Tableau des signatures

Je souhaite bonne chance aux Stars de Dallas avec la mise sous contrat d'Alexander Radulov. Il a prouvé l'an dernier qu'il était encore capable de jouer dans la LNH et d'amener un côté spectaculaire, mais à mes yeux, il représente toujours un point d'interrogation à long terme, même avec le Canadien.

Dallas lui donne plus de 31 millions de dollars alors que les meilleures années de Radulov sont derrière lui. Il sera bien entouré à Dallas avec Jamie Benn et Tyler Seguin, mais est-ce qu'il sera en mesure de jouer au même niveau que cette année et pour toute la durée du contrat?

On a critiqué le Canadien pour la durée du contrat et le montant donné à Tomas Plekanec. On ne critique pas l'homme, mais plusieurs considèrent qu'il touche beaucoup trop d'argent pour ce qu'il apporte offensivement. Des fois, il est préférable de faire un pas de recul ou même faire du sur place.

Au moment d'écrire cette chronique, le Canadien n'a pas une moins bonne équipe que l'an dernier, mais il n'a certes pas une équipe meilleure pour autant. Jonathan Drouin amène avec lui les côtés vitesse et jeunesse, mais je ne pense pas qu'il puisse en apporter plus que Radulov pour le moment. L'ajout et la soustraction de joueurs font en sorte que le Canadien est à peu près à la même place que l'an dernier.

D'autre part, les choses pourraient se compliquer en défensive si Andrei Markov ne revient pas avec l'équipe. Son absence ferait mal à la relance de l'attaque et à l'avantage numérique. Il est un membre important de la brigade défensive. C'est vrai qu'il est vieillissant, mais à l'heure actuelle, il n'y a personne pour le remplacer. Son absence causerait un trou du côté gauche. Je pense que Bergevin est encore à l'écoute, mais va-t-il lui donner autant d'argent que le vétéran veut sur deux années?

Il y aura aussi le dossier d'Alex Galchenyuk qu'il faudra résoudre un jour et qui aura une incidence sur le plafond salarial. En plus, il va falloir finalement statuer sur sa position sur la glace. Les choses semblent compliquées. C'est la première fois depuis six ans environ que je constate qu'il y aura plusieurs points d'interrogation au camp chez le Tricolore. On va assister à plusieurs batailles pour des postes notamment à la défense. Il faudra aussi trouver la bonne chaise au numéro 27, même chose pour Drouin qui peut jouer à l'aile gauche ou droite et même au centre. Des questions se poseront aussi pour les joueurs du quatrième trio.

Bergevin devait savoir dimanche lors de son point de presse que Radulov penchait pour Dallas. On raconte que Markov veut un contrat de deux ans d'une valeur de 12 millions au total, ce qui est nettement trop à mon avis. Je serais prêt à lui donner jusqu'à 5,5 millions pour un an et soit attendre pour la deuxième année ou soit trouver immédiatement un terrain d'entente à un salaire moindre pour la deuxième année.

Markov a 38 ans et ça devient plus lourd d'une année à l'autre pour un joueur de hockey. Ce n'est pas de sa faute, c'est la nature qui est ainsi faite. Et un athlète de son âge peut se fatiguer rapidement en séries s'il est surutilisé. Zdeno Chara a vécu la même chose avec les Bruins de Boston. Les deux sont en pleine forme, mais ils vont devenir vulnérables sur l'échec avant parce qu'ils sont usés.

Le pari d'Ales Hemsky

Je ne vois pas l'arrivée d'Ales Hemsky comme un joueur de profondeur. Il doit s'affirmer sur les deux premiers trios, car il ne peut pas être cantonné sur le troisième trio durant toute la saison, mais en raison de sa blessure l'an dernier, ça pourrait être difficile pour lui. Le Canadien lui a accordé un million. C'est un risque à prendre. On lance une pièce de monnaie dans les airs et on espère que ça fonctionne. Les choses ont bien tourné avec Radulov l'an dernier, mais les paris n'ont pas toujours été gagnants. Il suffit de ramener à votre mémoire la signature d'Alexander Semin.

On espère que Hemsky va se retrouver sous les ordres de Claude Julien, mais il demeure un point d'interrogation. Il devra s'adapter pour apporter l'offensive qu'on espère voir de sa part, mais c'est loin d'être certain parce que ses meilleures années sont derrière lui.

Mais il y a une énorme différence entre la chance prise avec Radulov et celle avec Hemsky. Quand on accorde un contrat d'un an à un joueur pour la somme de 5,75 millions comme avait obtenu Radulov qui n'avait pas joué dans la LNH depuis quelques années, c'est parce que les rapports à son endroit étaient bons. Mais quand on donne un million à un joueur comme Hemsky ou Semin à l'époque, c'est parce que les rapports ne sont pas très élogieux. C'est un risque à prendre qui ne coûte pas très cher.

Je suis personnellement plus inquiet avec Hemsky qu'avec Radulov.

*propos recueillis par Robert Latendresse