La saison n’est vieille que de deux matchs et déjà certains paniquent sur la performance des joueurs du CH.

Autant il ne faut pas trop s’enflammer du début de saison de Lars Eller, autant il ne faut pas crucifier David Desharnais. J’en conviens, le fulgurant début de saison d’Eller est plus qu’impressionnant, mais je crois quand même qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il termine parmi les 10 meilleurs marqueurs de la LNH. J’espère me tromper, mais je serais le premier surpris et le premier à admettre que j’avais tort. Depuis l’an passé que je mentionne à l’Antichambre que je crois que Lars est bien assis dans sa chaise comme 3e centre de l’équipe. De cette façon, il n’est pas confronté aux meilleurs trios adverses ainsi qu’aux meilleurs défenseurs et ceci lui permet d’avoir plus de succès offensif ainsi que moins de pression. Par contre, j’admets que j’ai peut-être vu trop bas dans mon évaluation de Lars en le voyant comme un 3e centre de carrière. Bien qu’il serait probablement le meilleur troisième pivot de la ligue, je commence à croire qu’il pourrait devenir le 2e centre de l’équipe dans un avenir rapproché s’il continue à se développer et maintenir la cadence. Plusieurs d’entre vous vont me dire qu’il est déjà le centre numéro 1 du CH, mais pour avoir une équipe de premier plan, je doute que la solution soit Eller comme 1er centre.  

La plus grosse différence dans le jeu de Lars cette année (ainsi que la deuxième moitié de la dernière saison) est qu’il est nettement supérieur collectivement. À ses débuts dans la LNH, il tentait de tout faire seul sur la patinoire et c’est un ajustement normal pour la plupart des jeunes joueurs de talent. Présentement, il se sert beaucoup mieux de ses coéquipiers et ceci le rend encore plus dangereux puisqu’il est beaucoup plus facile pour une défensive de contrer un joueur qui joue à 1 contre 1 qu’un joueur qui crée des surnombres pour battre l’adversaire. Ceci est une théorie que plusieurs joueurs ont beaucoup de difficulté à comprendre. Ils doivent comprendre que passer la rondelle pour la recevoir 10 pieds plus loin en vitesse et en espace libre est beaucoup plus efficace que de tenter de déculotter l’adversaire.

Maintenant, pour ce qui est de David Desharnais, je ne comprends pas les gens qui sont prêts à le crucifier après deux matchs. Ce qui m’agace le plus dans les commentaires que j’entends, ce sont ces critiques qui disent que David ne travaille pas assez fort. Pour penser ça de David serait TRÈS mal le connaître et ça voudrait aussi dire que ces personnes ne regardent pas les matchs. S’il y  un aspect sur lequel David ne devrait jamais être critiqué, c’est bien l’ardeur au travail. Certes il a connu une saison difficile l’an passé, mais ça arrive à tout athlète et Desharnais est arrivé au camp d’entraînement en grande forme et avec une excellente attitude. Je discute encore très souvent avec David et je sais qu’il est très excité pour cette saison et qu’il est mentalement prêt à effacer cette dernière campagne de son esprit. De plus, son trio avec Brière et Pacioretty a probablement été le meilleur du CH en matchs préparatoires, et celui d’Eller, un des moins bons.

Le trio des jeunes est en feu après deux matchs et celui de Desharnais n’a pas encore produit, mais ils n’ont pratiquement pas joué une seule période ensemble depuis le début de la campagne.

Donc après seulement deux matchs, laissez-le tranquille, car je suis convaincu que David peut être un joueur de 55-60 points par saison et deux matchs ne font pas une saison… que ce soit positif ou négatif.  David est tellement dédié à la cause de l’équipe qu’il est un des rares joueurs offensifs avec qui j’ai eu la chance de jouer qui ne se soucie pas de ses statistiques offensives tant et aussi longtemps que son équipe gagne.

Une machine

Un petit mot sur la nomination d’Ian Laperrière au poste d’entraîneur adjoint avec les Flyers de Philadelphie.

Ian LaperrièrePremièrement, je crois fortement que si Laviolette a été congédié après trois matchs, c’est que la direction n’était déjà pas convaincue avant le début du camp qu’il était l’homme de la situation pour redresser cette équipe. Par contre, il a eu une chance puisqu’il est un excellent entraîneur et qu’il a eu du succès avec les Flyers auparavant. Malheureusement, tout entraîneur a une date d’expiration après laquelle le message ne passe plus aussi bien et il semble que cette date était à la fin de la dernière campagne.

J’étais bien heureux d’apprendre qu’Ian allait se retrouver derrière le banc à titre d’adjoint à Craig Berube. Lappy est un bon ami et surtout un professionnel exemplaire et un athlète dédié. Ma carrière a changé quand j’ai commencé à m’entraîner avec lui. J’ai toujours cru que j’étais un travaillant, mais j’ai vraiment su c’était quoi être un travaillant et un professionnel en le côtoyant. Ceux qui ont suivi sa carrière savent qu’il était le coéquipier suprême puisqu’il était prêt à tout pour aider son équipe à gagner et à défendre ses coéquipiers. La façon dont sa carrière s’est terminée est l’exemple parfait de ce qu’était Lappy comme joueur de hockey… en bloquant un lancer avec son visage. Malheureusement, ce dernier coup a laissé des séquelles dont il n’a pas été capable de se remettre pour poursuivre sa carrière à titre de joueur. Le connaissant, je suis persuadé qu’il aura un impact extrêmement positif sur cette équipe qui ira de l’avant.

Il sera aussi le premier entraîneur à être en meilleure forme que tous ses joueurs sans exception. Au cours de la dernière année, Ian a couru son premier marathon, son premier triathlon olympique, son premier triathlon demi-Ironman ainsi que son premier triathlon Ironman à Tremblant en août. Je lui souhaite la meilleure des chances dans ce nouveau défi.