Le Canadien a fait oublier ses sorties mollassonnes face aux Red Wings et aux Hurricanes. Beaucoup plus actif et impliqué, il a facilement battu (3-1) les Sénateurs d’Ottawa pour une troisième fois de suite. Pour une troisième fois en huit jours.

Bon! Ce n’a peut-être pas été aussi facile que je vous l’indique en introduction : le Canadien a quand même été dominé 32-24 au chapitre des tirs cadrés. Les Sens ont aussi dominé les tirs décochés (64-51) et deux fois plutôt qu’une les poteaux sont venus en aide à Carey Price.

Mais le Canadien a beaucoup mieux joué que mardi et jeudi. Vous direz qu’il était facile de faire mieux et très difficile de faire pire.

Et c’est vrai!

J’ajouterais aussi que le Canadien a beaucoup mieux joué que dimanche dernier alors que les Sénateurs s’étaient perdus quelque part entre Ottawa et Montréal offrant au Tricolore une victoire sans appel aucun.

Le Canadien n’a pas été parfait samedi. Ça non! Le premier trio – je parle ici de Max Pacioretty et Alexander Radulov – ne s’est pas encore sorti du carré de sable dans lequel il patine depuis un mois. L’effort était là toutefois. Mais on attend toujours les résultats. D’ici leur éveil offensif, Pacioretty, Radulov et leur joueur de centre, peu importe son nom, n’affichent que deux buts – marqués par Pacioretty en avantage numérique et dans un filet désert – depuis le début du mois de mars. Conséquence directe de cette disette, le capitaine (3) et Radulov (2) – il a raté trois parties en raison d’une blessure – n’ont que cinq mentions d’aide en 11 parties.

Markov réveille l’attaque massive

En dépit des accrocs relevés lors du match et de ce passage à vide du premier trio, le Canadien a pu gagner grâce à l’avantage numérique. Un avantage numérique requinqué par le retour d’Andrei Markov à la pointe en compagnie de Shea Weber.

Markov a marqué deux fois samedi. Dont l’une en supériorité numérique. C’était son 7e match de deux buts en carrière avec le Canadien. Le premier depuis le 11 janvier 2014 pour le vétéran-défenseur qui n’a pas encore complété de tour du chapeau dans la LNH.

Markov s’est aussi fait complice du premier but de la rencontre. Un but de Shea Weber lui aussi marqué au cours d’une attaque massive.

Quand la défense passe à l’attaque, les ennuis du premier trio et des autres le cas échéant sont moins lourds à porter.

Avec les buts marqués par Markov et Weber samedi, les défenseurs du Canadien revendiquent cinq des neuf derniers buts du Tricolore. On s’entendra tous pour dire qu’il faudra un réveil collectif des attaquants pour maximiser les chances de victoires une fois en séries, mais la contribution des défenseurs est un plus dont bien peu de clubs peuvent se passer.

À commencer par le Canadien.

Et les clubs qui peinent à marquer, comme le Tricolore, doivent aussi pouvoir compter sur des unités spéciales capables de les empêcher de couler.

Les deux buts de samedi en attaque à cinq – en plus bien sûr de la tenue solide de Carey Price – représentent la meilleure nouvelle pour le Canadien.

Au fait : j’espère que Claude Julien et son groupe d’adjoints garderont Markov à la pointe. Là où il excelle. Là où il aurait dû garder sa place au lieu d’être écarté de la première unité comme on l’a vu trop longtemps pendant que le Tricolore a multiplié des essais moins concluants les uns que les autres.

Depuis, deux, cinq, dix ans, Andrei Markov a mis la rondelle sur la lame des bâtons des Sheldon Souray, Mark Streit, James Wisniewski et autres Marc-André Bergeron pour les aider à marquer à l’aide de puissants tirs frappés. Sans oublier les buts qu’il a lui-même marqués en se faufilant derrière les défenseurs et gardiens adverses avant de recevoir une passe et tirer dans une cage déserte.

Markov a peut-être vieilli, il doit peut-être être utilisé avec un brin de jugement pour maximiser sa forme physique, mais avec son intelligence du jeu, son expérience et tout ce qu’il peut apporter de bien et de bon au Tricolore, le bon vieux numéro 79 représente bien plus une source de solutions aux problèmes de l’attaque massive qu’une source d’ennuis.

Deuxième vitesse

Les Sénateurs repartent donc du Centre Bell avec leur petit bonheur pour une deuxième fois en une semaine. En perdant trois fois de suite contre leurs voisins du Québec, les Sens ont miné une fois encore leurs chances de dépasser Montréal au premier rang de la division Atlantique.

ContentId(3.1223428):CH : trois victoires en trois matchs contre les Sénateurs
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Vous direz, là encore avec raison, que la première place de la division Atlantique représente un cadeau empoisonné alors qu’un duel contre les Rangers de New York (quatrièmes dans la division Métropolitaine) sera bien plus difficile que n’importe quel duel opposant les clubs de 2e et 3e places dans l’Atlantique.

Mais quand même.

En perdant comme ils l’ont fait trois fois de suite contre le Canadien et en gaspillant des occasions de passer devant Montréal au classement depuis quelques semaines, les Sénateurs confirment certaines appréhensions à leur égard.

Oui les Sens forment une bonne équipe. Ils ont d’ailleurs disputé un bien meilleur match que dimanche dernier. Ils ont de bons joueurs, ils ont de bons gardiens, ils ont un extraordinaire leader en Erik Karlsson.

Mais les Sens me donnent l’impression d’être un club qui, tout en jouant du bon hockey, du hockey constant, n’arrive pas à se mettre en deuxième vitesse. À mousser ses performances pour passer de bon club à très bon club. À un club qui peut vraiment aspirer à atteindre une finale d’association, à défaut de pouvoir reluquer la coupe Stanley.

C’est le plus gros des défis qui attend Guy Boucher en cette fin de saison et en séries éliminatoires. Des séries qui seront courtes si les Sens n’arrivent pas à trouver une deuxième vitesse, voire une troisième.

Ce défi à court terme que Guy Boucher doit relever deviendra ensuite le défi à moyen terme de son patron Pierre Dorion qui devra trouver les joueurs qui manquent à cette équipe pour en faire un club qu’on doit vraiment prendre au sérieux.

Je vous laisse.

La première course de la saison de F-1 commence...

Bonne course et bon dimanche.