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RÉSULTATS

Owen Beck s'est libéré du poids des attentes

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MONTRÉAL – À son troisième camp d'entraînement depuis qu'il a été recruté par le Canadien, Owen Beck se dit libéré d'un poids que ni les méchants journalistes, ni les exigeants partisans lui avaient placé sur les épaules, mais qu'il s'était plutôt lui-même imposé.

Premier choix de la deuxième ronde du repêchage de 2022, Beck avait fait un tabac quelques mois plus tard à ses premières foulées chez les pros. Avec toute l'insouciance de ses 18 ans, la recrue avait impressionné au point de mériter un premier match dans la Ligue nationale avant d'être renvoyé à son équipe junior.

Arrivé en ville dans un anonymat relatif, il l'avait quittée comme une révélation, une grande découverte. Dans sa tête, ses rêves jouaient désormais en accéléré.

Cette gloire éphémère aura été un cadeau empoisonné pour Beck. Il le reconnaît aujourd'hui après deux années de déceptions, de recalibration et de remise en question.

« [Mon premier camp] a créé beaucoup d'attentes pour le deuxième et, par la bande, une nervosité que je n'avais jamais connue. Ces attentes étaient élevées et j'ai senti la pression qui vient avec la vie dans cette organisation. »

Au plus récent camp de perfectionnement du Canadien, en juillet dernier, le directeur du développement des joueurs Rob Ramage avait révélé que Paul Byron avait passé beaucoup de temps à décortiquer des séquences vidéo avec Beck afin de l'aider à y voir plus clair dans ce qui était attendu de lui sur la glace.

Clairement, l'introspection du jeune joueur de centre ne s'est pas limitée à quelques détails techniques à peaufiner dans le feu de l'action. Dans sa tête, il a fait le bout de chemin qui lui était nécessaire pour approcher la suite de sa carrière de façon plus sereine.

« Avec un peu de recul, ma perspective sur ma situation a changé. Je suis arrivé à ce camp en sachant que peu importe que je commence la saison à Montréal ou à Laval, je serai dans un contexte idéal pour continuer mon développement et devenir un professionnel. Je veux juste faire mes petites affaires, comme je l'avais fait à mon premier camp, et advienne que pourra. »

Ce laisser-aller a souri à Beck mardi à son premier match préparatoire. Flanqué de Sean Farrell et Filip Mešár, le pivot aujourd'hui âgé de 20 ans a été l'un des joueurs qui ont su se mettre en évidence dans une performance collective qui ne passera pas à l'histoire. Il a obtenu de bonnes chances de marquer – trois, selon son propre compte – et a contribué au deuxième but du match de Michael Pezzetta.

Il y a un an, il se serait sans doute mordu les doigts devant ce qu'il aurait considéré comme des échecs répétés. Cette année, il parvenait à voir le verre à moitié plein.

« Évidemment, c'est décevant de ne pas avoir pu terminer ces actions, mais à ce niveau, c'est déjà bon de pouvoir se créer autant de chances de qualité. C'est encourageant, je peux bâtir là-dessus. C'est comme au golf, quand tu laisses partir des bombes en plein milieu de l'allée mais que tu envoies ton coup d'approche dans le foin. C'est comme ça que je me sentais ce soir. Je me suis mis dans de bonnes positions. Il me reste à travailler sur mon jeu court, j'imagine! »

Sa performance était d'autant plus impressionnante qu'elle survenait au lendemain de celle, brillante, d'Oliver Kapanen, un joueur de centre en pleine ascension qui se bat plus ou moins pour le même poste que pourrait viser Beck avec un camp extraordinaire.

Cette compétition qui ne devait pas vraiment en être une – l'un semble destiné à continuer son évolution en Suède tandis que l'autre devrait logiquement se retrouver dans la Ligue américaine – est en train de devenir l'une des histoires intéressantes d'un camp dénué d'énormes enjeux.

Beck a admis que Kapanen et ses ailiers avaient mis « un peu de pression » sur son trio en excellant contre les Flyers, mais qu'il souhaitait ultimement se concentrer sur son propre jeu sans tomber dans le jeu des comparaisons.

« Plus facile à dire qu'à faire? », lui a-t-on demandé.

« À 100%, a-t-il admis. Je suppose qu'on est des joueurs qui se ressemblent. Mais honnêtement, je crois que si tu joues au sommet de ton art, il y aura de la place qui va se créer. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des dirigeants. Ils vont évidemment mettre en place l'équipe qu'ils croiront la mieux bâtie pour connaître du succès. Si ça veut dire qu'un de nous, ou chacun de nous, ou aucun de nous n'en fait partie, c'est hors de notre contrôle. »

Le Canadien a précisé tard mardi soir qu'il ne procéderait à aucune coupe pendant les deux prochains jours. On peut donc présumer que les premiers joueurs retranchés seront annoncés après le match de jeudi contre les Maple Leafs.

Il semble tout aussi raisonnable d'avancer qu'Owen Beck obtiendra au moins une autre chance de se faire valoir avant d'être fixé sur son sort.