BROSSARD – Si le Canadien n’avait pas été en mesure de dévoiler du nouveau dans la situation de Carey Price lundi, le retour à l’entraînement de Michaël Bournival aurait davantage retenu l’attention.

Discret de nature, Bournival ne se plaindra sûrement pas de ne pas avoir attiré les regards en cette dernière journée de novembre. Tout de même, ce n’était pas une histoire banale de revoir Bournival patiner avec ses coéquipiers depuis une éternité.

Affecté par les symptômes d'une commotion cérébrale depuis plusieurs mois, Bournival n’a pas joué un match régulier en près de neuf mois. Il faut remonter au 13 mars 2015 pour retrouver sa plus récente partie avec les Bulldogs de Hamilton et au 28 février pour celle avec le Canadien.

Pourtant, Bournival s’était présenté au camp d’entraînement 2015 avec la ferme intention de batailler pour gagner sa place avec le Tricolore. Il avait alors encaissé un dur choc en échouant le test médical.

« C’est sûr que c’était décevant d’échouer le test médical, ça m’a fait de quoi parce que j’arrivais au camp pour faire ma place. J’ai vécu des moments difficiles, j’ai joué au hockey toute ma vie et je me retrouvais un peu à l’écart. Ce fut un long processus », a confié celui qui a été oublié par plusieurs.

Aux prises avec des étourdissements, le Québécois de 23 ans a travaillé d’arrache-pied avec l’équipe médicale et plusieurs spécialistes pour corriger la situation. Bref, ce n’est certainement pas exagéré de parler d’une traversée du désert en ce qui le concerne.

« J’ai fait mes exercices de thérapie tous les jours, ça prend environ trois heures. Je suis vraiment content de ce que j’ai accompli dans mes traitements. Évidemment, j’étais vraiment heureux de revenir sur la patinoire avec les autres », a-t-il raconté avec le sourire.

D'ailleurs, il a précisé qu'il ne se sentait pas trop en retard sur le groupe.

« Non, j'avais une bonne explosion. Je dois dire qu'au début ça faisait différent d’avoir d’autres joueurs autour de moi », a noté celui qui a souvent patiné en compagnie du thérapeute Vincent Roof-Racine.

Plus que motivé de faire carrière au hockey, Bournival a bloqué de sa tête les pensées selon lesquelles il ne pourrait pas reprendre son statut précédent avec le Canadien.

« Non, je ne voulais pas penser à ça. Je me disais qu’il y a toujours une façon de revenir. J’ai mis les bouchées doubles et j’ai vu plusieurs spécialistes. Le personnel médical s’est très bien occupé de moi », a indiqué le choix de troisième ronde en 2010.

Tout de même, l’attaquant gaucher a eu besoin du support de son entourage (famille, amis et agent) pour garder le moral.

« Ils m’ont vraiment supporté. Ce n’est pas facile d’être mis à l’écart quand tu es habitué de faire du sport et tu te retrouves à ne rien pouvoir faire au début de la remise en forme. Après, la progression ne va pas toujours aussi vite que tu penses », a remercié la fierté de Shawinigan.

Ce soutien risque d’être encore sollicité étant donné que Bournival se lancera dans une mission peu évidente de reconquérir sa place dans la hiérarchie du Tricolore.

« Pour l’instant, je suis seulement content d’être revenu dans le groupe. Je reviens de loin, je ne le cache pas, mais je ne jette pas l’éponge. Je devrai sûrement m’adapter au début, mais je suis content d’être de retour », a déclaré celui qui a disputé 29 matchs avec le CH en 2014-15.

Pour le moment, il continuera de s'entraîner avec l'équipe et un plan sera ensuite déterminé pour sa remise en forme.

Que se passe-t-il avec Tinordi et Emelin?

En allant assister au match du club-école dimanche, Marc Bergevin a pu épier de près Zachary Fucale, mais également Jarred Tinordi qui a été cédé pour voir de l’action.

« J’ai été le voir jouer contre les Marlies et il a connu une très bonne partie », a fait savoir le DG.

« Jarred fait encore partie de nos plans. En ayant eu du temps de glace, ce sera plus facile pour lui de percer la formation quand il reviendra à Montréal », a-t-il ajouté.

Bergevin a pris le temps de spécifier que la situation de Tinordi est répandue dans la LNH alors que plusieurs jeunes ne parviennent pas à se trouver une place régulière dans leur formation respective.

Quant à Alexei Emelin, il n’a pas été choisi pour affronter les Devils vendredi et samedi alors qu’il est rétabli de sa blessure. Michel Therrien avait pourtant mentionné qu’il serait à son poste samedi, mais c’était plutôt Greg Pateryn qui a obtenu sa confiance.

« C’était un peu question de conditionnement physique. Lorsqu’un joueur revient, il a besoin de pratiques et elles sont rares présentement. Pour certains joueurs, la forme revient plus vite, mais c’est un peu plus long dans son cas », a conclu Bergevin.