Le Canadien de Montréal entame la dernière semaine du calendrier régulier avec l’espoir de se qualifier en séries éliminatoires.

Après avoir traversé une période creuse au début du mois de mars, le Canadien a bien rebondi, récoltant 11 points à ses sept dernières parties. Au cours de cette séquence impressionnante, la Sainte-Flanelle n’a subi qu’une seule défaite en temps réglementaire, soit le 28 mars face aux Blue Jackets.

Les récentes performances du club ont de quoi laisser pantois les amateurs montréalais. Le CH lutte avec l’énergie du désespoir afin de garder en vie ses chances de participer à la danse printanière, mais lors du match le plus important de la saison, la formation s’est tout simplement écroulée alors qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur.

Si le Tricolore se qualifie pour les éliminatoires au terme de cette semaine, c’est qu’il aura connu un dernier droit sans faute. Non seulement le Canadien doit enchainer les victoires, mais il doit également prier pour que Columbus ou la Caroline trébuche. Le Tricolore n’est plus maître de son destin et c’est en grande partie imputable à la défaite qu’il a subie en Ohio.

Alors, à quelle édition du Canadien de Montréal aurons-nous droit pour ces trois dernières parties? À celle qui se démène comme un diable dans l’eau bénite ou à celle qui plie bagage face à l’adversité?Le Canadien est opportuniste en attaque

Si le Tricolore souhaite vaincre successivement Tampa Bay, Washington et Toronto, il devra capitaliser sur ses chances de marquer. L’opportunisme du CH a d’ailleurs été l’un des principaux facteurs expliquant ses récents succès.

En effet, depuis le 19 mars 2019, la troupe de Claude Julien ne vient qu’au 16e rang quant au nombre de tirs cadrés depuis l’enclave par partie. Le rendement du Canadien n’est guère beaucoup plus intéressant quant au nombre de tirs provenant du bas de l’enclave, alors que la formation montréalaise préfère décocher ses tirs depuis la périphérie.

Il en résulte que le Tricolore ne devrait se hisser qu’au 12e échelon pour le nombre de buts inscrits en moyenne par rencontre. Or, le CH trône au cinquième rang du circuit Bettman à ce chapitre.

Autrement dit, le Canadien a su tirer profit des occasions de marquer qu’il a générées, profitant de celles-ci pour noircir la feuille de pointage avec régularité. Habité par un sentiment d’urgence, le Tricolore savait pertinemment qu’il ne pouvait pas se permettre de bousiller ces occasions pour arracher la victoire.Le rendement de Carey Price

Un autre rouage important aux performances fructueuses du CH a été la tenue de Carey Price.

Le portier du Canadien a joué à la hauteur de sa réputation, affichant un pourcentage d’arrêts de 93,7% depuis le 19 mars. Encore plus impressionnant, Price a été intraitable face aux tirs provenant du haut et du bas de l’enclave, ce qui a donné une chance à son équipe de l’emporter à chacune de ses sorties.

En réalisant les arrêts clés, Carey Price a insufflé un nouveau souffle à ses coéquipiers qui pouvaient alors se lancer librement en attaque, sachant que leur cerbère tenait vaillamment le fort derrière.

Contre Tamba Bay, Washington et Toronto, Price risque à nouveau de devoir sortir plusieurs lapins de son chapeau, alors qu’il se frottera à trois des cinq formations de la LNH inscrivant le plus de buts par rencontre.Le Canadien a trébuché au pire moment

Parallèlement, ce 28 mars, en pleine lutte pour sa survie, le Tricolore s’est inexplicablement laissé malmener par l’un des principaux adversaires dans la course aux séries. Ce faux pas à Columbus a potentiellement décidé du sort du Canadien.

Les Blue Jackets ont complètement dicté l’allure de cette rencontre, passant près de 20 secondes de plus que le CH en possession du disque en zone offensive à égalité numérique, ce qui est un écart énorme. Columbus a également cadré deux fois plus de tirs depuis l’enclave et trois fois plus de tirs depuis le bas de l’enclave que le Canadien.

Ainsi, il ne faut pas s’étonner que le CH se soit incliné par la marque de 6 à 2. Ce qui est surprenant, c’est plutôt que le Tricolore ait été aussi passif alors qu’il était encore maître de sa destinée, surtout qu’il semblait avoir pris les grands moyens pour assurer sa participation aux séries éliminatoires.

Cette dichotomie quant à la tenue du Canadien a de quoi laisser perplexe au regard de la dernière semaine d’activités. Quel visage le Tricolore présentera-t-il pour clore cette saison? Celui d’une équipe prête à tout pour parvenir à ses fins ou celui d’une équipe qui sabote ses efforts au moment critique?