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Faites votre bulletin des joueurs

 

GLENDALE, Arizona - Si tu es pour rejoindre l’illustre Jacques Plante à titre de seul autre gardien de l’histoire du Canadien à avoir signé 300 victoires avec le Tricolore, aussi bien le faire avec éclat. Avec panache. Avec brio.

 

C’est en plein ce que Carey Price a fait alors qu’il a auréolé ce 300e gain – une victoire de 2-1 aux dépens des Coyotes de l’Arizona – de 36 arrêts, dont plusieurs aussi difficiles que cruciaux.

 

Contrairement à ses coéquipiers visiblement amoindris par le fait qu’ils disputaient un deuxième match en deux soirs, Price semblait au sommet de sa forme dans le cadre de sa 14e victoire en 28 matchs disputés cette saison (14-10-4). Particulièrement en période médiane alors qu’il s’est dressé devant son but pour racheter des revirements et des erreurs en défensive qui ont ouvert la voie à plusieurs bonnes occasions accordées aux Coyotes.

 

Du bout des jambières, autant sur sa droite qu’à sa gauche, avec sa mitaine, Price s’est imposé à titre de meilleur joueur des deux camps sur la patinoire. Et comme il le fait souvent lorsqu’il est au sommet de son art, Price a donné l’impression de multiplier des arrêts de routine alors qu’ils étaient en réalité bien plus difficiles à réaliser.

 

Lorsqu’on lui a demandé de déterminer à combien oscillait l’aiguille sur le cadran mesurant son niveau de confiance et d’aisance devant le filet, Price a répondu en souriant : « Quelque part entre 1 et 10. »

 

Cette boutade qui a marqué son point de presse mettait en évidence deux choses importantes à mes yeux : un niveau de confiance qui est nettement supérieur à celui du début de saison alors que Price a créé une commotion qui a duré quelques semaines lorsqu’il a reconnu avoir des ennuis entre les deux oreilles après une sortie difficile et un revers encaissé aux mains des Sabres de Buffalo au Centre Bell. Et une bonhomie qui témoigne d’un plaisir retrouvé devant son filet.

 

Deux critères essentiels pour permettre à Price de remplir ses fonctions de leader incontesté du Canadien et de retrouver sa place parmi les meilleurs gardiens de la LNH.

 

« Je l’ai dit devant les joueurs tout à l’heure et je vais le redire devant vous : Carey s’est tenu sur la tête pour nous garder dans le match ce soir », a d’ailleurs commenté l’entraîneur-chef Claude Julien.

 

« Carey est toujours bon, mais ce soir il l’a été encore davantage. Nous lui devons la victoire », a enchainé le capitaine Shea Weber qui, en dépit son cinquième but de la saison, un but qu’il a marqué à l’aide d’un puissant tir frappé sur réception décoché lors d’une attaque massive, n’a pas disputé un grand match. Surtout en défensive.

 

« Je suis heureux d’avoir pris part à cette 300e victoire. Il mérite pleinement ce gain et tous les autres qu’il a signés. Carey est tout simplement le meilleur gardien au monde », a ajouté Max Domi.

 

Duel Domi-Galchenyuk

 

Dans le cadre de son retour à Phoenix, Max Domi tout comme Alex Galchenyuk qui croisait son ancienne équipe pour la première fois depuis que les deux joueurs ont changé de camp l’été dernier retenaient toute l’attention depuis quelques jours.

 

Sans être mauvais, les deux joueurs se sont toutefois faits plutôt discrets sur la patinoire. Ils sont loin d’avoir répondu aux attentes associées au duel attendu.

 

Ils se sont contentés de deux tirs chacun. Galchenyuk, après être sauté sur un retour accordé par Price à la suite d’un bel arrêt en fin de deuxième période, a frappé le poteau alors qu’il a tiré d’un angle fermé. Domi a raté une belle occasion lui aussi. Rejoint par Jonathan Drouin qui lui a acheminé une passe savante à la gauche du gardien Darcy Kuemper, Domi a décidé de jongler avec la rondelle au lieu de profiter du fait que le gardien des Coyotes était en déséquilibre et semblait battu. Domi a tellement jonglé avec la rondelle qu’il l’a perdu sans même obtenir d’occasion de marquer.

 

En fin de rencontre, alors que le gardien Kuemper avait été rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant, Domi a orchestré une poussée en territoire des Coyotes. Son tir a toutefois raté la cible.

 

En chiffres : Price parmi les plus grands de l'histoire du CH

Un but dans un filet désert aurait été bien ironique puisque Domi a essuyé des tas de critiques en Arizona l’an dernier alors que quatre des neuf buts qu’il a inscrits en saison ont été marqués dans des cages désertes...

 

Exception faite de deux souhaits de bienvenue lancés à Max Domi à l’écran géant en première et troisième périodes, les meilleurs moments de la soirée retrouvailles impliquant Galchenyuk et Domi se sont déroulés sous les gradins après le match et non sur la patinoire lors de la rencontre.

 

Fraîchement douché avant de prendre la direction de Las Vegas avec ses coéquipiers, Domi a salué chaleureusement d’anciens coéquipiers et plusieurs employés du Gila River Arena et membres de l’organisation des Coyotes venus à ses devants près du vestiaire du Tricolore.

 

À quelques pas de là, mais en survêtements encore détrempés et avec une casquette aux couleurs des Coyotes sur la tête, Galchenyuk a fait l’accolade à plusieurs anciens coéquipiers tirés à quatre épingles qui sortaient du vestiaire.

