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RÉSULTATS

Montembeault a pansé les plaies

Samuel Montembeault Samuel Montembeault - Getty
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Mise à jour

MONTRÉAL - Samuel Montembeault a fait, mercredi soir, à Columbus ce que Jake Allen n'a pas été en mesure de faire mardi, au Centre Bell, face aux Sabres de Buffalo.

 

Il a non seulement donné une chance de gagner au Canadien, mais a carrément changé le cours de la partie en rachetant des erreurs qui auraient pu coûter le match au Tricolore, n'eût été les arrêts qu'il a réalisés.

 

« Un gardien, ça met parfois des pansements sur des plaies », que l'entraîneur-chef Martin St-Louis a imagé après le gain de 3-1 de son équipe; après la quatrième victoire en sept matchs signée par son gardien auxiliaire.

 

Panser des plaies, c'est exactement ce que Montembeault a fait mercredi en stoppant 30 des 31 tirs des Blue Jackets. Pas question ici de prétendre que les 30 arrêts du gardien québécois méritent une place dans les faits saillants du mois, de la semaine... ou même de la rencontre.

 

Mais en se dressant coup sur coup devant Mathieu Olivier et Gustav Nyquist à qui ses coéquipiers ont offert deux échappées en 14 secondes en début de période médiane, en se montrant alerte devant sa cage et en trimant dur en fin de rencontre pour protéger l'avance que ses coéquipiers lui avaient offerte, Montembeault a transformé, en victoire, ce qui aurait facilement pu être un revers.

 

De fait, Samuel Montembeault n'a pas seulement réussi là où Jake Allen a échoué mardi soir. Il a réussi là où il avait lui-même échoué, jeudi dernier, à Columbus, face à des Blue Jackets qui avaient profité de sa générosité pour filer vers une victoire de 6-4.

 

« C'est un sport d'équipe », que le gardien québécois a plaidé en refusant de prendre le crédit pour la victoire. Un crédit qui lui revient malgré tout de plein droit alors qu'il a permis à son équipe de limiter l'adversaire à un but pour la première fois en 20 matchs cette saison.

 

Survivre au début de match

 

Le Canadien, comme ses adversaires d'ailleurs, est loin d'avoir disputé un grand match de hockey mercredi. Très loin même. Il est loin d'avoir multiplié les bonnes occasions de marquer. Loin d'avoir été incisif dans ses relances offensives. Loin d'avoir été hermétique dans son jeu défensif.

 

Mais le simple fait d'avoir survécu aux premières minutes de la rencontre représentait une nette amélioration sur le match de mardi, que les Sabres ont amorcé en marquant trois fois, sans riposte, en moins de trois minutes.

 

C'était aussi une amélioration sur les récentes parties marquées par d'autres débuts affreux.

 

Mais le Canadien a quand même offert le premier but de la rencontre aux « Jackets » dès le début de la troisième période sur une affreuse sortie de zone. Mike Matheson a bien mal paru en ratant complètement le lob qu'il tentait pour envoyer la rondelle en zone neutre. Mais pourquoi diable Joel Armia et Josh Anderson étaient-ils déjà campés en zone neutre au lieu d'être plus près de leur coéquipier-défenseur pour l'aider à compléter la passe?

 

Cette plaie, Montembeault n'a pas été en mesure de la soigner. Et c'est loin d'être un reproche.

 

D'ailleurs, le gardien québécois mérite qu'on se penche sérieusement sur la possibilité de lui offrir des départs plus réguliers. Montembeault n'a jamais démontré qu'il pouvait remplir un rôle de numéro un. J'en conviens. Mais Jake Allen ne l'est plus vraiment. Au fait : l'a-t-il vraiment déjà été?

 

Mais même en le cantonnant dans un rôle d'auxiliaire, Montembeault pourrait recevoir des départs consécutifs de temps en temps. Et pas seulement lorsque Allen est blessé.

