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RÉSULTATS

Filip Mesar pourra-t-il trouver son compte à Laval?

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LAVAL – Pour un non-initié, les dédales de la Place Bell étaient encore plus labyrinthiques qu'à l'habitude mardi matin. Pendant que l'imposante caravane de « Disney sur glace » s'installait pour cinq jours de représentations, les joueurs du Rocket de Laval devaient galérer dans les coulisses de l'amphithéâtre afin de faire leur chemin entre leur vestiaire et une surface glacée secondaire où ils étaient attendus pour un match intra-équipe. 

Insensible à tout ce remue-ménage, le souriant Filip Mesar y voyait au contraire le décor de son propre conte de fées.

Un peu moins de 24 heures après avoir été retranché par le Canadien, le Slovaque de 18 ans ne savait toujours pas ce qui l'attendait en vue de la prochaine saison. Le message que ses patrons lui ont relayé avant de lui dire à l'année prochaine, c'est qu'ils ignorent toujours s'ils l'enverront passer l'hiver dans la Ligue américaine ou avec les Rangers de Kitchener, qui détiennent ses droits dans la Ligue junior de l'Ontario (OHL).

Mais lui, son idée n'avait pas changé. Le choix de première ronde en juillet dernier voit Laval comme sa destination finale.

« C'est le début d'un deuxième camp d'entraînement pour moi, illustre Mesar. Et je pense que je peux y gagner ma place. Je suis ici pour me battre pour ça. »

Après avoir fait bonne impression dans les quelques matchs hors-concours qui lui ont été accordés à Montréal, Mesar a trouvé le moyen de sortir du lot à son premier test dans les couleurs du Rocket. L'entraîneur-chef Jean-François Houle l'a spontanément identifié comme l'un des joueurs qui avaient attiré son attention après l'exercice de mardi.

Dans un mélange hétéroclite de vétérans établis, de jeunes confrères en quête d'un poste et de joueurs destinés à l'ECHL, le talent de Mesar était effectivement facilement détectable. L'un des facteurs que la direction du Canadien devra prendre en considération, c'est sa capacité à maintenir la cadence dans le long marathon que représente une saison de la LAH.

« C'est une très bonne ligue, ce sont des hommes, a noté Houle. Tu as des vétérans qui ont 27, 28 ans. À 18 ans, c'est pas évident des fois. Je pense que sa rapidité fait qu'il se démarque. Le jeu physique, c'est quelque chose qu'il devra apprendre à gérer. Mais d'habitude, les bons joueurs trouvent un moyen de ressortir. »

À ceux qui voudraient brandir cet argument, Mesar pourrait rétorquer qu'il a joué presque 80 matchs depuis deux ans, en Slovaquie, contre des adversaires qui avaient le double de son âge.

Le plus gros problème de Mesar pourrait plutôt être mathématique. En effet, l'effectif du Rocket est composé de nombreux attaquants avec un statut et un poste confirmé à Laval.

Ce n'est probablement qu'une question de temps avant que Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen ne débarquent à la station Montmorency. Alex Belzile, Danick Martel, Brandon Gignac et Gabriel Bourque sont des visages familiers qui ont participé au long parcours éliminatoire de l'équipe le printemps dernier. Anthony Richard et Mitchell Stephens se sont greffés au groupe durant l'été. Nous voilà déjà rendu à huit noms indélogeables sur le tableau de l'entraîneur. On peut ajouter à la discussion celui de Xavier Simoneau, une recrue de 21 ans qu'on ne voit pas commencer sa carrière professionnelle ailleurs qu'à Laval.

Reste maintenant à ajouter à l'équation les Joël Teasdale, Nate Schnarr, Lucas Condotta et Peter Abbandonato, des joueurs de soutien qui remplissent de toute façon des rôles qui ne correspondent pas à ce qui serait attendu du petit Slovaque.   

Où vient donc s'insérer Mesar dans tout ça? Bien sûr, une formation de la Ligue américaine est sujette à de nombreuses retouches en cours de saison.  Mais le Canadien peut-il se permettre de garder l'un de ses plus beaux espoirs en retrait en attendant qu'une ouverture se crée?

« Je pense que [l'enjeu principal], c'est plus pour le temps de glace, a d'ailleurs statué Houle. Ça n'a rien à voir avec la robustesse, mais si on va être capable de lui donner de la glace de qualité pour qu'il puisse se développer de la bonne manière? Et je pense que c'est ça qui est important pour l'organisation. Dépendamment de ce qu'on a sous la main, est-ce qu'il pourra jouer en avantage numérique, en désavantage numérique? Je pense que c'est ce qui va être important pour son développement. C'est important qu'il touche à la rondelle le plus possible. »

Bien sûr, la suite de l'histoire repose aussi en partie entre les mains du principal intéressé. Le Rocket disputera ses deux seuls matchs préparatoires en fin de semaine. Houle n'a pas voulu dévoiler son jeu, mais Mesar a révélé qu'il s'attendait à être en uniforme pour chacun d'eux. Peut-être saura-t-il simplifier le débat par la qualité de ses performances.