Après avoir ratifié le contrat le plus lucratif de l’histoire du Canadien, Carey Price a amorcé la saison avec encore plus de pression sur ses épaules. Même si son nouveau contrat ne prend effet qu’à partir de la prochaine campagne, les gens veulent assister à des performances à la hauteur d’un gardien valant 10,5 millions $ par saison.

 

Malheureusement, en combinant les difficultés de Price en début de saison à sa blessure et aux performances poreuses de la défensive, cela a fait en sorte que Price a sans doute connu son pire début de saison en carrière. Il a d’ailleurs raté trois semaines d’activités en raison d’une blessure au bas du corps.

 

Depuis que Price est de retour dans la formation, ses chiffres sont spectaculaires, bien qu’il ne semble toujours pas être lui-même. La principale force de Price est son jeu de pied, ce qui lui permet de se déplacer latéralement d’un côté à l’autre et d’exploser pour bien couvrir l’angle de tir. Cependant, il glisse actuellement plus souvent sur ses jambières qu’il ne reste debout sur ses patins. Cela fait en sorte qu’il a moins de contrôle lors des jeux menant à une deuxième chance de marquer ou lorsqu’une passe rapide l’oblige à s’ajuster dans la seconde.

 

Comme Paul Campbell l’a mentionné su rle site The Athletic, le changement de style de jeu de Price semble avoir pour objectif d’être plus efficace lorsque les tirs sont déviés vers le bas du filet. Il a souvent été battu sur ces actions en début de saison, alors que ses défenseurs l’ont déjoué plus fréquemment que ses adversaires.

 

Ce style de jeu semble être une stratégie en vue de compenser une blessure nuisant à son patinage plutôt qu’être un changement qui va s’inscrire dans le long terme. En effet, en n’exploitant pas à son plein potentiel la principale force de Price comme gardien, ce serait tout simplement un gaspillage de talent.

 

Ceci étant dit, il ne fait aucun doute que cet ajustement au jeu de Price rapporte des résultats positifs, même si ce n’est pas la stratégie qu’il faudra prôner lorsque Price sera en pleine forme physique.

 

Une façon de décortiquer dans quelle mesure le jeu de Price a changé est de s’attarder à son pourcentage d’arrêts selon la provenance des tirs.

 

Le pourcentage d'arrêts de Carey PriceLe pourcentage d’arrêts de Price dans le bas de l’enclave est passé d’inférieur à la moyenne à significativement supérieur à celle-ci, alors que près de la moitié des buts sont marqués depuis cet emplacement. Cette hausse du pourcentage d’arrêts est également applicable au haut ouest de l’enclave, à l’extérieur nord-est, à la pointe est et à la pointe ouest.

 

Là où Price s’est le plus amélioré, c’est par rapport aux tirs provenant du haut ouest de l’enclave, zone où son rendement était pitoyable avant d’être placé sur la liste des blessés. Cependant, il faut souligner qu’il est toujours plus faible lorsque les tirs sont décochés depuis sa droite. Son pourcentage d’arrêts est encore inférieur à la moyenne de la ligue par une marge significative lorsqu’un lancer provient de la périphérie depuis son côté droit.

 

Cette faiblesse s’inscrivant dans la durée quant aux tirs provenant de sa droite est probablement un indice comme quoi quelque chose le dérange. Carey Price n’a jamais été un gardien de but qui a accordé beaucoup plus de buts sur un côté comparativement à l’autre.

 

Ce phénomène est d’autant plus particulier considérant que Shea Weber, même s’il a raté quelques parties, est le meilleur défenseur du Canadien au moment de protéger la zone dangereuse et que Jeff Petry est le deuxième. Tous les deux jouent à la droite de Price. Il est difficile de comprendre que Price affiche un pourcentage d’arrêts beaucoup plus faible face aux tirs provenant de la droite, surtout que cette zone est mieux patrouillée, s’il ne joue pas en dépit d’une blessure persistante.

 

Malgré quelques lacunes incessantes dans son jeu, Price a été en mesure de gonfler la confiance du Canadien en défensive, n’accordant presque pas de buts depuis le bas des cercles et améliorant grandement son contrôle des retours.

 

Le contrôle des retours de Carey PriceAvant que Price ne prenne du temps de repos pour guérir sa blessure, seulement 19,7 % des tirs reçus n’avaient pas engendré de retour de lancer.  Si Carey Price a une marque de fabrique, c’est que les tirs dangereux finissent souvent dans son plastron sans qu’il n’accorde de retour. C’est attribuable à son positionnement parfait et à son excellent contrôle des retours. Que sur plus de 80 % des tirs reçus par Carey Price, l’adversaire avait la chance de récupérer un retour de lancer était choquant dans le cas de Price.

 

Maintenant, tout est revenu à la normale, alors qu’à peine plus de la moitié de l’ensemble des tirs reçus par Price provoquent un retour de lancer. C’est l’un des meilleurs taux dans la LNH.

 

Cette chute spectaculaire du nombre de retours accordés signifie également qu’au lieu que 35 % des tirs qu’il reçoit provoquent un retour dans la zone payante, ce nombre a maintenant chuté à 20 %, et Price récupère la majorité de ces rondelles libres.

 

Similairement, les retours juteux accordés dans le haut de l’enclave, qui sont beaucoup plus faciles à récupérer pour l’adversaire, ont été réduits de moitié. C’est un bon indice comme quoi la hausse du pourcentage d’arrêts de Price est grandement imputable  à son habileté de limiter le nombre de chances de marquer de l’adversaire en contrôlant mieux les tirs initiaux.

 

Clairement, c’est une facette du jeu de Price où sa blessure n’a pas d’impact. Ses problèmes à cet égard en ce début de saison étaient probablement techniques, ou peut-être la résultante d’une frustration continue comme les choses n’allaient pas bien.

 

Peu importe, si Price est capable d’arrêter 93 % des tirs qu’il reçoit, alors qu’il ne joue pas avec le meilleur style de jeu, n’étant probablement pas en pleine santé, le Canadien connaîtra peut-être une deuxième moitié de calendrier du tonnerre, ce qui pourrait lui permettre de sauver sa saison. Price est encore du lot des joueurs pouvant changer le cours d’une partie. Lorsqu’il est à son meilleur, il est peut-être le joueur pouvant faire la plus grande différence.