BROSSARD – Pendant que son attaque traverse un creux, Michel Therrien aurait souhaité que le rendement défensif de sa troupe vienne sauver les meubles. Malheureusement pour lui, ça ne s’est pas produit ainsi dernièrement et il a dû se rabattre sur ses anciennes options.

Ainsi, Nathan Beaulieu a renoué avec Jeff Petry, mais ça ne signifie qu’ils ont mérité ce sort. À l’image de l’équipe, les deux défenseurs ne présentent pas le hockey inspiré que l’organisation attend d’eux.

« On a essayé de faire des ajustements mercredi (contre les Penguins), mais ça n’a pas fonctionné comme on le souhaitait pour nos deux derniers duos en défense. Par contre, on ne doit pas oublier qu’on a eu du succès dans le passé avec cette combinaison. On doit retourner à notre ancienne recette », a expliqué Therrien qui ne dispose pas de plusieurs options en l’absence d’Andrei Markov et Greg Pateryn.

Le Canadien aurait souhaité que Beaulieu s’impose cette saison alors qu’il franchira le plateau des 200 matchs dans la LNH. Cependant, l’Ontarien manque de constance et il a perdu sa première sur le premier duo auprès de Shea Weber et il a même chuté sur la troisième unité à l’occasion. Bref, le Canadien cherche encore la « chaise » qui lui convient. 

« Ça va souvent avec les effectifs à ta disposition. Il ne faut pas oublier que c’est un jeune défenseur. Il acquiert beaucoup d’expérience dans la position dans laquelle il se retrouve présentement », a préféré se dire Therrien.

Conscient de la situation, Beaulieu n’affichait pas de sourire.

« Peu importe où je joue, je dois accomplir le travail. Les entraîneurs cherchent à équilibrer nos duos dernièrement puisque ça ne fonctionne pas comme ils voudraient.

« Je sais ce que je dois faire pour aider l’équipe. Je ne vois pas ça comme si je monte ou baisse dans la hiérarchie à la ligne bleue », a commenté Beaulieu questionné sur le fait qu’il se promène d’un duo à l’autre.

Invité à évaluer ses dernières parties, Beaulieu a été nettement moins volubile qu’il ne peut l’être.

« C’est correct. Tu peux toujours être mieux », s’est-il limité à dire.

Beaulieu prétend que les correctifs nécessaires au plan collectif ne sont pas majeurs malgré la tangente négative empruntée par le Canadien pour les buts alloués. Le collègue Patrick Friolet a justement préparé un tableau révélateur sur le sujet.Un ralentissement marqué depuis 2 mois

Quant à son statut personnel, il réalise que les changements fréquents font partie de son métier.

« Ce n’est pas difficile. Je comprends les décisions des entraîneurs. Ils cherchent à équilibrer les duos. Quand tu ne génères pas d’attaque, tu dois encore mieux jouer défensivement », a répondu Beaulieu en confiant qu’il a eu une bonne discussion avec les entraîneurs.

« Quand tu es un athlète professionnel, tu dois gérer les hauts et les bas. Il ne faut pas s’emporter quand nous connaissons du succès ni quand ça va mal. C’est important de se regarder dans le miroir », a témoigné le défenseur gaucher.  

Danault comprend son rôle

Plus souvent utilisé sur le troisième ou le quatrième trio avant cette saison, Phillip Danault connaît les subtilités du jeu défensif. Selon sa vision, le CH s’est fait piéger récemment pour cette raison.

« On ne travaille pas toujours ensemble et on a pratiqué ça aujourd’hui (jeudi). Si quatre joueurs dans une direction mais que le cinquième n’est pas sur la même longueur d’onde, c’est de valeur, mais tout le monde va se retrouver avec un moins à sa fiche. Il faut juste se regrouper », a argué Danault.

Offensivement, le Québécois a été une solution de rechange très intéressante pendant la perte d’Alex Galchenyuk. Ainsi, Therrien n’a pas tardé à se tourner vers lui pour occuper le poste de centre entre Max Pacioretty et Alexander Radulov.

« Ça marchait quand on s’est retrouvé ensemble donc ça va continuer. Alex (Galchenyuk) n’est juste pas prêt et c’est normal quand tu rates près de 20 matchs. C’est plus difficile de retrouver son rythme, mais je ne suis pas inquiet, il va revenir en force », a mentionné Danault.

L’ancien des Blackhawks de Chicago n’était pas surpris des changements apportés par l’entraîneur ainsi que des ajustements présentés par celui-ci durant la pratique. 

« Quand tu perds deux matchs de suite et que tu ne joues pas ton meilleur hockey, c’est sûr que le coach ne sera pas content. Nous aussi, on sait ce qu’il faut faire pour gagner et on ne l’a pas fait dans les deux dernières parties », a-t-il admis.

Parlant de la mauvaise performance contre les Penguins, Therrien a justifié son explication selon laquelle la fatigue ne pouvait pas être une excuse.  

« Quand je dis que mon équipe n’avait plus rien (dans le réservoir), ça peut arriver. Mais contre les Penguins, ce n’était pas ça. Nous avions eu une journée de congé la veille.

« Pour moi, ce n’était pas une question de fatigue, pas pantoute. »

Therrien a utilisé des propos plus positifs en parlant d’Arturri Lehkonen qui s’est adapté de belle manière aux exigences de la LNH.

« Il fait beaucoup de bonnes choses. C’est un joueur de hockey qui est bon en protection de rondelle. Même s’il n’est pas très imposant, mais il joue ‘pesant’, ce n’est pas facile de lui enlever la rondelle. On demande souvent ça aux joueurs, il ne faut pas que tu sois facile à tasser de la rondelle quand tu l’as », a vanté l’entraîneur.

Therrien s’est servi de l’exemple de Lehkonen pour tracer un parallèle avec Sven Andrighetto qui a connu quelques performances convaincantes. Dans son cas, le principal défi demeure la constance et l’entraîneur s’est assuré d’en discuter avec lui. En étant jumelé avec Galchenyuk, il se retrouvera avec une occasion en or de lui prouver qu’il a compris.