MONTRÉAL – Quand les Bruins de Boston avaient rendu visite au Canadien pour la première fois de la saison, à la mi-octobre, Dale Weise avait regardé le match assis sur la galerie de presse.

On soupçonne Weise d’avoir la mémoire longue. Pour le deuxième épisode automnal de cette grande rivalité, il a joué comme un gars qui tient à prendre part à tous les grands rendez-vous.

Le rapide patineur à la crinière blonde a été l’attaquant le moins utilisé par Michel Therrien jeudi soir, mais il s’est servi de chaque seconde des quelque neuf minutes passées sur la patinoire pour s’imposer comme le catalyseur de son club.
 

Ça a commencé avec une percutante mise en échec à l’endroit de Gregory Campbell, qui l’a forcé à défendre son geste en l’invitant au combat en première période. « Les combats ne sont pas nécessairement notre marque de commerce, mais les gars dans ce vestiaire savent se serrer les coudes et se faire justice quand la situation le commande », a commenté Weise, qui s’est battu pour la deuxième fois dans l’uniforme du Canadien.

En début de deuxième, Weise a été accroché par Carl Soderberg après avoir lui-même provoqué un revirement en territoire des Bruins. Il a utilisé le lancer de punition qui en a résulté pour voler aux Bruins leur seule avance du match, déjouant Niklas Svedberg d’un tir vif entre les jambières.

« Trop de gars se cassent la tête plus qu’ils ne devraient sur un lancer de punition. Je crois que les grands joueurs qui peinent à marquer en échappée sont coupables de penser un peu trop. Moi, le tir entre les jambes, c’est l’option que j’aime bien utiliser et heureusement, ça a fonctionné. »

Weise a complété son tour du chapeau « à la Gordie Howe » en se faisant complice du septième but de la saison de Max Pacioretty.

« C’est le meilleur », complimentait Pacioretty pendant que, juste en face de lui, Weise était drapé dans le peignoir remis à l’interne au joueur du match. « Un gars de sa trempe est tellement important aux succès de notre équipe. Ça va plus loin que la feuille de pointage. Il s’est présenté en grande forme et nous a montré la marche à suivre. On lui doit beaucoup ce soir. »

Pas trop mal pour un « vieux »

Comme première impression, Sergei Gonchar pouvait difficilement espérer mieux. Le vieux quart-arrière n’a peut-être pas contribué directement au réveil de l’attaque massive, mais son arrivée à Montréal a coïncidé avec l’une des plus solides performances de son nouveau club depuis le début de la saison.

« Je ne le savais pas, c’était la première fois que je voyais l’équipe jouer. Mais c’est bon à savoir! », a rigolé le vétéran après son baptême dans l’uniforme du Canadien.

On peut dire, en tout cas, que Michel Therrien n’a pas ménagé sa nouvelle arme. Gonchar, qui disputait seulement son quatrième match de la saison, a joué plus de vingt minutes pour la première fois depuis le mois de janvier dernier.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’espérais bien jouer aussi souvent. Je suis content que Michel m’en ait donné la chance », a reconnu celui qui a fait le déménagement avec son bon vieux numéro 55.

Gonchar a débuté le match aux côtés de Tom Gilbert et a formé une paire avec son compatriote Alexei Emelin à partir de la deuxième période. Andrei Markov était son partenaire sur les unités spéciales.

« Il a joué un très bon match de hockey, a apprécié Therrien. J’avais aimé ce que j’avais vu à l’entraînement ce matin et après la première période, je faisais remarquer à Jean-Jacques Daigneault (l’entraîneur responsable des défenseurs) qu’il semblait très à l’aise. »

« J’ai aimé la façon dont il a joué avec Emelin. C’est un gars qui se sent beaucoup mieux du côté droit, il a joué là presque tout sa carrière. Il a fait beaucoup de bonnes choses. Il a aidé notre jeu de transition avec sa première passe, a bien circulé la rondelle et a pris de bons lancers en avantage numérique. »

« C’est déjà évident qu’il amène beaucoup d’assurance avec la rondelle à la ligne bleue, a remarqué Lars Eller. Je savais qu’il avait de bonnes mains, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il ait un aussi gros impact ce soir. Ça ne paraissait pas qu’il avait seulement joué trois matchs auparavant. »

« J’étais un peu crispé en début de match, mais plus ça allait, mieux je me sentais. C’est positif, je crois que c’est un bon début », a plus modestement évalué le principal intéressé, qui a humblement réfuté l’hypothèse qui lui a été présentée selon laquelle son unique présence aurait pu servir de porte-bonheur à l’avantage numérique du Canadien.

« Je ne sais pas si on peut aller jusque-là! Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse rapidement développer une chimie qui fera en sorte qu’on ne parlera bientôt plus de chance, mais bien du travail qu’on accomplit et des résultats que ça apporte. »