Max Pacioretty a inscrit 141 buts lors des quatre saisons précédentes, soit une moyenne d’environ 35 par année. Vous penseriez ainsi que s’il connait une léthargie, les gens s’attendraient à ce qu’il retrouve sa confiance et qu’il finisse par remplir le filet comme peu de joueurs de la LNH savent le faire.

Comme toujours lorsque Pacioretty ne parvient pas à toucher la cible, son jeu d’ensemble demeure de bon niveau. Il se classe troisième chez les attaquants du Canadien quant au Corsi à 53,61%. De plus, ses statistiques défensives sont similaires à celles de la saison dernière, alors qu’il est l’attaquant du Canadien se frottant le plus régulièrement aux meilleurs éléments adverses et que ses coéquipiers ne sont pas nécessairement les plus performants.

Cependant, cette saison est quelque peu différente. Comme cela fut souligné plus tôt cette année, sur plus de la moitié des buts inscrits par Pacioretty depuis le début de sa carrière, P.K. Subban, Andrei Markov ou Nathan Beaulieu ont amassé une passe. L’absence d’un défenseur élite pour faire circuler la rondelle chez le Canadien devrait surtout affecter la production de Pacioretty. En effet, il est un joueur adorant recevoir des passes lors des sorties de zone et générant beaucoup de tirs en contre-attaque.

Heureusement, nous pouvons vérifier si cette explication justifie pourquoi Pacioretty ne marque pas autant. Par le fait même, nous pouvons voir s’il génère moins d’opportunités à l’attaque.

Max Pacioretty

En ce qui concerne Pacioretty, il n’y a pas grand-chose qui a changé pour ce qui est des tirs cadrés. Il génère le même taux de chances de marquer à haut risque et de chances de marquer cadrées que la saison passée. Il avait alors marqué 35 buts. Ce qui a quelque peu changé, c’est plutôt comment ces chances sont produites.

Globalement, Pacioretty produit un peu plus de chances de marquer que l’année dernière. Même que ses chances générées en contre-attaque sont en hausse, tout comme les opportunités générées suite à un jeu de circulation de rondelle en zone offensive ou sur l’échec avant.

La seule facette du jeu où Pacioretty produit moins de chances que la saison précédente est à la suite des jeux de passes. La rondelle lui est envoyée moins souvent dans l’enclave cette année que la saison dernière, ce qui est logique comme le principal changement au sein de son trio est qu’Alex Radulov fut remplacé par Andrew Shaw.

Sur cette ligne, Shaw fait un excellent travail, mais aucun de ces trois hockeyeurs n’a le talent de passeur de Radulov. C’est probablement un élément qui a fait mal à ce trio à court terme, même s’il génère une tonne de chances de marquer sur l’échec avant et en faisant circuler la rondelle en zone offensive.

Pacioretty a tenté d’imiter l’apport de Radulov la saison dernière en augmentant son nombre de passes dirigées vers l’enclave cette saison. Alors qu’il affichait de solides statistiques dans cette facette la saison dernière, il présente le pire taux de passes complétées dans l’enclave (16,7%) cette année chez le Canadien. C’est près de deux fois moins que la moyenne de l’attaquant moyen du Tricolore.

Malgré tout, Pacioretty génère 6,3 chances de marquer pour ses coéquipiers pour chaque tranche de 20 minutes de jeu à égalité numérique. C’est exactement le même nombre que pour l’année dernière, même si Radulov n’est plus là pour lui créer de l’espace.

Il cadre également des tirs de meilleure qualité, et ce, à un rythme assez similaire à l’année dernière, si ce n’est pas meilleur. Toutefois, il ne marque que sur 6,6% de ses tirs cadrés.

Pour le bienfondé de l’argument, disons que l’absence d’Alex Radulov sur cette ligne fait en sorte que la qualité des tirs de Pacioretty est moindre et qu’il ne sera pas en mesure de répéter le taux de tirs convertis en buts de 13,1% qu’il a enregistré la campagne précédente. Considérant à quelle fréquence il dirige la rondelle au filet, s’il convertit 11,1% de ses tirs, soit sa moyenne en carrière, il devrait malgré tout finir la saison avec 38 buts.

Ce sont beaucoup de buts. Pour ce faire, il doit marquer à toutes les 5,3 périodes disputées d’ici la fin de la saison. Ainsi, si Pacioretty égale son pire taux de conversion lors des quatre dernières campagnes, soit seulement 9,9%, et qu’il tire aussi souvent qu’actuellement, il devrait finir avec 34 buts. C’est seulement un de moins que sa moyenne enregistrée par campagne lors des quatre dernières années.

Il peut être frustrant pour les observateurs de voir Pacioretty avoir des ennuis au moment de tromper les gardiens, mais il ne fait rien de différent ou de mauvais. Parfois, ce genre de choses se produit. Plus tôt que tard, les choses se replaceront pour Pacioretty et il renouera avec son niveau régulier de production.