BROSSARD – Nul doute, le premier chapitre n’a pas comblé les attentes de Michel Therrien, mais la victoire arrachée par le brio de Carey Price aura tout de même permis aux joueurs du Canadien d’aborder la suite des choses avec réalisme.

En effet, le résultat (gain de 3 à 1) aurait probablement été différent contre une équipe mieux nantie que les Maple Leafs. Le principal positif demeure que le Tricolore a renoué avec sa faculté de trouver une manière de l’emporter même sans dominer le match.

Bien sûr, il ne s’agissait que d’un premier match donc il ne faut pas prévoir des changements à la formation du Canadien. Durant ce lancement de la saison à Toronto, certains joueurs ont été plutôt invisibles comme Alexander Semin. Cependant, ça ne devrait pas être suffisant pour permettre à Paul Byron d’effectuer ses débuts avec le Tricolore ce qui se produira plus tard dans le voyage.

De plus, la brigade défensive n’a pas joué au sommet de ses capacités. Alexei Emelin, et même Jeff Petry, ont connu une sortie pour le moins ordinaire, mais Therrien a l’intention de leur accorder plus de temps avant de songer de les séparer.

« C’est vrai que nous devons corriger certains trucs surtout dans notre territoire, mais nous devrions nous sentir plus confortables très rapidement », a suggéré Petry sans trop s’inquiéter.

P.K. Subban a de loin été le défenseur le plus utilisé avec plus de 24 minutes d’action et il a patiné près de deux minutes de plus qu’Andrei Markov à égalité numérique. Cette avenue pourrait se répéter en 2015-16 alors que Markov ne rajeunit pas et s’approche de son 37e anniversaire en décembre.

Greg Pateryn et Jarred Tinordi ont continué de patiner à l’extérieur du top-6 défensif et ils devront s’armer de patience à moins d’une blessure ou d’une considérable contre-performance.

Quant à la situation des gardiens de but, Mike Condon obtiendra l’occasion de vivre son baptême de la LNH dimanche à Ottawa. Tout comme la saison dernière, le Canadien tente d’éviter de confier deux matchs en deux jours à Carey Price.

Heureux du départ de Lucic, mais…

Les membres de l’organisation montréalaise procéderont donc à leur deuxième esquisse dès samedi à Boston contre des Bruins métamorphosés qui ont définitivement perdu de leur lustre. Battus au compte de 6 à 2 par les Jets de Winnipeg lors de leur premier match, les hommes de Claude Julien pourraient connaître une longue saison.

Zdeno Chara, leur capitaine, a raté la rencontre initiale, mais il s’est entraîné avec les siens pour une deuxième journée d’affilée vendredi matin. La dégelée encaissée incitera peut-être Julien à modifier sa formation surtout que le vétéran Maxime Talbot a été rayé de celle-ci pour l’ouverture.

En dépit des changements auxquels les Bruins ont procédé – dont le départ de Milan Lucic - Therrien et ses protégés ne s’attendent pas à une diminution de la rivalité qui perdure depuis de nombreuses décennies.

« Même s’il y a des acteurs principaux qui sont partis, c’est toujours une équipe coriace qui contient beaucoup de guerriers. C’est aussi une formation bien préparée pour chacun de nos affrontements », a soutenu l’entraîneur du CH.

« Ils ont changé des morceaux de leur formation, mais je ne crois pas que ça va modifier énormément leur style de jeu ni que la rivalité sera différente pour ça », a déclaré Tomas Plekanec.

Comme ça se produit souvent, les propos les plus intéressants sont venus de Dale Weise. Celui-ci ne cache pas qu’il apprécie le départ de Milan Lucic dans l’Association Ouest. Toutefois, il ne prévoit un réchauffement dans la relation entre les deux clubs.

« La rivalité ne baissera pas, ça ne change rien que certains joueurs soient partis, on ne va jamais s’aimer », a-t-il convenu avec un sourire en coin.

En plus de la motivation qui accompagne un début de saison, le Tricolore lance son année en croisant le fer contre trois indiscutables rivaux : les Leafs, les Bruins et les Sénateurs.
 

Les échos de l'entraînement du CH

« Les deux points à l’enjeu sont toujours la chose la plus importante, mais on entretient des rivalités naturelles avec certaines équipes. On vient de jouer l’un de ces matchs contre Toronto et ce sera maintenant le cas contre Boston, ce sont toujours des parties spéciales », a admis Therrien qui ne classe pas la rivalité avec les Sens dans la même catégorie.

Au-delà de cet aspect, la formation montréalaise doit se démener malgré quatre matchs à l’étranger pour donner le ton à sa saison. Conscient du défi, Therrien a toutefois soulevé une statistique intéressante de laquelle il s’inspire.

« C’est certain que ça peut être difficile de commencer la saison avec quatre matchs sur la route. Mais après deux soirs, sept clubs visiteurs ont pu l’emporter en 11 matchs, c’est très important de gagner sur les patinoires adverses », a-t-il fait remarquer.

À première vue, le fait d’évoluer loin de la maison peut constituer un handicap, mais Weise y est allé d’un autre son de cloche intéressant.

« En fait, pour moi, c’est probablement plus facile parce que je peux me coucher plus tôt sans les enfants dans les parages. Le sommeil est plus reposant et ils rendent les choses confortables pour nous quand on voyage », a conclu Weise en riant.