Les Predators ont donc vengé leur revers encaissé lors de leur visite annuelle au Centre Bell le 20 janvier dernier. Ironiquement, c’est P.K. Subban, en prolongation, qui avait marqué le but de la victoire.

Mardi, P.K. était au cachot pour voir Mike Ribeiro servir une passe parfaite à Filip Forsberg qui a inscrit son 22e but de la saison pour donner un gain de 3-2 en prolongation aux Predators. C’était le sixième but gagnant de la recrue des Preds. Un sommet d’équipe sur un pied d’égalité avec James Neal.

En passant, Mike Ribeiro, qui disputait son 11e match en carrière contre le Canadien, a récolté deux passes. En 11 matchs, le petit Mike a fait très mal au Tricolore comme le confirment ses trois buts et 11 mentions d’aide. Quatorze points en 11 parties, c’est des points en Simonac !

Malgré la défaite, les fans du Canadien ont eu droit à un très bon match. Et comme leurs favoris ont atteint le plateau des 100, et qu’ils se réveillent au premier rang du classement général, il n’y a pas de quoi broyer du noir.

Au contraire.

Cent points ce n’est pas rien. Même si Carey Price en a donné 10, 15, ou 20. En plus, 100 points deux saisons de suite, c’est énorme. Une première depuis la fin des années 70 et début des années 80.

Ça mérite d’être souligné. Et même d’être célébré.

La course au trophée Hart 

Dans le cadre d’un duel plus qu’attendu entre les deux meilleurs gardiens de la LNH, les deux gardiens qui sont en lutte pour les trophées Hart et Vézina, Carey Price et Pekka Rinne ont été fidèles à leur réputation. Ils ont été excellents.

Rinne a été plus généreux que Price sur les rebonds accordés au Tricolore. C’est d’ailleurs sur l’un de ces rebonds que Brendan Gallagher a nivelé les chances en début de période médiane.

Rinne ne pouvait rien de rien sur le but de Desharnais qui a profité d’une passe savante de P.A. Parenteau pour tirer dans une cage déserte et marquer son 13e de la saison.

En début de troisième période, alors que son équipe tirait de l’arrière 2-1, Rinne a sorti la jambière droite devant Tomas Plekanec à qui il a volé un but.

Cet arrêt a marqué le point tournant de la rencontre.

Car dans les secondes suivantes, Ryan Ellis nivelait les chances avec un tir anodin de la pointe que Jeff Petry – agenouillé pour bloquer la rondelle, le défenseur a plutôt déjoué son gardien – a fait dévier derrière Carey Price.

Je veux bien croire que le match s’est décidé en prolongation, mais sans ce vol de Rinne aux dépens de Plekanec – le Finlandais a ajouté un autre arrêt solide devant Alex Galchenyuk plus tard en troisième – il n’y aurait pas eu de prolongation.

Et Price ? Dans la défaite, il a été très solide aussi. Pas aussi spectaculaire qu’on l’a vu à plusieurs reprises cette année, mais très solide avec ses 28 arrêts vs les 27 de Rinne.

Sur le premier but, Price s’est fait déjouer par Mattias Ekholm qui était sur les genoux lorsqu’il a tiré. Tout un jeu. Mais que diable ont fait Subban, Markov et Plekanec si ce n’est que d’aider la cause de l’attaquant des Preds en lui ouvrant toute grande la porte de l’enclave ?

Bien que les Fans des Predators aient scandé à quelques occasions des MVP ! MVP ! MVP ! pour mousser la candidature de leur favori dans la course au trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe – on pourrait aussi ajouter le trophée Vézina – Rinne malgré la victoire n’a certainement pas réduit l’écart qui le sépare de Carey Price dans la course aux deux trophées.

C’est du moins mon avis…

Subban à bout de souffle

Avec sa pénalité aux dépens de Filip Forsberg, pénalité qui a pavé la voie au but qui a propulsé les Predators vers la victoire, P.K. Subban s’est attiré les foudres de bien des amateurs.

C’est normal.

P.K. n’a pas bien paru sur le jeu. C’est vrai. Mais ce n’est pas tant son geste aux dépens de Forsberg qui est en cause comme le fait qu’il a étiré sa présence (69 secondes) trop longtemps. À bout de souffle, P.K. était très vulnérable et c’est parce qu’il ne pouvait rejoindre la recrue des Predators qu’il a sorti le crochet au lieu de donner quelques coups de patin énergiques.

