BROSSARD – Carey Price croit toujours qu’il appartient à cette race de gardien qui peut porter une équipe sur ses épaules et l’amener aux plus grands honneurs. Même à Montréal.

« Je crois sincèrement que je peux gagner la coupe Stanley », a énoncé Price devant la horde de journalistes venus lui dire au revoir lors du traditionnel bilan de fin de saison des joueurs du Canadien, samedi.

« Je crois avoir les habiletés et la mentalité pour y arriver, mais pour ce faire je dois porter mon jeu à un autre niveau. Maintenant, c’est à moi de trouver comment m’y prendre pour y arriver », s’est-il fixé comme objectif.

Les murmures qui suivent Price depuis son arrivée à Montréal gagnent en ampleur après chaque saison jugée insatisfaisante selon les critères imposés à un choix de première ronde qui suit les traces d’athlètes élevés depuis longtemps au rang de légendes.

Price connaît déjà une carrière plus que respectable pour un jeune homme de 25 ans. Nommé sur l’équipe d’étoiles des recrues à sa première saison, il a dominé la Ligue nationale au chapitre des victoires, avec 38, trois ans plus tard. Il compte à son palmarès trois participations au match des étoiles.

Mais son rendement en séries le suit comme un boulet dont il tarde à se départir. En 30 matchs dans la chaleur du printemps montréalais, Price affiche un dossier de 9-17. Personne n’a oublié qu’il avait relégué au banc lors du « printemps Halak » de 2010, la plus belle percée du Canadien en séries depuis son arrivée en ville.

« Mentalement, c’est difficile », a reconnu Price, qui se dit toujours rongé intérieurement par l’élimination en sept aux mains des Bruins de Boston, les éventuels champions, il y a deux ans.

« Je mentirais si je disais que c’est facile à vivre, mais c’est un traitement qui vient avec le job, quelque chose que je n’ai pas le choix d’accepter. C’est simplement comme ça que ça fonctionne ici. Vous serez inévitablement le bouc-émissaire un jour ou l’autre, vous devez apprendre à vivre avec. Et la même chose s’applique lorsque vous êtes le héros, parce que ça devient facile de laisser votre égo gonfler. Bref, c’est facile de croire qu’on est horrible et c’est facile de croire qu’on est excellent lorsqu’on joue ici. »

« C’est un défi mental avec lequel on apprend à composer. Si vous dépensez trop d’énergie à vous en faire avec ce que les gens pensent de vous, vous n’atteindrez jamais les buts que vous vous êtes fixés. »

 

«Je ne devrai pas être opéré»
«Je ne devrai pas être opéré»

Six semaines de convalescence

Price s’est étiré un ligament du genou gauche sur le dernier but qu’il a accordé cette saison, celui qui a permis aux Sénateurs d’Ottawa de créer l’égalité avec 23 secondes à faire dans la troisième période du quatrième match de la série.

« J’ai essayé de me relever et de joindre mes genoux, mais le gauche a plié comme un genou ne devrait pas plier. J’ai senti une douleur perçante et j’ai tout de suite su que quelque chose clochait », a-t-il détaillé.

Price évitera la table d’opération. Il fait face à une convalescence d’une durée de six semaines et s’attend à être en pleine forme pour le début du prochain camp d’entraînement et d’une année olympique à laquelle il espère pouvoir participer.

« C’est difficile d’accepter que sa saison puisse prendre fin de la sorte, a-t-il reconnu. Le plus malheureux avec cette blessure, c’est le moment où elle est survenue. »

Price, qui retournera dans l’Ouest canadien après s’être soumis aux examens médicaux requis par le personnel de l’équipe, jette tout de même un regard satisfaisant sur sa sixième campagne de la LNH.

« En général, ça a été une saison agréable. Les trois dernières semaines ont été difficiles, mais on peut soutirer beaucoup de positif de cette expérience. Avec le calendrier chargé, c’était difficile de travailler sur les points à améliorer et de passer du temps de qualité avec Pierre Groulx, mais on va pouvoir remédier à la situation l’an prochain. »

« On a connu une certaine forme de succès cette saison. Maintenant, nous devons trouver les facettes que nous devons améliorer pour faire de cette équipe une équipe championne. »