bise de son partenaire de jeu Andrei Markov après qu’il eut déjoué Andrew Hammond avec un tir frappé foudroyant.

Déjà qu’il n’est pas le plus démonstratif des joueurs du Canadien, il fallait que Markov soit impressionné sans bon sens pour se laisser aller à une telle familiarité devant les 21 287 amateurs entassés dans les gradins du Centre Bell. « Je ne crois pas avoir déjà vu Marky – surnom de Markov – aussi heureux qu’il ne l’est aujourd’hui », a mentionné Subban qui n’a toutefois rien compris des commentaires du vétéran défenseur parce qu’il les défilait en russe. Mais que ce soit en russe, en anglais ou en français, un baiser sur la joue n’a pas vraiment besoin de grandes explications pour être bien interprété….

Retour de Pacioretty

P.K. Subban n’est pas le seul à avoir effectué un retour remarqué lors du match de vendredi. Après une absence de quatre rencontres en raison des contrecoups d’un violent coup à la tête subie il y a deux semaines en Floride, Max Pacioretty est lui aussi revenu en force.

ContentId(3.1130528):Pacioretty ne tarde pas à s'imposer
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Dans le cadre d’un match rapide et physique, Pacioretty a mis quelques présences avant de trouver sa vitesse de croisière. Et bien qu’on ne le sentait pas complètement à son aise, Pacioretty a marqué un but sur les trois tirs qu’il a obtenus. Il aurait pu en ajouter un autre en troisième alors qu’il a raté la cible au terme d’une longue descente sur l’aile gauche.

Le retour de Pacioretty a permis à David Desharnais de sortir du cocon dans lequel il a été contenu lors de la première rencontre face aux Sénateurs. Il serait malhonnête de ne pas souligner également le fait que Devante Smith-Pelly a offert une solide contribution au duo Desharnais-Pacioretty. Pas seulement en s’impliquant physiquement, mais aussi en obtenant un total de six tirs cadrés. Deux fois, DSP a raté des chances en or. On l’a d’ailleurs vu en gros plan à l’écran géant en train de mâchouiller son protecteur buccal tout en se lançant des qualificatifs que la politesse nous empêche de traduire….

Après la victoire de mercredi offerte par le quatrième trio, il faisait bon pour le Canadien et ses fans de voir le trio de Desharnais revenir de l’ombre.

Cela dit, c’est le trio de Tomas Plekanec, encore flanqué des jeunes Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk, qui a été le plus actif et le plus incisif du Tricolore. Non seulement Galchenyuk a marqué le but de la victoire en prolongation – quelles bévues du défenseur Erik Gryba qui a fait cadeau de la rondelle à Tomas Plekanec en zone des Sénateurs, et du gardien Andrew Hammond qui a offert une passe parfaite à Galchenyuk sur un rebond mal contrôlé à la suite d’un tir de Gallagher – mais ce trio a généré un total de 26 tirs, dont 16 ont atteint la cible. C’est énorme.

S’ils n’ont pas été aussi productifs que mercredi, les membres du quatrième trio – Mitchell, Flynn et Prust – ont eu le dessus sur leurs rivaux des Sénateurs dans le cadre d’un deuxième match de suite.

Seule ombre au tableau pour le Canadien, son attaque massive, après avoir marqué à sa deuxième occasion, a ensuite bousillé quatre avantages numériques consécutifs. Oui! Le Canadien a généré des occasions, des bonnes à part ça, mais il n’a pas été en mesure de gonfler le pointage à son avantage.

Conséquence : lorsqu’Alexei Emelin s’est retrouvé au cachot pour écoper la 3e pénalité mineure du Tricolore à mi-chemin au dernier tiers, les Sénateurs ont eux trouvé une façon de capitaliser pour niveler les chances et envoyer la partie en prolongation.

Rapide, physique, propre

Après les menaces voilées ou non de représailles de la part des Sénateurs à l’endroit de P.K. Subban, le deuxième duel Ottawa-Montréal n’a pas été terni par des débordements d’émotions négatives.

Au contraire!

Au lieu de sombre dans cet aspect noir du hockey, le Canadien et les Sénateurs se sont battus corps en âme en faisant appel à la vitesse, au talent et aussi à une implication physique de tous les instants qui a donné lieu à un échange de 94 mises en échec, dont 53 assénées par les joueurs venus d’Ottawa.

Qu’ils soient partisans du Canadien ou des Sénateurs, les amateurs de hockey qui ont assisté à ce grand match ont pu célébrer ou être déçus du résultat, mais ils ont certainement été ravis par la qualité du jeu offert.

Si le match est demeuré propre en dépit des nombreux solides coups d’épaule distribués, c’est en grande partie en raison du contrôle que les officiels Gord Dwyer et Éric Furlatt ont su imposer dès le début du match.

Bien qu’ils aient laissé les deux équipes jouer, les officiels ont établi leurs balises rapidement dans le match et ils les ont respectées d’un bout à l’autre de la rencontre. Vrai que les Sénateurs ont écopé le double de pénalités mineures, mais leurs partisans ne peuvent prétendre avoir été floués par les officiels. D’aucune façon.

Comme Max Pacioretty et P.K. Subban, Mark Stone était de retour à sa position vendredi. Visiblement incommodé par la blessure au poignet droit subie lors du coup de bâton de P.K. Subban, Stone n’a pas obtenu un tir au but. Après la rencontre, il a souligné ne pas avoir obtenu de ligne de tir satisfaisante au cours de la rencontre. C’est peut-être vrai. Mais ce qui l’est plus encore, c’est que dès la période d’échauffement, il était clair que l’attaquant des Sénateurs ne pouvait appliquer quelque force que ce soit sur son bâton afin de décocher des tirs de qualités.

Malgré tout, il a récolté deux mentions d’aide en plus de voler plusieurs rondelles aux joueurs du Canadien.

Il sera intéressant de voir si son état de santé s’améliorera d’ici la prochaine rencontre disputée dimanche au Centre Canadian Tire.