BROSSARD – Sa première saison chez les pros, Dalton Thrower préférerait l’oublier. Non pas qu’il s’agisse d’une année perdue, mais c’est tout comme.

« Je ne dirais pas que ç’a été ma meilleure saison », concède d’emblée le jeune défenseur de 21 ans, au terme d’une séance d’entraînement tenue sur la Rive-Sud de Montréal dans le cadre du camp de perfectionnement du Canadien.

Choix de deuxième tour de l’organisation montréalaise, 51e au total lors du repêchage de 2012, Thrower pouvait à tout le moins espérer lutter pour un poste au sein de la brigade défensive des Bulldogs de Hamilton à la conclusion de son stage junior.

Il n’en a jamais eu la chance.

Blessé à la cheville gauche à sa dernière campagne dans la Ligue junior de l’Ouest, alors qu’il était le capitaine des Giants de Vancouver, Thrower a été tenu à l’écart de la patinoire à compter de la fin du mois de janvier. C’en était fait de sa carrière junior.

Deux interventions chirurgicales ont suivi au cours de l’été, si bien que l’arrière de 6 pi 1 po et 212 livres n’a jamais eu la chance de rivaliser avec les autres espoirs de l’organisation désireux d’établir domicile à Hamilton, dans la Ligue américaine.

N’empêche, le Canadien a d’abord rétrogradé Thrower aux Bulldogs après l’avoir retranché du camp d’entraînement.

« Je ne faisais que patiner en solitaire et je ne pratiquais pas avec l’équipe », note Thrower, qui a dû patienter jusqu’au 19 décembre avant de finalement recevoir la bénédiction du personnel médical pour effectuer un retour au jeu.

« Quand le temps est venu pour moi de retourner sur la patinoire, ils (les dirigeants du Canadien) voulaient que j’aille jouer à Brampton afin que j’y retrouve la forme. »

C’est donc ainsi que Thrower a mis le cap sur la East Coast Hockey League (ECHL). Non pas avec les Nailers de Wheeling, un club alors affilié au Canadien, mais avec le Beast de Brampton, qui a récemment remplacé Wheeling à titre de club-école du Tricolore dans la ECHL.

Repartir à zéro

Après une guérison longue de près d’un an, Thrower a finalement fait ses débuts professionnels le 27 décembre dernier. Le joueur originaire de Squamish en Colombie-Britannique a disputé un total de 37 rencontres avec le Beast, amassant six points et 107 minutes de punition, tout en affichant un différentiel de moins-19.

« J’étais pas mal certain que j’allais être rétrogradé à Brampton pour des fins de conditionnement, mais je ne suis pas fier d’être demeuré là-bas toute la saison. Je sais que je peux faire mieux que ça. »

C’est pourquoi Thrower aborde la prochaine campagne comme un nouveau départ, une nouvelle chance de prouver qu’il a raison de rêver à la LNH.

« Ça ne s’est pas passé aussi bien que je l’espérais afin d’être éventuellement rappelé par les Bulldogs. C’est une chose sur laquelle je dois maintenant bâtir et m’en servir comme source de motivation. C’est ce que j’ai fait cet été. Je suis reparti à zéro, et pour l’instant, ça semble fonctionner », estime celui qui a signé en 2014 un contrat de trois ans.

Si sa cheville gauche se porte mieux, celle-ci n’est pas complètement rétablie. C’est pourquoi il ne participera pas aux matchs simulés organisés par le Canadien au fil de son camp de développement. L’emploi du temps de Thrower en cette semaine passée à Brossard est tout de même chargé, alors qu’il enchaîne séeamces d'entraînement et sessions de physiothérapie.

« J’ai besoin de rebâtir les fondations. En ne jouant pas beaucoup dans la dernière année, j’ai perdu beaucoup en muscle et en puissance. Le Canadien était bien au fait et il a tout fait afin que je sois dans la meilleure forme possible, mais ça prend du temps », souligne Thrower, qui a bien l’intention de retrouver toutes ses capacités dans la Ligue américaine l’automne prochain, avec les IceCaps de St. John’s.

« Mon but c’est d’être un Canadien de Montréal, pas de retourner dans la ECHL. »