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Sean Monahan attendu à bras ouverts

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Contrairement à Matthew Tkachuk que les partisans des Flames de Calgary attendaient avec une brique, un fanal et des huées à pleins poumons, mardi soir, Sean Monahan sera accueilli à bras ouverts au Saddledome jeudi.

 

Par les partisans qui salueront le retour du choix de première ronde des Flames – sixième sélection – au repêchage de 2013, à Calgary où il a disputé ses neuf premières saisons dans la LNH avant de passer au Tricolore l'été dernier.

 

Mais aussi par des anciens coéquipiers qui tiennent davantage à saluer son retour en forme et en force dans l'uniforme du Canadien de Montréal. Un retour qui était loin d'être assuré en raison des blessures qui se sont acharné au fil des dernières saisons sur le vétéran de 28 ans.

 

À la fin de la saison 2017-2018, Monahan a subi des interventions au dos, à l'aine et au poignet gauche pour régler des blessures qui le minaient depuis le début de la campagne.

 

Ces interventions ont servi de tremplin vers une saison de 82 points en 78 rencontres l'année suivante : sa meilleure en carrière pour les buts (34) et les mentions d'aide (48).

 

Alors qu'on le croyait en mesure d'assumer son rôle de pierre d'assise de l'attaque des Flames, Monahan s'est plutôt mis à décliner. De 82 points, sa production a chuté à 48 (22 buts) en 2019-2020.

Ses deux dernières saisons à Calgary ont été misérables. Aux prises avec des ennuis aux deux hanches, des ennuis qui l'ont forcé à subir des interventions successives, Monahan s'est contenté de 28 points en 50 matchs (20-21) et 23, en 65 parties, l'an dernier. Incapable de patiner, Monahan a été laissé de côté lors des séries éliminatoires.

 

À Calgary, il était clair que Monahan et son contrat – 6 millions $ en argent et 6,375 millions $ en valeur sur la masse salariale – étaient devenus des boulets pour les Flames. Des boulets qu'ils ont refilés au Canadien dès que Carey Price a confirmé qu'il ne serait pas en mesure de jouer cette année. Une confirmation qui permettait à Kent Hughes d'utiliser l'allégement permis dans le calcul de la masse salariale selon les paramètres associés aux blessures à long terme pour soulager les Flames et obtenir en prime un choix conditionnel de première ronde en 2025.

 

Le fait de voir Monahan revenir à Calgary avec cinq buts et 14 points récoltés en 22 matchs disputés avec le Tricolore, de le voir en mesure de jouer à la hauteur de son potentiel et de rendre des services importants en Canadien au-delà de sa contribution offensive comble ses anciens coéquipiers.

 

« Je n'ai pratiquement jamais vu Sean en pleine santé », a lancé l'attaquant Dillon Dube qui s'est joint à l'équipe en 2018-2019 avant de s'installer pour de bon dans le vestiaire des Flames l'année suivante.

 

«Il était déjà un joueur important, un joueur que je suivais de près pendant mes années dans les rangs juniors, car je suis un gars d'ici. C'était difficile de le voir peiner autant avec ses blessures aux hanches lors des dernières années. Mais il ne lâchait jamais. Il s'est toujours entraîné très fort sans jamais se plaindre. Même si c'était difficile, il faisait tout pour mousser ses chances de revenir au jeu en séries. J'ai commencé la dernière saison au sein de son trio. J'ai beaucoup appris de lui. Je le regarde aller et je ne peux qu'être content pour lui. Tout le monde était content lorsqu'il a récolté ses deux points lors du premier match. C'est bien de le revoir en santé», a ajouté Dube.

 

«Sean a toujours été le parfait coéquipier. Il est très discret. Il peut même sembler détaché avec sa voix monocorde et son calme désarmant. Mais c'est un excellent joueur de hockey et un plus grand compétiteur encore», a lancé le défenseur Noah Hanifin qui a partagé le vestiaire des Flames avec Monahan au cours des quatre dernières saisons.

 

Aucune raison de huer Monahan

 

Tyler Toffoli connaissait très bien Sean Monahan avant d'être échangé aux Flames l'hiver dernier dans le cadre de la première des nombreuses transactions conclues par Kent Hughes et le nouvel état-major de l'équipe.

 

Il a vite retrouvé le compétiteur qu'il avait connu dans les rangs juniors avec les 67's d'Ottawa dans la Ligue de l'Ontario.

