Pourquoi se compliquer ainsi la vie?
Canadiens dimanche, 22 déc. 2013. 11:49 samedi, 14 déc. 2024. 05:54Le Canadien n’a pas volé les deux points à l’enjeu samedi soir à Nashville.
Avec l’opportunisme qui lui a permis de marquer trois fois au premier tiers et les deux poteaux qui ont aidé la cause de Carey Price, le Tricolore s’est offert une avance confortable. Une avance qui aurait dû être suffisante pour compléter un rare match tranquille. Une rare victoire convaincante depuis un mois.
Ç’aurait été trop facile. Ou trop beau. Ou les deux…
L’entraîneur-chef Michel Therrien l’a admis bien candidement après la rencontre : les performances de son équipe fluctuent au rythme d’une raison que la raison ne comprend pas toujours.
Comment diable expliquer que le Canadien, chanceux de sortir de la première avec une avance de 3-0, a pu s’écraser autant qu’il ne l’a fait en période médiane, laissant les Predators tirer 20 fois sur Carey Price?
«La raison m’échappe», a convenu Therrien.
Après avoir été dominés 8-0 lors de leurs huit dernières premières périodes, les joueurs se seraient-ils soudainement crus meilleurs qu’ils ne le sont vraiment ?
C’est difficile à croire. Surtout après la dégelée encaissée jeudi à St Louis. Après la raclée encaissée il n’y a pas si tant longtemps face aux Kings de Los Angeles. Après les victoires loin d’être convaincantes aux dépens des Islanders de New York, des Sabres de Buffalo, des Coyotes de Phoenix et des Devils du New Jersey.
Mais c’est vraiment l’impression que cela donnait.
Parce que les Predators de Nashville ne forment pas une puissance de la LNH, loin de là, qu’ils n’ont pas joué beaucoup mieux, ou beaucoup plus mal que le Canadien, que leur gardien numéro un Pekka Rinne manque à l’appel, la troupe de Michel Therrien a trouvé le moyen de gagner.
Encore…
C’est tout à son honneur, car ça sauvera la pause de Noël. Une pause exceptionnellement longue cette année puisque le Tricolore ne jouera pas avant samedi prochain, lors de sa première escale de l’année à Tampa.
Desharnais récompensé
Ce 22e gain de la saison est aussi tout à l’honneur de David Desharnais qui a marqué le but de la victoire.
Après un début de saison affreux (une passe en 19 rencontres), début de saison qui a permis à ses détracteurs de le lapider de critiques, le petit joueur de centre s’est bien repris depuis. Il revendiquait trois buts et 13 points en 16 matchs après d’affronter les Preds samedi.
Bon! Trois buts et 13 points en 16 matchs, ce n’est pas assez pour gagner le trophée Art Ross ou le trophée Hart. Ça non! Mais ce sont des statistiques honnêtes auxquelles les fans du Canadien sont en droit de s’attendre de la part de Desharnais.
Obligés de freiner leurs critiques à l’endroit de Desharnais depuis quelques semaines, les détracteurs du petit DD fourbissaient leurs armes depuis quelques matchs. Quelques-uns lançaient même ça et là qu’on revoyait le vrai Desharnais depuis quelques matchs.
Ils sont restés cois après le but gagnant de Desharnais en prolongation samedi.
On va régler une chose tout de suite : Desharnais aurait pu être puni pour avoir accroché Mattias Ekholm avant de lui voler la rondelle et d’aller marquer le but de la victoire.
Il aurait peut-être même dû être puni.
Sauf que les efforts multipliés par Desharnais au cours d’une présence étincelante lui ont valu de profiter du bénéfice du doute.
Desharnais a travaillé d’arrache-pied sur sa présence. Pendant que Ekholm jouait en « super slow-mo » sur sa sortie de zone, Desharnais a puisé dans ses réserves pour le rejoindre et lui voler la rondelle.
Les arbitres ne sont pas restés insensibles. Ils ont récompensé les efforts du petit joueur de centre du Tricolore. Ils se sont montrés sévères à l’endroit du défenseur des Preds qui n’aurait jamais été rejoint s’il avait affiché le 100e de la combativité affichée par Desharnais.
Et comme les arbitres avaient fermé les yeux sur la mise en échec par derrière aux dépens d’Andrei Markov, mise en échec qui a conduit au but égalisateur et qui a propulsé le match en prolongation, impossible de parler de match donné par les arbitres.
Le Canadien n’a pas volé la victoire samedi.
Il ne la méritait peut-être pas plus que les Preds non plus.
