MONTRÉAL – Carey Price ne veut pas critiquer ouvertement les dirigeants de la LNH, mais ses propos sont éloquents. La grande vedette du Canadien déplore la latitude accordée aux joueurs pour foncer sur les gardiens.

« On dirait que c’est rendu la façon de jouer : on fonce au filet, on pousse le gardien et on marque. Il faut mettre son pied à terre parfois », a déclaré Price qui a renvoyé la balle aux décideurs du circuit Bettman.

« Il faudra demander aux dirigeants. Mais les arbitres n’imposent plus de punition pour ces gestes. C’est seulement mon opinion », a-t-il commenté avec dépit.

Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de son entraîneur, Michel Therrien, de se prononcer sur le traitement qui est réservé aux gardiens aux quatre coins de la LNH.

« La Ligue se doit de protéger les gardiens, c’est très important. Je ne parle pas seulement de nous avec Carey, mais des autres gardiens également. Est-ce que c’est une tendance plus visible contre nous? Pas plus. Nous aussi, on fonce au filet, c’est important de le faire pour pouvoir marquer », a exprimé Therrien qui ne s’opposerait donc pas à une hausse des punitions pour obstruction sur les gardiens.

Chose certaine, les coéquipiers de Price ont apprécié son geste et ils ont senti que leur meneur s’est simplement exprimé d’une manière différente alors qu’il s’impose habituellement avec ses arrêts.

« J’ai aimé ça, il est très compétitif et on l’a vu d’une autre façon dans ce match », a jugé Torrey Mitchell.

« C’était génial et ce fut très bon pour le momentum, ça nous a donné un élan. Comme d’habitude, il a fait les choses à sa façon », a souligné Phillip Danault.

« Il a défendu son territoire et c’est son droit surtout que les adversaires essaient d’en profiter. On ne l’a pas assez bien protégé et il s’est chargé de se faire comprendre. Ça démontre de l’émotion et du caractère », a cerné Andrew Shaw. 

Nathan Beaulieu, qui ne recule jamais devant une petite confrontation aux poings, n’était pas surpris de voir Price « péter les plombs ».

« Pacioretty a joué avec une microfracture »

« C’est bien, c’est un gars passionné et l’un de nos plus grands meneurs. Ça démontre l’étendue de son caractère et à quel point il veut gagner », a dit Beaulieu qui n’aurait pas voulu se frotter à Price et son bouclier.

En ce qui concerne Therrien, la réaction de Price confirme que les choses étaient allées trop loin.

« Carey est toujours calme. Quand il décide de se défendre comme ça, tu sais que quelque chose de déplorable est arrivé. C’était la deuxième fois qu’il se faisait pousser », a prétexté l’entraîneur.

Quant à Price, il assure qu’il n’a pas visionné récemment des frasques de Ron Hextall et il admet que ses coéquipiers ont apprécié son geste.

« Je pense qu’ils étaient un peu reconnaissants et motivés par ça », a convenu celui qui avait peut-être eu une courte nuit de sommeil avec un bébé à la maison.

Exactement la contribution souhaitée

Avant d’entamer le match contre les Devils, Therrien et ses adjoints ont probablement imaginé un scénario idéal pour compenser les pertes d’Alex Galchenyuk et David Desharnais.

ContentId(3.1209988):Canadiens : Une première victoire sans Alex Galchenyuk ni David Desharnais (LNH)
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Les entraîneurs du CH devaient souhaiter une production bien répartie par leur effectif. Ils peuvent dire mission accomplie pour ce test contre les Devils et ils s’accrocheront à l’espoir que ça puisse se reproduire pendant quelques semaines.

Dans ce sens, le trio de Danault, Shaw et Artturi Lehkonen a ravi Therrien avec une prestation inspirée.

« Ils ont été très bons, j’ai aimé la chimie entre ces joueurs. Mais tous les trios ont été bons, notre rythme était élevé et on retire beaucoup de fierté de ça », a évalué Therrien.

Après une victoire aussi satisfaisante, l’entraîneur pouvait bien se permettre une petite blague à l’endroit de Danault.

« Il devait avoir de l’énergie puisqu’il n’est pas venu à l’entraînement ce matin », a-t-il lancé en riant.

Danault avait aussi le goût de rire à la suite de ce triomphe et de sa performance d’un but et une passe.

« J’étais pas mal blanc en début de journée. Mais, après ma sieste de six heures, je me sentais mieux », a-t-il conclu avec le sourire.