BROSSARD, Québec – Nikolas Koberstein patiente et patiente encore devant son casier. Alors que Jacob De La Rose et Michael McCarron se succèdent devant caméras et micros dans le vestiaire no 15 du Complexe sportif de Brossard, le jeune défenseur attend son tour.

À l’image de sa sélection par le Canadien au cinquième tour du dernier repêchage de la LNH, Koberstein échappe quelque peu au radar au camp de perfectionnement de l’équipe.

Nikolas KobersteinClassé 205e parmi les patineurs nord-américains sur la liste finale de la Centrale de recrutement de la LNH alors qu’il n’y avait jamais figuré auparavant, Koberstein a finalement été appelé au 125e échelon par le CH.

« Je ne sais pas si je peux appeler cela une surprise, mais une chose en sûre, c’est tout un honneur d’appartenir à une formation avec une aussi riche tradition », observe l’arrière de 6 pieds 1 pouce et 183 livres, qui se dit aussi fiable défensivement que mobile avec la rondelle.

En optant pour cet Albertain en cinquième ronde, 22 rangs avant la sélection de l’attaquant québécois Daniel Audette notamment, le Tricolore en a toutefois étonné plus d’un.

« On est passé quelque peu inaperçu, mais on avait laissé nos empreintes sur ce joueur en passant du temps avec lui au terme de sa saison », expliquait le directeur du recrutement du Canadien Trevor Timmins aux membres des médias présents à Philadelphie à la conclusion du repêchage.

Évoluant la saison dernière dans la Ligue de hockey junior de l’Alberta (AJHL), Koberstein n’a en effet pas joui de la plus grande des visibilités, alors qu’il a glané 5 buts et 13 passes au fil de ses 51 matchs dans l’uniforme des Grizzlies de Olds.

« L’école est très importante pour ma famille et moi, et évoluer dans cette ligue me permettait de me faire remarquer par les universités américaines. En jouant dans la NCAA, je pourrai poursuivre mes études tout en bénéficiant de quatre années supplémentaires pour me développer », souligne le hockeyeur de 18 ans.

Koberstein a donc pour projet de jouer une autre saison dans l’AJHL, où il sera le capitaine des Grizzlies, avant de se joindre aux Nanooks de l’Université Alaska-Fairbanks en 2015-2016.

Sa sélection par le Canadien pourrait cependant modifier ses plans.

Un engagement de cinq ans

« Je suis toujours en contact avec les Pats de Regina (qui détiennent ses droits dans la WHL). J’aime garder mes portes toujours ouvertes, alors tout est encore une possibilité », relativise Koberstein.

Mais peu importe où la prochaine campagne le mènera, le Canadien prône la patience dans son cas.

« Nous prenons un engagement de cinq ans avec lui, estimait Timmins après le repêchage. Il devrait retourner à Olds avant d’effectuer son stage de quatre saisons dans la NCAA. Doté de beaucoup de caractère, mais aussi un excellent joueur, Koberstein est une belle projection à long terme. »

Un projet qui plaît bien à Koberstein.

« Je suis bien d’accord qu’il y a encore bien du travail à accomplir et c’est ce que je suis prêt à faire afin de devenir un excellent joueur de hockey. Comme nous l’a dit David Scott (motivateur) dans son discours lundi, il y a quatre niveaux entre être bon et être excellent. Je suis prêt à les gravir un à un », assure-t-il avec conviction.

Et c’est avec la même discipline qu’il déploie sur la ferme familiale qu’il compte le faire.

« Ma famille possède un ranch familial à Barrhead en Alberta. On tient un troupeau d’environ 1000 vaches chaque année, alors c’est un très gros ranch. J’aime y travailler, tout en trouvant le temps nécessaire pour m’entraîner. Ça me tient occupé, ça, c’est sûr. »

Cet emploi du temps pour le moins chargé est donc loin de nuire à sa carrière de hockeyeur. Au contraire, signale Koberstein.

« C’est d’une immense aide. Travailler avec mon père, mon oncle et mon grand-père m’a permis de forger mon caractère et mon leadership. »