 

Il sera intéressant de voir si cette « récompense » lui sera offerte dès vendredi à Chicago. Vrai que les statistiques ne disent pas toujours toute la vérité et rien que la vérité. Vrai aussi qu'elles ne sont pas les seuls éléments à prendre en considération dans le choix des gardiens partants.

 

Mais en ce moment, Samuel Montembeault joue mieux que Jake Allen. Pourquoi alors ne pas en profiter le temps que cela durera?

 

Xhekaj : simplicité, efficacité

 

Parce qu'il n'a pas été en mesure de panser toutes les plaies à lui seul, Samuel Montembeault a donc eu besoin de l'aide de ces coéquipiers pour venir à bout des Jackets.

 

Une aide qui est venue d'Arber Xhekaj et David Savard qui ont marqué l'un après l'autre avant même que les partisans des « Jackets » eussent eu le temps de célébrer l'avance que leurs favoris venaient de se donner dès la 68e seconde de jeu en troisième période.

 

À son retour au sein de la brigade défensive après une soirée passée dans les gradins, j'ai bien aimé la performance de Xhekaj. Et ça dépasse le fait qu'il ait marqué son troisième but de la saison. Ces trois buts représentent un sommet chez les défenseurs du Tricolore. Xhekaj domine aussi tous ses coéquipiers avec ses 35 tirs cadrés au fil des 19 matchs qu'il a disputés.

 

De toutes ses qualités, c'est justement sa capacité de toucher la cible avec ses tirs qui m'impressionne le plus de la part du jeune défenseur. Il est bien plus « payant » de mettre des rondelles au filet que de tenter de défoncer les bandes ou de fracasser les baies vitrées.

 

C'est d'ailleurs avec un tir anodin, mais qui s'est rendu au filet, que Xhekaj a pu surprendre le gardien Joonas Korpisalo qui n'a jamais vu la rondelle arriver parce qu'il avait la vue voilée pour niveler les chances 90 secondes après le but de Mathieu Olivier.

 

Quant à Savard, son but marqué alors que la rondelle a dévié sur la lame d'un de ses patins était peut-être un brin chanceux. Mais avec tout ce qu'il accomplit depuis le début de la saison non seulement sur la patinoire où il prend les bouchées doubles, mais aussi dans son rôle de parrain des Guhle, Harris, Xhekaj et autres Kovacevic, David Savard mérite amplement que les Dieux du hockey viennent le récompenser de temps en temps.

 

Sean Monahan, qui avait déjà contribué à ce qui s'annonçait comme une victoire en remportant 13 des 20 mises en jeu qu'il a disputées, a scellé l'issue de la rencontre avec un but dans un filet désert.

 

Monahan joue du bon hockey.

 

Derrière Nick Suzuki et ses compagnons de trio qui ont été un brin discret à Columbus, Monahan donne l'impression de vraiment pouvoir assumer le rôle de leader d'un deuxième trio. Un deuxième trio qui pourrait être bon, ou au moins meilleur, s'il était mieux entouré. Josh Anderson est gros, grand et fort. Mais cet ailier a une vision en tunnel qui est loin de l'aider à développer de la complicité avec les membres de son trio. Joel Armia? C'est un gars de quatrième trio! Non?

 

En attendant qu'on lui trouve des ailiers qui l'aideraient à mieux épauler le trio de son jeune capitaine, il est permis de se demander s'il ne vaudrait pas la peine d'étudier la possibilité de garder Monahan avec le Canadien au lieu de l'ajouter aux appâts visant à obtenir de jeunes espoirs et des choix au repêchage...

 

Prochaine escale du Tricolore: le United Center, à Chicago, où le Canadien croisera son ancien entraîneur des défenseurs Luke Richardson qui est aujourd'hui à la barre des Blackhawks qui font mieux, du moins un peu, que ce qu'on attendait d'eux après les ventes de feu de l'été dernier.