À 13 h, suivez en direct sur RDS Info et RDS.ca le match Rouges contre Blancs au camp du Canadien

Sans la présence d’aucun joueur issu du dernier repêchage qui s’est déroulé à Chicago en juin, le camp d’entraînement du Canadien s’annonçait un peu terne. C’est toujours très intéressant d’épier les faits et gestes des jeunes surdoués qui tentent d’impressionner chez les grands. Cette année, il n’y a pas de Mikhail Sergachev, pas même un semblant de Noah Juulsen ou de Nikita Scherbak avec quelques poils au menton. Victor Mete est le plus jeune à 19 ans et il a été sélectionné en quatrième ronde l’an passé.

Cette année, le véritable enjeu se situe ailleurs.

« Je veux aider l'équipe »

Tout peut rapidement se bousculer. Rien n’est coulé dans le béton et Claude Julien l’a sagement rappelé vendredi et samedi. Si les questions sur la défense persistent en ce jeune début de camp, la composition des trios soulève de l’intérêt.

Ales Hemsky à la droite de Max Pacioretty et Jonathan Drouin, vous y aviez pensé? On imaginait plutôt Brendan Gallagher, Artturi Lehkonen ou même Alex Galchenyuk. L’expérience ne durera peut-être que quelques jours, mais quand même, qui peut prétendre que ça ne fonctionnera pas. À 34 ans, Hemsky espère relancer sa carrière et éviter l’infirmerie qu’il a trop souvent visitée ces dernières années. En santé, il pourrait s’avérer une belle surprise en complétant ses compagnons de trio. Et surtout, il ne faut pas négliger l’effet domino que pourrait amener sa présence aux côtés de Pacioretty et Drouin. Du moins, c’est sûrement ce que l’entraîneur-chef avait en tête en prenant cette décision. Pour l’instant, gardons ça au conditionnel! Mais si l’expérience s’avère éventuellement concluante, l’attaque du Tricolore sera peut-être moins misérable que l’an passé. Avec Alex Galchenyuk à sa gauche et Brendan Gallagher à sa droite, Phillip Danault pourrait continuer de travailler dans un rôle offensif.

Placé sur un troisième trio, Plekanec ne se mesurerait plus aussi souvent aux meilleurs défenseurs adverses, et qui sait, ce trio complété par Hudon et Lekhonen pourrait contribuer offensivement. Reste Paul Byron, Torrey Mitchell et Andrew Shaw dans ce qui serait un excellent quatrième trio, composé de trois joueurs qui peuvent aisément venir s’insérer ailleurs dans le top-9.

Sur papier, ça tient la route! Pour ce qui est de la réalité, il faudra attendre, mais on le saura bien assez vite.

Tout est à recommencer pour Gaudreau à Nashville

Après trois saisons, avec le club-école, Charles Hudon profite enfin d’une véritable chance de se faire valoir. Malgré ses succès dans la Ligue américaine, il aura dû attendre à son cinquième camp d’entraînement avant d’obtenir une audition digne de ce nom. Même si Claude Julien a avoué qu’il lui donnerait toutes les chances au monde, l’attaquant de 23 ans ne jouira probablement pas d’une énorme marge de manœuvre.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, à Nashville, Frédérick Gaudreau se retrouve presque dans la même position que Hudon. L’acteur du plus beau conte de fées du printemps dernier dans la LNH doit presque tout recommencer à la case départ, du moins, c’est ainsi qu’il analyse sa propre situation. Des vétérans établis comme James Neal, Mike Fisher et Colin White sont partis. Toutefois Nick Bonino et Scott Hartnell sont arrivés. Ses trois buts enregistrés en finale de la Coupe Stanley ne lui garantissent pas un poste avec les Predators. Tout ça, c’est de l’histoire ancienne comme en témoigne le contrat de trois ans qu’il a signé cet été… avec une clause à deux volets pour les deux premières saisons.

« J’ai acquis une bonne expérience que je peux mettre dans mon sac à dos sauf que tout est à recommencer, dit-il au bout du fil après la première journée du camp des Preds. Je dois faire mes preuves à chaque jour car ça ne veut plus rien dire ce qui est arrivé l’an passé. En même temps, c’est important pour moi de réaliser ce qui s’est passé et de transformer ça à mon avantage. Mais il ne faut pas que je sois trop à l’aise non plus car ma place n’est vraiment pas assurée. »

En juin dernier en finale, les succès instantanés de Gaudreau ont fait jaser à travers toute la planète hockey. Un matin, après un entraînement à Pittsburgh, un collègue avait demandé à Peter Laviolette ce qui l’avait motivé à insérer le jeune Québécois dans sa formation. Sa décision ne relevait pas du génie. En souriant timidement, le coach des Preds avait avoué qu’il s’était tourné vers Gaudreau parce qu’il n’avait plus le choix en raison des nombreux blessés. Cette année, comme tout le monde à Nashville, Laviolette va forcément le regarder plus attentivement. Pas parce qu’il n’a pas le choix, parce qu’il sait que l’attaquant de 24 ans peut faire la besogne.

« Je pense que l’opinion que l’on a à mon endroit s’est toujours améliorée à chaque année depuis que je suis dans l’organisation. Mais l’année passée, c’est l’année passée », répète-t-il encore avec sagesse.

À écouter Frédérick Gaudreau, la seule différence, c’est que l’été a été plus court cette année. Il a défrayé les manchettes il y a quelques mois mais sa vie n’a pas changé. Comme d’habitude, il s’est entraîné à Drummondville avec François Pellerin. Comme d’habitude, il aborde la saison avec la même détermination que par le passé et il ne tient rien pour acquis.

On lui souhaite un  poste avec les Predators et un casier flambant neuf!