 

« Je suis le genre de gars à arriver très tôt dans le vestiaire le matin afin de m'entraîner convenablement. Sean était toujours là avant moi, même quand il était devenu évident qu'il ne pourrait revenir au jeu. Il a travaillé tellement fort que je suis très heureux pour lui d'être en mesure de jouer du bon hockey », a souligné à son tour Tyler Toffoli qui ne croit pas que son ancien coéquipier avec les Flames et ancien co-chambreurs avec les 67's sera hué jeudi soir.

 

«Disons que Sean n'a pas la même personnalité de Chucky (Matthew Tkachuk). Je ne crois pas que les amateurs lui en voudront de revenir dans l'uniforme d'un autre club. Ils ne devraient pas en tout cas. Du moins, je ne crois pas. Mais on ne sait jamais comment ne réagissent les partisans. Ils sont émotifs», que Toffoli a ajouté en esquissant un large sourire.

 

« Je commence d'ailleurs à me préparer au pire alors que je serai de retour à Montréal le 12 décembre », a conclu l'ancien du Canadien.

 

En plus des souvenirs heureux que Monahan a laissés aux fans des Flames, il revient dans l'uniforme du Tricolore. Un club qui compte de très nombreux partisans dans l'Ouest canadien, particulièrement à Calgary.

 

Ça devrait aider les choses… ou à tout le moins étouffer un brin ou deux les huées. Si huées il y a!

 

Bonne personne, bon coéquipier, bon compétiteur

 

Le summum des appuis offerts à Sean Monahan à la veille de son retour à Calgary est venu de l'entraîneur-chef Darryl Sutter. Un coach qui a pourtant été très sévère à l'endroit de l'ancienne grande vedette dès son retour derrière le banc des Flames en mars 2021.

 

«Je n'ai malheureusement jamais pu compter sur Sean à son meilleur. Les gens doivent comprendre à quel point il est difficile de donner son plein rendement lorsqu'un joueur compose avec une blessure à une hanche. Sean Monahan a non seulement été blessé aux deux hanches, mais il a subi deux interventions consécutives. Malgré tout ça, il faisait tout ce qu'on attendait de lui. Il donnait tout ce qu'il pouvait donner à ses coéquipiers en fait de leadership. C'est un capitaine», a lancé Sutter bien que Monahan ait toujours été l'un des assistants à Mark Giordano au cours de son règne avec les Flames.

 

Est-ce que le Canadien devrait profiter de l'expérience d'un gars comme Monahan pour épauler les Suzuki, Caufield et autres jeunes autour de qui l'état-major rebâtit afin de refaire du Canadien un club capable de viser les grands honneurs?

 

Est-ce qu'il devrait plutôt profiter de sa valeur pour l'échanger et obtenir une compensation intéressante en vue de l'avenir?

 

Darryl Sutter ne s'est pas prononcé. Il a toutefois lancé une profession de foi à l'endroit de son ancien joueur.

 

« Quand tu veux compter sur un joueur d'expérience pour appuyer des jeunes, il doit impérativement compter sur les trois qualités suivantes : il doit être une bonne personne; il doit être un bon coéquipier; il doit être un bon compétiteur. Dans le cas de Sean, tu peux cocher les trois cases : Check! Check! Check!» a lancé le vétéran entraîneur des Flames sans aller plus loin dans ses propos.

 

Dillon Dube s'est mouillé un peu plus.

 

« C'est un gars qui a beaucoup de leadership et d'expérience à offrir. J'ai beaucoup appris de lui en le regardant aller sur la patinoire. Ce n'est pas un accident qu'il ait connu autant de succès au cours de sa carrière. Tu comprends ce qui l'a mené là quand tu joues avec lui et que tu vois à quel point il s'entraîne hors glace. C'est un très bon gars à avoir au sein de ton équipe et je trouve qu'il cadre bien avec le Canadien », que le rapide patineur de 24 ans a répondu quand on lui a demandé de se mettre dans la peau du DG du Canadien.

 

Au-delà de toute l'affection qu'ils portent à Sean Monahan, les Flames prendront tous les moyens pour noircir son retour alors qu'ils sont en quête d'un deuxième gain consécutif.

 

Au lendemain de leur victoire convaincante de 6-2 aux dépens des Panthers de la Floride, les Flames recevront le Canadien, les Capitals, les Coyotes et le Wild du Minnesota pour conclure la séquence de cinq matchs à domicile amorcée mardi.

 

Si les Flames tiennent à amorcer une ascension leur permettant de se replacer en séries éliminatoires, ils doivent profiter du calendrier favorable qui se dessine devant eux.

 

Cela dit, il n'y a jamais de matchs faciles. Le Canadien l'a d'ailleurs appris à ses dépens mardi soir dans le cadre du jeu blanc que leur ont infligé les Sharks de San Jose...