On peut reprocher ce jeu à Subban. Mais il ne faut pas en faire un plat non plus. Car dans l’ensemble Subban a disputé un fort match encore hier.

Si vous voulez l’épingler pour quelque chose, il faudrait lui reprocher d’avoir cadré seulement trois des neuf tirs qu’il a tentés. Plus encore, d’avoir décidé de passer la rondelle à quelques occasions au lieu de tirer alors qu’il était en mesure de le faire au beau milieu de l’enclave.

Quand le Bon Dieu a été assez généreux pour te donner la puissance et la précision dont il a fait cadeau à P.K. Subban c’est un péché mortel de ne pas l’utiliser.

Fort heureusement, P.K. l’utilise souvent et à bon escient. Mais hier, il ne l’a pas fait assez. 

Pourquoi deux attaquants ? 

Obligé de se défendre à trois contre quatre joueurs des Predators, Michel Therrien a décidé d’envoyer deux attaquants (Plekanec et Eller) et un seul défenseur (Emelin) devant Carey Price.

Une bonne idée ?

Ma réponse est oui !

Premièrement, le coach du Canadien avait deux joueurs en mesure de remporter une mise en jeu importante en zone défensive. Ça compte. Cela dit, Plekanec (4 en 17 pour 24 %) et Eller (2 en 12 pour 17 %) ont connu une soirée de misère à Nashville aux cercles des mises en jeu. Mais bon !

Deuxièmement, Plekanec et Eller sont rapides, capables de marquer des buts – je sais qu’Eller n’en a pas beaucoup cette année, mais il est très capable de marquer – en plus d’être solides en défensive.

Plus encore, le Canadien évoluait contre un club de l’Ouest hier soir. Le point que les Predators ont obtenu en prime en battant le Canadien ne nuit pas le moindrement au Tricolore alors que si le Canadien avait affronté un rival de l’Est, ce point aurait eu un impact différent.

Pour cette raison, je trouve toujours que les coachs sont trop conservateurs dans leurs sélections de joueurs envoyés en prolongation dans le cadre de match contre des équipes de l’autre association. Le point d’extra tu veux le gagner et tu ne risques rien en le perdant. Pourquoi alors ne pas miser sur l’attaque bien plus que sur la défensive ? Pour respecter les systèmes ? Je veux bien, mais j’aimerais voir plus souvent trois attaquants et un seul défenseur lors des prolongations. Bien sûr lorsque l’adversaire vient de l’Ouest et non de l’Est.

Entre les lignes

P.A. Parenteau a retrouvé Max Pacioretty et David Desharnais à Nashville. Sa passe sur le but de son petit joueur de centre lui a permis d’amasser un quatrième point à ses six derniers matchs. Ce n’est pas mal. Comme il le fait traditionnellement lors de son anniversaire – c’était son 32e mardi – Parenteau a récolté un point… dans le cadre d’un revers de son équipe...

Brendan Gallagher a disputé un autre match sensationnel avec ses cinq tirs cadrés sur les six tentés et ses quatre rondelles volées aux Predators à qui il n’a pas fait le cadeau du moindre revirement.

Je n’ai pas de réponse à vous offrir – peut-être était-il blessé ou grippé – mais je ne comprends pas pourquoi Dale Weise n’a effectué que14 présences totalisant 7 :54  de temps d’utilisation...

Je me demande aussi, et si Weise était blessé ou grippé je comprendrais, comment il se fait que Devante Smith-Pelly a quant à lui obtenu autant de temps de jeu. DSP est toujours très lent. Il ne complète pas grand-chose offensivement et il s’est même retrouvé les quatre fers en l’air plus d’une fois à Nashville mardi. Je veux bien être patient avec DSP et je comprends très bien que sa contribution avec le CH dépasse sa récolte de points. Mais il est lent, très lent, trop lent pour rendre service aux joueurs qui évoluent à ses côtés...

Des sept revers encaissés au Bridgestone Arena, les Predators en ont subi trois seulement contre des équipes des l’Est. Pittsburgh (3-0), Detroit (4-3) et New York (Islanders) 4-3, sont sortis en chantant de Nashville cette année...