Mais pour la qualité de son effort et la paresse affichée par Ekholm sur le jeu décisif, on doit reconnaître que l’issue du match a récompensé un joueur qui méritait de l’être.
Avec son quatrième but de la saison, son deuxième but gagnant – celui enfilé en tirs de barrage à Columbus ne compte pas officiellement – David Desharnais a prouvé qu’il a sa place au sein de la formation. Il a aussi démontré que Michel Therrien a eu raison de lui accorder plusieurs chances de se reprendre depuis le début de sa saison difficile.
Et Desharnais est mieux d’en profiter, ou de maintenir une production régulière. Car au-delà de ses qualités, de sa contribution et de son utilité, il est encore haut perché sur la liste des joueurs ciblés et critiqués à la moindre occasion par un pan de partisans. Et pas toujours pour les bonnes raisons…
Brière : ça en prendra davantage
Desharnais, Carey Price, P.K. Subban, Francis Bouillon, Tomas Plekanec (exception faite des mises en jeu), Brendan Gallagher et Max Pacioretty ont été les rares joueurs du Canadien à se faire remarquer pour les bonnes raisons.
Brandon Prust avait un mauvais match dans le système. Ça arrive. Et comme ça ne lui est pas arrivé souvent cette année, on va lui accorder le bénéfice du doute.
Douglas Murray n’a rien cassé non plus. Vraiment pas.
Mais c’est Noël.
Daniel Brière? À l’image de son équipe, il a bien amorcé le match. À l’image de son équipe, il s’est effacé ensuite et a connu quelques bonnes présences en fin de rencontre.
À son retour au jeu après un match passé sur la galerie de presse, Brière n’a pas mal fait. Mais il devra en faire davantage pour s’assurer obtenir plus de minutes et de meilleures minutes de temps d’utilisation.
Je n’ai jamais su si la poule était venue avant l’œuf ou le contraire.
Mais au hockey, le temps d’utilisation de qualité ne tombe pas du ciel. Il faut le mériter.
Je sais, David Desharnais en a obtenu pas mal même si son jeu était loin d’être à point. Mais en consultant les statistiques, vous verrez que Brière n’est qu’à 3:20 du temps d’utilisation moyen de Desharnais depuis le début de la saison.
C’est à lui de fournir les efforts qui lui permettront de forcer la main du coach pour combler le manque à gagner…
Les chiffres du match
0 – Les Predators de Nashville n’ont toujours pas gagné (0-15-1) lorsqu’ils tirent de l’arrière après 40 minutes de jeu cette saison…
0 – Même s’ils ont joué dangereusement avec le feu les joueurs de Michel Therrien n’ont pas encore perdu cette année en temps réglementaire (19-0-2) lorsqu’ils mènent après deux périodes cette année…
1 – À son premier match après avoir été rayé de la formation lors des cinq dernières parties, Francis Bouillon a disputé un fort match contre son ancien club. En près de 24 minutes de temps d’utilisation, Bouillon a asséné cinq mises en échec, bloqué trois tirs et maintenu un différentiel de +2…
2 – Victime de deux buts en désavantage numérique, le Canadien a mis un terme à sa séquence parfaite de 13 matchs consécutifs (38 en 38) sans accorder de buts à court d’un homme…
3 – Victime de trois buts marqués sur trois tirs consécutifs et sur seulement cinq tirs au total, le gardien Marek Mazanec a été chassé du match avec un peu plus de 5 minutes à faire au premier tiers samedi…
5 – défenseur le plus utilisé du Canadien (27 min 22 s) P.K. Subban a marqué son 5e but de la saison samedi. Il a aussi dominé son équipe avec six tirs au but, quatre tirs bloqués et un différentiel de +3…
8 – Seulement huit joueurs du Canadien ont obtenu des tirs au but samedi à Nashville. P.K. Subban (6) et Max Pacioretty (5) ont obtenu près de la moitié des tirs de l’équipe (11 sur 23). Ajoutez à ces 11 tirs, les quatre obtenus par Plekanec et il n’en reste plus beaucoup pour les autres…
89 – Mike Fisher a été impérial aux cercles de mises en jeu remportant 17 des 19 duels qu’il a disputés pour une efficacité colossale de 89 %. Tomas Plekanec (8 en 23) a été sa principale victime…
168 : Tomas Plekanec a rejoint Gilles Tremblay et Shayne Corson au 31e rang des marqueurs du Canadien lorsqu’il a enfilé son 168e but dans l’uniforme tricolore samedi…