Si la direction du Canadien cherchait à mousser la production offensive du club en échangeant Jiri Sekac après un essai de 50 matchs seulement, il est loin d’être acquis que cette étincelle viendra de Devante Smith-Pelly.

Car si Jiri Sekac n’affichait que sept buts (16 points) en 50 matchs cette saison et qu’il n’avait pas marqué à ses 21 dernières parties, Devante Smith-Pelly n’affiche que cinq buts et 17 points en 54 parties disputées cette année. La majorité de cette production timide est venue en début d’année comme le confirme sa séquence d’un but (sept points) à ses 31 dernières parties.

ContentId(3.1116515):Top-5 : Devante Smith-Pelly
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Comme Sekac, Devante Smith-Pelly a 22 ans. Il a encore bien des années pour devenir le joueur que les Ducks d’Anaheim croyaient avoir acquis en le sélectionnant en deuxième ronde (42e sélection) du repêchage de 2010.

Mais pour le moment, DSP était plus utile aux Ducks avec ses épaules qu’avec ses mains comme le confirment ses 147 mises en échec assénées depuis le début de la saison. Un sommet pour son ancienne équipe.

Solide joueur de soutien

En faisant le saut dans le vestiaire du Canadien, DSP glisse au deuxième rang. En fait, il est techniquement premier alors qu’Alexei Emelin – le meneur avec 157 coups d’épaule tel que répertorié par la LNH – est blessé. Smith-Pelly profite même d’une bonne longueur d’avance sur Dale Weise (108) qui est l’attaquant montréalais le plus généreux avec ses épaules depuis le début de l’année.

Devante Smith-Pelly est plus qu’une simple distributrice à mises en échec. Il est aussi solide en défensive et obtenait sa part de temps d’utilisation (1:23 en moyenne par match) en désavantage numérique à Anaheim.

Après avoir fait la navette entre la LNH et la Ligue américaine à ses trois premières saisons avec les Ducks, DSP a passé l’hiver à Anaheim. Ce qui confirme son amélioration. Il a toutefois été laissé de côté à quatre reprises lors de ses 27 dernières parties avec son ancien club. Et lors des 54 matchs qu’il a disputés, c’est dans un rôle de soutien qu’il aidait la cause des Ducks.

Il semble donc improbable de voir Smith-Pelly soudainement se développer comme l’ailier droit prolifique dont le Canadien a si cruellement besoin pour mousser sa production offensive.

D’autres renforts à venir?

Qu’est-ce que ça veut dire pour le Tricolore?

Que Marc Bergevin est prêt à miser sur Brendan Gallagher d’ici la fin de la saison et en séries?

Que Marc Bergevin est convaincu que Pierre-Alexandre Parenteau pourra renflouer le flanc droit au sein d’un des deux premiers trios, confiant à Smith-Pelly le mandat de renflouer un troisième trio qui pourrait être piloté par Lars Eller (ou Jacob De la Rose) et complété par Dale Weise ou Brandon Prust?

Que Marc Bergevin, qui vient de donner du poids à son troisième trio, continuera ses tractations avec ses homologues de la LNH afin d’obtenir du renfort d’ici à lundi prochain, date limite des transactions?

Si je suis prêt à vivre avec Gallagher au sein d’un des deux premiers trios, il me semble que Parenteau n’a pas assez offert offensivement au Tricolore pour convaincre l’été-major qu’il puisse relever le défi en fin de saison et en séries. Le Québécois a offert de beaux flashs de son talent offensif. Surtout en compagnie de Tomas Plekanec en début d’année. Surtout en tirs de barrage, comme le confirment ses quatre buts décisifs. Mais a-t-il été assez constant au fil du calendrier régulier pour justifier une telle confiance à son endroit? J’en doute.

Parce qu’il a beaucoup plus à offrir que Jiri Sekac sur le plan de la robustesse, Devante Smith-Pelly fait du Canadien un meilleur club pour la profondeur de ses troisième et quatrième trios.

Mais parce que Sekac demeure un joueur beaucoup plus rapide et qu’il ne complète que sa première saison et non sa quatrième dans la LNH, il me semble que le potentiel offensif du Tchèque soit plus généreux que celui de DSP qui est originaire de Toronto.

Et si plusieurs dépisteurs professionnels remettaient en question la virtuosité des mains des Sekac comme marqueurs, ils sont nombreux à se demander comment DSP pourra composer avec l’arme de prédilection du Canadien : la vitesse de ses joueurs.

Sans être lent, Devante Smith-Pelly n’affiche pas la vitesse de l’ensemble de ses nouveaux coéquipiers.

Mais c’est peut-être en pensant aux duels potentiels qui attendent son équipe en séries contre Boston, Washington, New York et les clubs de l’Ouest qui sont mieux nantis sur le plan du physique et de la robustesse, que Marc Bergevin a orchestré cette transaction.

DSP pourra nous en donner un aperçu dès jeudi alors que le Canadien croisera les Blue Jackets à Columbus. Mais la vraie réponse, c’est en séries qu’elle viendra.

Ah oui! Plusieurs amateurs ont relevé les cinq buts marqués par Devante Smith-Pelly en 12 matchs de séries l’an dernier avec les Ducks. Une belle statistique, j’en conviens.

Mais avant de conclure que ces cinq buts font de l’ailier droit qui tire de la gauche une arme secrète qui s’impose en séries, j’aimerais souligner que Lars Eller a lui aussi inscrit cinq buts en séries l’an dernier. Il a même ajouté huit passes. Ces 13 points récoltés en 17 matchs sont loin d’avoir fait de Lars Eller une arme offensive redoutable et redoutée.

Comme quoi il vaut mieux attendre de voir l’ensemble de la contribution de Devante Smith-Pelly avant de conclure trop vite sur le vrai et le faux de cette transaction. Surtout qu’en dépit de statistiques timides, DSP pourra toujours aider le Canadien dans d’autres aspects de son jeu, alors que dans le cas de Jiri Sekac, sa production offensive en carrière risque d’être le meilleur baromètre pour évaluer la qualité de ses performances.