Brandon Prust n’est pas du style à se retenir dans ses déclarations et il n’a pas hésité à décrier l’incident de Chris Kreider qui a mené la blessure de Carey Price lors du premier match.

Le robuste attaquant du Canadien considère que Kreider n’a rien fait pour prévenir le violent contact avec le joueur clé du Tricolore.

« Tout le monde dit que c’est accidentel, mais ça me semble plutôt accidentel avec des intentions. Nous jouons dans la LNH, nous savons comment tomber et ne pas placer les patins devant. Il n’a rien fait pour éviter ce contact », maugréait Prust qui a rappelé que Kreider avait agi de la même manière face à Marc-André Fleury.

« Ce n’était peut-être pas entièrement délibéré, mais il n’a rien fait pour éviter ce contact. Je ne dis pas que Kreider est un joueur salaud, mais nous savons comment tomber », a-t-il poursuivi et répété.

Après avoir revu la séquence à plusieurs occasions, Michel Therrien a légèrement modifié sa perception selon laquelle il s’agissait d’un geste purement accidentel.

« C’était une chute accidentelle, mais il n’a pas vraiment fait d’efforts pour éviter la collision. Ça lui est déjà arrivé dans le passé et son intention n’était peut-être pas de frapper le gardien, mais les joueurs doivent faire tout en leur possible pour échapper à ce scénario et c’est difficile de dire que ce fut le cas », a jugé Therrien avec une meilleure connaissance du dossier.

David Desharnais avait tenu le même genre de discours, mais avec un peu plus de retenue la veille. De sa position de gardien, Peter Budaj n’a pas voulu lancer de pierre à Kreider.

« Je crois que c’était un jeu accidentel, il arrivait avec beaucoup de vitesse et c’est un joueur imposant. Il a un peu perdu son équilibre à mon avis et on sait que les joueurs foncent au filet avec encore plus de conviction en séries », a-t-il analysé.

Davantage une question d’effort et non d’ajustements

On aurait pu s’attendre à ce que le Canadien procède à une exhaustive séance vidéo dimanche matin pour souligner toutes les gaffes commises dans le match d’ouverture de la finale de l’Association Est. Toutefois, les joueurs n’ont pas eu à revivre le film d’horreur du dernier match car l’équipe prétend que la solution est simple.

« Quand on parle d’un mauvais match, est-ce qu’on peut s’entendre que c’était mauvais à tous les niveaux… », a tranché Therrien avec honnêteté. « On ne peut pas vraiment en retenir quelque chose de positif. »

Une frousse au Centre Bell



« Ça arrive à toutes les équipes de s’enfarger, mais nous avons toujours réagi de la bonne manière et je m’attends à une attitude exemplaire pour le deuxième match », a-t-il aussi mentionné.

Therrien n’a pas eu besoin de convaincre ses joueurs sur ce verdict.

« Nous n’étions tout simplement pas prêts pour ce match. Nous savons que nous n’avons pas joué à la hauteur. Si nous pouvons déployer autant d’intensité que face à Boston, la situation sera différente », a assuré Budaj qui continue de se préparer au mieux de ses possibilités dans l’éventualité que Price ne puisse entamer la deuxième rencontre.

« Nous n’avons pas besoin de faire des ajustements, il faut simplement retrouver notre aplomb en utilisant notre vitesse et notre implication physique », a ajouté Dale Weise à cette vision des choses.

Face à lui dans le vestiaire, Brendan Gallagher tenait un discours fort similaire et on peut se fier sur lui pour vouloir manger les bandes et déranger Henrik Lundqvist à profusion lundi soir.

« C’est davantage à propos de l’effort et de l’exécution. Il faut revenir à ce qui nous a souri face aux Bruins et au Lightning », a-t-il noté.

Si les corrections au plan de match ne sont pas nécessaires selon les joueurs, Therrien pourrait être tenté d’insérer Alex Galchenyuk dans sa formation si celui-ci est prêt à disputer un match éliminatoire.

« Je crois qu’il (Galchenyuk) est excité, il a investi beaucoup d’efforts pour retrouver la santé. Nous savons qu’il sera prêt quand les entraîneurs décideront de l’envoyer dans la mêlée », a déclaré Gallagher au sujet de son ami qui a fait du temps supplémentaire après l’entraînement.

Sur ce dossier, l’entraîneur a seulement dit qu’il y a toujours une possibilité et il a précisé qu’il n’a pas encore songé à retirer Thomas Vanek de sa formation.

Ce premier match a permis de constater à quel point les Rangers constituent un adversaire redoutable et l’entraîneur a sauté sur l’occasion pour vanter les qualités de la troupe d’Alain Vigneault.

« On savait exactement à quoi s’attendre des Rangers dont avec leur rapidité, mais c’est probablement notre plus gros défi depuis le début des séries. C’est une très bonne équipe, mais l’important demeure de s’assurer de jouer du hockey inspiré pour se donner une chance de gagner », a conclu l’entraîneur.