 

Galchenyuk a été particulièrement chaleureux avec Brendan Gallagher, son copain des premières heures avec le Canadien, à qui il a semblé avoir pardonné le coup de poing au menton qu’il lui a asséné au terme d’une mêlée autour du filet de Carey Price en fin de rencontre.

 

Une rondelle en cadeau

 

Si les marqueurs reçoivent des rondelles en guise de cadeau pour souligner les buts importants enfilés au cours de la carrière, on donne quoi à un gardien pour souligner sa 300e victoire en carrière?

 

Eh oui! Une rondelle... Une rondelle que Price a d’ailleurs bien l’intention de conserver.

 

« Pourquoi pas? C’est un beau cadeau et l’organisation fait du bon travail pour la placer dans un cadre qui rappelle les circonstances de la partie. C’est une étape importante de ma carrière et je garderai ce souvenir dans mon sous-sol avec tous les autres souvenirs commémorant des moments importants de ma carrière.

 

Tel que mentionné en entrée de jeu, Jacques Plante est le seul autre gardien du Canadien à avoir atteint et dépassé le plateau des 300 victoires – il en compte 314 – dans l’uniforme du Tricolore.

 

Price devient aussi le 35e gardien de l’histoire de la LNH à atteindre ce plateau important. Outre Jacques Plante, quatre autres gardiens ont signé au moins une victoire avec le Tricolore : Patrick Roy (289), Rogatien Vachon (108), Lorne « Gump » Worsley (90) et Andy Moog (18).

 

Trios chambardés

 

Bien qu’il soit revenu avec la même formation qui avait perdu 2-1 au Colorado mercredi, Claude Julien a décidé de chambarder ses trios avant le match.

 

Associé à Phillip Danault et Gallagher depuis le début de la saison, Tomas Tatar a été remplacé par Paul Byron. Tatar s’est retrouvé à la gauche de Jesperi Kotkaniemi. Andrew Shaw a complété ce trio sur le flanc droit à la place d’Artturi Lehkonen qui a été promu avec Jonathan Drouin et Domi.

 

C’est d’ailleurs Byron, rejoint par Danault qui lui a servi une très belle passe dans l’enclave, qui a marqué le deuxième but en tout début de troisième période. Ce but, le huitième de Byron en 22 matchs, est devenu son deuxième but gagnant de la saison.

 

Pourquoi tous ces changements?

 

« C’était simplement une façon pour moi de provoquer une étincelle offensive. Je l’ai dit ce matin (jeudi) on doit être plus incisif autour du filet adverse. On doit jouer comme on le faisait plus tôt cette saison afin de créer de l’offensive et de marquer des buts. Je ne sais pas combien de temps ces changements tiendront, mais il est parfois bénéfique de sortir les gars de leur zone de confort afin de les fouetter un peu. C’est ce que je cherchais à faire », a expliqué Claude Julien.

 

Comme ses coéquipiers, Danault a bien accueilli la décision de son coach.

 

« Ça faisait quelques matchs que nous avions de la difficulté à produire. Les matchs sont de plus en plus serrés. Ça devient de plus en plus difficile à marquer. Ce n’est rien de personnel. C’est simplement une façon de secouer l’équipe et ces changements ont apporté un vent de fraîcheur qui a servi la cause de l’équipe ce soir. »

 

En bref

 

  • Shea Weber a marqué son cinquième but en 12 matchs cette saison. C’était son premier en avantage numérique. Ce but, son 95e en carrière en attaque massive lui a permis de rejoindre Rob Blake au septième rang des défenseurs les plus prolifiques en attaque massive dans l’histoire de la LNH. Cette statistique fournie par nos collègues de TSN rappelle que Paul Coffey occupe le premier rang avec 119 buts marqués en attaque massive. Denis Potvin (118), Raymond Bourque (105), Al McInnis (104), Phil Housley (103) et Brian Leetch (96) sont les seuls à devancer Weber et Blake. Quand on consulte cette liste, on ne peut s’empêcher de remarquer que Weber est le seul du groupe à avoir disputé tous ses matchs depuis 2005 alors que ceux qui le précèdent ont eu la chance de jouer à une époque où les gardiens étaient beaucoup moins solides et qu’il était bien plus facile de les déjouer avec des tirs de la pointe...

 

  • Le Canadien s’est rendu à Las Vegas immédiatement après la rencontre. Claude Julien a donné congé à ses joueurs jusqu’à l’échauffement du match qu’ils disputeront à 13 h samedi – 17 h heure de l’Est – au TMobile Arena face aux Golden Knights...

 

  • Les Coyotes ont perdu une deuxième fois cette semaine contre une équipe qui faisait escale à Glendale dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs. Ce faisant, ils ont prolongé à trois leur série de défaites consécutives et ils n’affichent maintenant qu’un gain à leurs huit derniers matchs (17-0). Une séquence qui pourrait se prolonger puisque c’est l’Avalanche du Colorado armé du meilleur trio de la LNH qui débarquera au Gila River Arena samedi. Comme si les choses n’allaient pas déjà assez mal, les Coyotes n’ont qu’un gain à domicile à leurs neuf derniers matchs (1-7-1) devant leurs partisans. Ils ont aussi la pire fiche de la LNH à domicile (6-10-1) jusqu’ici cette saison...
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