Je dois l'avouer, la décision du Canadien de retrancher Louis Leblanc lundi soir m'a étonné. Pas qu'il ait joué un grand match contre les Bruins, mais il n'a certainement pas été le pire. Une semaine après l'ouverture du camp d'entraînement et après un seul match préparatoire, il reprend la route de Hamilton pour y jouer peut-être sa dernière saison dans l'organisation du Canadien. 
 
Le CH a-t-il jeté l'éponge dans son cas? C'est l'impression qu'on peut avoir tellement la décision est venue rapidement. Comme si l'idée des dirigeants du Canadien était faite depuis longtemps. Maintenant, quel avenir pour Louis Leblanc avec l’équipe?
 
La troisième saison d'un joueur chez les professionnels est une année importante. S’il n'a pas atteint la Ligue nationale, c'est souvent le divorce entre lui et son équipe.

En le regardant jouer lundi soir, Benoît Brunet, Vincent Damphousse et moi nous nous sommes rappelé l'expression d'Alain Vigneault : quelle est la chaise de Louis Leblanc avec le Canadien?

Ce n'est pas un marqueur naturel, il n'est pas robuste et ce n'est pas un grand patineur. Visiblement, il n'y a pas de place pour lui sur les trois premiers trios et son style ne correspond certainement pas à un joueur de quatrième trio.
 
L'histoire de Louis Leblanc est un classique à Montréal : celui d'un joueur dont l'ascension a été trop rapide. Qui ne se souvient pas des gens qui criaient son nom au Centre Bell quelques instants avant que Trevor Timmins en fasse le 1er choix au repêchage de 2009.  À sa première saison chez les pros, il joue 42 matchs avec le grand club. Mais 2011-2012 est l'année où tout va mal chez le CH : congédiement de Jacques Martin, entrée en scène de Randy Cunneyworth, départ de Pierre Gauthier et l'équipe termine au 28e rang au classement de la ligue. Leblanc était-il prêt pour la LNH ou a-t-il été favorisé par les circonstances? Puis les ennuis ont commencé : une blessure en début de saison et des relations difficiles avec ses entraîneurs à Hamilton. Une histoire qui n'est pas sans rappeler celle de Guillaume Latendresse et les « Gui, Gui, Gui » qui résonnaient au Centre Bell. L'histoire d'un gars qui a gravi les échelons trop rapidement et qui se croyait peut-être « arrivé » dans la LNH
 
Leblanc n'a que 22 ans, tout n'est pas perdu.  Mais il a un sérieux examen de conscience à faire.


C'est journée de congé chez le Canadien mardi.  Il faudra attendre un peu avant d'avoir les explications de Michel Therrien.
 
La force des jeunes?
 
Les déboires de Louis Leblanc nous rappellent à quel point la patience est de mise quand il est question des jeunes. On en a eu une preuve éloquente lors des matchs contre Buffalo et Boston. La marche est haute vers la LNH comme l'ont constaté les Hudon, Collberg, Thomas, Reway, Andrighetto, Fournier et autres. Il y a une différence entre un match rouges c. blancs et un match préparatoire. Imaginez quand il s'agit d'une partie de la saison régulière. Il faut donner la chance à ces jeunes de poursuivre leur apprentissage dans les rangs juniors et dans la Ligue américaine s'il le faut. Lundi soir, quand Iginla, Lucic et Krejci ont ouvert la machine, ils étaient seuls sur la glace parce qu'on parle ici de joueurs de la LNH!

C'est pour cette raison qu'il faut éviter de s'emballer autour de Bournival et McCarron qui ont été nettement meilleurs face aux Sabres.
 
Ceci étant dit, Michel Therrien a déclaré après le match de lundi qu'il était difficile d'évaluer la performance des jeunes joueurs contre les Bruins.  Façon polie de dire qu'il aurait aimé que les jeunes du CH en montrent un peu plus. Comme ceux des Bruins qui ont joué comme s’ils étaient à Boston depuis des années : avec acharnement, robustesse et en appliquant de bonnes mises en échec. On parle souvent de l'identité d'une équipe. Chez les Bruins, c'est clair.  Même les plus jeunes le savent.
 
Il était temps
 
Après avoir hésité pendant des années, la LNH a finalement décidé de mettre à l'essai les dégagements hybrides. Après deux matchs, l'expérience est concluante. Non seulement cela va éviter de graves blessures et accélérer le jeu, mais on va aussi éviter tout le « chamaillage » qui pouvait survenir avec l'ancien règlement.
 
La décision va appartenir aux joueurs à la fin du calendrier préparatoire et il est permis de croire qu'on va l'adopter pour la saison régulière.