On ne peut reprocher à Max Pacioretty de se défiler, au cœur de cette tourmente que traverse le Canadien depuis trois semaines!

À Saint Paul, mardi, nous avons cherché à maintenir une certaine tradition établie à RDS depuis plusieurs années, c’est-à-dire celle de demander au capitaine de l’équipe de nous accorder l’entrevue d’avant-match et de conclure par les vœux de Noël et des Fêtes en général, aux partisans de l’équipe. Il aurait pu refuser, compte tenu des circonstances et compte tenu du fait qu’il est toujours au front devant les caméras, défaite après défaite, mais il a accepté. Comme un bon capitaine se doit de le faire!

Il ne s’est pas caché non plus devant nos questions. « Les excuses ne sont plus valables », « nos gardiens auxiliaires méritent notre appui », « la solution est dans le vestiaire, pas ailleurs », « le danger c’est de trop en faire en voulant faire mieux », bref, ce que plusieurs considèrent comme des clichés étaient aussi, très objectivement, un constat facile à faire par tout le monde présentement. Si cette équipe ne marque plus, si elle commet des revirements coûteux, si ces mêmes revirements ne sont corrigés par personne y compris les gardiens, si elle démontre de l’indiscipline à des moments cruciaux, si elle est soudainement terne et prévisible en supériorité numérique et si l’exécution est parfois brouillonne, ce n’est pas l’affaire d’un ou de quelques joueurs : c’est l’affaire de tous! Même le groupe d’entraîneurs doit être inclus dans l’équation, car il a la responsabilité d’intervenir adéquatement, autant sur le plan sportif que sur le plan psychologique, quand les choses ne tournent pas rond.

Or, visiblement, joueurs et entraîneurs ne pouvaient plus trouver de solutions aux déboires de l’équipe, dans le cours normal des choses. D’où le côté potentiellement salutaire de ce petit congé de trois jours. Si toutes les décisions de Michel Therrien se sont avérées vaines, si toutes les réunions d’équipe n’ont pas donné de résultats, si toutes les séances de vidéo n’ont pu replacer l’exécution sur la patinoire, il fallait absolument un autre remède. Comme celui de passer du temps en famille et entre amis, plutôt que de se regarder enfiler jambières et patins dans le vestiaire, dans une ambiance de défaite et de frustration! N’est-ce pas?

En fait, pour le savoir, nous avons aussi posé la question au capitaine. Est-ce vraiment le bon remède prescrit par le médecin, Max? « Tout dépend de la façon dont le congé sera vécu par chacun. Si on pense à autre chose, si on fait le vide dans nos têtes, si on recharge les batteries, oui ce sera bénéfique. Si, par ailleurs, on ne fait que ruminer nos défaites, ça peut avoir l’effet inverse ». Hum! C’est donc peut-être un remède, mais peut-être pas le remède miracle, après tout. Il doit être combiné à autre chose.

ContentId(3.1166640):Un congé qui tombe à point pour le Canadien de Montréal
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« Cette autre chose » pourrait bien être le niveau d’effort et d’intensité déployés par l’équipe au fil de ces défaites récentes. À part la débandade contre Dallas, samedi dernier et peut-être lors d’une portion du match en Caroline, il y a deux semaines, le Canadien a globalement peu à se reprocher sur le plan de la compétitivité. Contre le Wild, trois des quatre trios se sont défoncés sur la patinoire pendant que 5 défenseurs tentaient de combler l’absence de Tom Gilbert. Les occasions de marquer, les tirs vers le filet, le temps de possession de la rondelle, les minutes passées en territoire offensif, voilà autant de chiffres qui sont allés à l’avantage du Canadien au cours de la glissade. Il faut simplement espérer que ces facteurs soient ceux retenus d’ici le 26 décembre et qu’on puisse ramener l’exécution à son niveau simple, comme celui qui a transporté l’équipe si longtemps depuis le début de la saison, même avec Mike Condon devant le filet!

Je crois aussi qu’il y a un autre facteur qui a pu jouer sur la concentration des joueurs récemment, facteur dont peu de gens ont parlé. Les rumeurs de transactions se sont emballées depuis plusieurs semaines chez le Canadien, aussi loin que le passage des Blue Jackets de Columbus et de la disponibilité possible de Ryan Johansen, du match en Caroline et de l’avenir d’Eric Staal et aussi loin que la présence de Marc Bergevin à Philadelphie et du statut de Wayne Simmonds, avec les Flyers. Au-delà des noms et des rumeurs, le directeur général a été moins présent dans l’entourage de l’équipe, il a été vu ailleurs et cela a pu contribuer à créer des doutes ou à nourrir ceux qui existaient déjà. Denis Gauthier l’a dit, sur le plateau de l’Antichambre : il est passé par là dans le passé lors de sa carrière et a admis que « tu ne joues pas de la même façon quand tu te mets à croire que tu peux être impliqué dans un échange. »

Voilà donc qui peut aussi altérer l’effet bénéfique du congé de Noël. Il y a un gel sur les transactions jusqu’au 27 décembre. Il n’y a donc aucun mouvement possible d’ici là.

De toute façon, on saura assez rapidement si le Canadien peut se replacer dès samedi. Il affrontera le rouleau compresseur que sont les Capitals de Washington, rien de moins! Mieux vaut peut-être éviter d’y penser d’ici là!

Mes meilleurs vœux

J’ai toujours eu le même plaisir sincère de vous offrir mes meilleurs vœux pour la période des Fêtes, en conclusion de ma dernière chronique avant Noël. Depuis 27 ans, j’ai l’impression que vous faites partie de ma famille ou de mon groupe d’amis. On se retrouve presque tous les deux soirs, peu importe là où vous êtes, via l’écran de RDS. Puis, vous me faites l’honneur de lire mes réflexions, sur le RDS.ca, toutes les semaines.

Je vous souhaite donc de recevoir beaucoup d’amour et de paix au cours des prochains jours. Je vous incite aussi à en donner généreusement aux gens que vous aimez. Invitez ou contactez aussi des gens qui sont seuls ou qui souffrent présentement. C’est une période très dure pour elles.

Je vous souhaite aussi la meilleure santé possible pour la nouvelle année. La maladie nous a arraché quantité de gens que nous aimons en 2015, autant sur le plan professionnel que personnel.

On se retrouve donc aux premiers jours de 2016, mes amis.

Je vous aime beaucoup.